Le "black hole" est une entité un peu particulière dans la sep, c'est déjà beaucoup plus un terme de radiologue (IRM) que de neurologue. Pour ce que je crois m'en rappeler, il s'agit de la destruction totale (axone compris), poussée après poussée / inflammation après inflammation, d'une zone délimitée (la taille d'une lésion standard) de ton SNC, qui se traduit par l'apparition d'un hyposignal en séquence T1 (un trou noir, quoiLovica a écrit : MES RÉFLEXIONS ET QUESTIONS
- Le premier neuro m'a dit que je devais être malade depuis 10 ans. Comment peut-il savoir ? Je le soupçonne de résonner "à la statistique" (X lésions EN MOYENNE par an, le calcul pour son cas donne 10 ans)
- Comment est-ce possible d'avoir décrété la présence de PROBABLES black hole ? Ça se voit à l'IRM ? Ou il a supposé ça en se basant toujours sur ses statistiques ? (genre "EN MOYENNE après X lésions on a des black holes")
- Peut-on avoir des black holes sans atrophie cérébrale ? Et ça veut Dire que j'ai épuisé ma plasticité cérébrale ?


Constater la présence d'un "black hole" laisse donc présager une activité déjà ancienne de la maladie et je pense que cela pourrait répondre à ta première question.
Un "black hole" est une forme d'atrophie cérébrale, mais de loin pas la plus fréquente ni la plus classique. Tu avais l'air au courant de la différence entre RAW et PIRA : l'atrophie cérébrale "classique" est celle qui est provoquée par PIRA, là où le black hole est du pur concentré de RAW (et a priori beaucoup moins redoutable).
Tu ne perds pas de temps pour trouver les bonnes questions qui fâchent- J'ai eu un gros oedème dans l'oeil mais une poussée aux conséquences limitées (8/10 faible) ... Qu'est-ce qui permet de juger de l'agressivité de l'inflammation ? La taille de l'œdème ou la conséquence clinique ?

L'œdème est le résultat de l'inflammation : une inflammation, en règle très générale (pas exclusive à la sep), va provoquer un œdème qui va durer le temps de l'inflammation. Dans le cas particulier de la sep (récurrente-rémittente en l'occurrence, la plus fréquente, celle dont tu es atteinte), c'est cet œdème qui va provoquer l'essentiel des symptômes, en formant un bloc de conduction (qui va contrarier la conduction de l'influx nerveux) qui pourra donc, en fonction de son emplacement, provoquer tel ou tel symptôme (mais aussi, pas de symptôme du tout). Quand la poussée se termine, l'œdème se résorbe, le bloc de conduction disparaît, les symptômes refluent rapidement : il n'est à aucun moment question de démyélinisation dans tout ça. La démyélinisation serait plutôt responsable d'une récupération incomplète une fois la poussée terminée : croire que les symptômes d'une poussée sont le résultat d'une démyélinisation serait donc une erreur grossière.
Telles que je vois les choses, la taille de l'œdème permet probablement de juger de l'agressivité de l'inflammation, mais comme une inflammation même très agressive ne provoquera pas obligatoirement de symptômes, mesurer l'agressivité de l'inflammation à l'aune de sa conséquence clinique (symptômes, donc) me semble fort aléatoire.
D'autre part, dans une optique d'évolution sur le long terme, il est largement préférable de se taper une poussée très invalidante, mais dont on récupérera totalement, qu'une poussée moins invalidante dont on ne récupérera que médiocrement. L'intensité des symptômes pendant la phase inflammatoire aiguë ne dit pas grand chose de ce que sera l'étendue de la démyélinisation à l'issue de cette phase. C'est notamment pour cette raison que les corticoïdes ont à la fois un effet réel pour accélérer la fin de la poussée (en stoppant l'inflammation, ce qui fait disparaître l'œdème et les symptômes qu'il aura pu provoquer), et pas d'effet du tout sur l'évolution à long terme de la maladie (démyélinisation).
Faudra regarder sur une période plus longue, enfin à supposer que ça t'intéresse. Tu as un RAW qui semble particulièrement fort, mais cela ne dit rien de la force de ton PIRA.- 2 nouvelles lésions actives 3 mois après les 2 qui ont amené le diagnostic ... J'ai le cerveau constamment inflammé alors ? Ça sent mauvais ça ...
- Je suis perdue parce que j'ai toujours lu que la SEP était une maladie imprévisible et qu'on ne pouvait résonner qu'en termes de statistiques, mais là le neurologue semblait très pessimiste pour mon cas et ça me terrifie ... Je ne savais pas que c'était si grave d'avoir une dizaine ou une petite vingtaine de lésions à 26 ans d'autant plus que je ne me sens pas différente d'avant ...

Tu dis un peu plus loin avoir suivi des études assez poussées, tu me donnes par ailleurs plus l'impression d'être de culture scientifique que littéraire, avec un peu de chance tu auras de bonnes notions de probabilités- pourquoi des gens ont une poussée dès la première lésion et d'autres comme moi, le truc dort en faisant plein de cicatrices avant la poussée ... Comment c'est possible qu'il y ait autant d'inflammations et que, comme par hasard, ça tombe jamais sur un truc qui fait des symptômes (non pas que j'en veuille hein, si ça pouvait continuer comme ça longtemps ...)

- Comme une imbécile j'ai demandé son avis à CHATGPT en lui demandant de croiser toutes les recherches scientifiques disponibles (ne me jugez pas s'il vous plaît .........)



Ca t'apprendra, vilaine ! je ne perdrai pas mon temps à essayer de répondre aux c*nneries de Chat-GPT.
Voilà, donc rien en infratentoriel, tout au dessus de la tente.Voilà en gros le CR : lésions sus-tentorielle, sous-corticale, péri-ventriculaire, splénium du corps calleux, axe perpendiculaire aux ventricules, en doigt de gant, visibilité de la veinule centro-lésionnelle, traduction modérée sur la séquence de diffusion, lésion du précunéus et en regard du sillon pariéto-occipital à droite rehaussées après injection
L'éventualité d'un Crohn a-t-elle été écartée ?P.P.S : je ne sais pas si ça a un lien mais j'ai toujours eu de grosses carences en vitamine D (je viens d'une zone froide de la France), et de TERRIBLES maux de ventre, un intestin irritable particulièrement corsé ... Cela depuis mon enfance mais les crises ont empiré à l'adolescence maux de ventre à s'en plier en 2 et à pleurer toutes les larmes de mon corps, au bord du malaise. J'avais voulu en parler avec les neurologues pour savoir si ça avait un lien (nerf vague, 2e cerveau, etc) et je me suis faite envoyer bouler.
Difficile à dire. Il reste qu'en général, les difficultés cognitives provoquées par la sep nécessitent quelques années d'évolution avant de devenir sensibles, à vue de nez tu n'en es pas là, mais sans certitude à ce stade.J'ai aussi depuis de nombreuses années parfois des moments de "flou mental" comme si j'avais une passoire à la place du cerveau et que je n'arrivais pas à bien saisir quand on me parlait, la tête en coton ... Pourtant je suis globalement intellectuelle, j'ai fait de longues études complexes. Impossible de savoir si c'est dû à la SEP ou bien à mon tempérament rêveur ...
Dormir à satiété est à mon sens essentiel pour une cohabitation aussi tranquille que possible avec sa sep. Un sommeil de qualité est un des traitements les plus efficaces que tu pourras trouver. Je dis ça, je dis rien

A bientôt,
JP.