Comment commencer...ce n'est pas évident. Je suis une femme de 36 ans.
Mes antécédents : un accident alors que j'étais jeune militaire, il y a maintenant 14 ans. Depuis, j'ai été opéré 3 fois de ma cheville gauche. Les douleurs restent fréquentes et j'ai les béquilles en moyenne 6 mois par an.
Janvier 2011 : Douleurs sous la voûte plantaire (aponévrosite). Scanner, irm, écho pour savoir si j'ai besoin d'être réopéré.
Mai 2011 :Double infiltration de mon pied, semelle orthopédique. En quelques jours tout rentre dans l'ordre.
Aout 2011 : Alors que je marche normalement, thrombose veineuse profonde spontanée de ma jambe gauche. Traitement sous anticoagulant + bas de contention et recherche de la cause.
Septembre 2011 : Je retourne voir mon chirurgien orthopédique (car jusque là je pensais que tout était lié a ma jambe). Il constate a l'examen un début de paralysie du pied avec un début de steppage. Il m'adresse a un neurologue en urgence.
Octobre 2011 : Je commence la kiné pour éviter l'amyotrophie de ma jambe sur conseil de mon chirurgien orthopédique.
Et là, mon calvaire commence.
J'ai des fourmillements qui me remonte maintenant jusqu'en haut de la jambe. Des sensations de brûlure sous le pied, des décharges électriques de plus en plus fort. Une sensation de fatigue musculaire intense. En quelques jours, les fourmillements et les décharges électriques parcours toute ma colonne vertébrale. Je n'arrive plus a poser ma tête sur l'oreiller tellement ça me fait mal. J'ai des fourmis dans les deux mains aussi.
Pendant plusieurs matin, je me réveille en ayant perdu toutes sensations dans le bas de mon corps. Il me faut plusieurs minutes avant de pouvoir tenter de me lever. Je commence a avoir des fuites urinaires. Par moment, je tremble tellement de tout le corps que je suis obligée d'utiliser mes deux mains pour tenir ma tasse a café. Le simple fait de me lever du canapé me demande beaucoup d'énergie. Et deuxième névrite optique.
Cela va durée pendant 4 semaines en décroissant progressivement.
Novembre 2011 :J'ai enfin rendez vous pour passer mon EMG (2 mois après !). L'examen c'est mal passé (essayé de bouger un pied que vous ne sentez plus ! pffff). Elle ne m'écoute pas, mes symptômes ne l'intéresse pas, elle est là pour me faire un examen.
Conclusion : sciatique paralysante du L5. La neurologue m'envoie passer un scanner du rachis (dois je préciser en urgence ?)
Décembre 2011 :Conclusion du scanner : pas d'anomalie, pas de compression, pas d'hernie.
Avec mon scanner et mon EMG on m'adresse a un spécialiste de la colonne vertébrale. Au vu de ce que je lui décris, il décide de m'hospitaliser pour m'opérer en urgence le 23 décembre.
Sa conclusion : syndrome de la queue de cheval.
J'ai peur, je ne comprend pas ce qu'il se passe. J'en parle a ma kiné qui me propose d'aller voir un autre chirurgien. RDV est pris en urgence le lendemain.
Ce chirurgien me dit qu'il n’opère pas sans irm.
Janvier 2012 :Conclusion de l'IRM : aucune compression médulaire, aucune hernie, aucune particularité.
Je retourne voir le chirurgien de la colonne, tout sourire, en lui disant que je n'ai rien.
Il me répond que la vie est un jeu et qu'il faut savoir prendre des risques dans la vie. Je me sauve, car il veut lui aussi m'opérer.
Février 2012 : Je retourne voir mon généraliste désabusée. Mon mollet a perdu plus de 4cm et le haut de ma jambe est en train de fondre aussi. (bien que je fasse deux séances de kiné par semaine avec électro thérapie). Je commence a me déplacer en fauteuil roulant. Il me prescrit un IRM médullaire.
Conclusion de l'IRM médullaire : RAS. Il m'adresse a un autre neurologue.
Ce neurologue me reçoit pendant plus d'une heure et prend le temps de m'écouter (enfin, ça fait du bien). Il me fait hospitalisé en service de neurologie.
Mon hospitalisation : J'arrive debout avec mes béquilles (c'est important a préciser).
J'ai droit a tout : IRM cérébral, ponction lombaire, examen sanguin, potentiel, EMG, contrôle ophtalmologique.
Bolus de solumédrol a forte dose pendant 3 jours qui va me provoquer de terrible migraine. Je sors au bout de 4 jours. On me dit juste : ce n'est pas une maladie démyélinisante (bien que deux internes émettent un doute sur mon IRM médullaire) Je vais rester coucher 3 jours avec mes migraines c'est horrible.
Mars 2012 : Cela fait une semaine que j'ai quitté l’hôpital. Les décharges électriques sont revenues mais dans ma jambe droite. Je commence a stepper de ma jambe droite. La fonte musculaire va très vite. Je change de fauteuil roulant, je ne suis plus autonome, je ne peux plus marcher que quelques pas. Par moment, je tremble de partout, j'ai l'impression de voir une petite vieille. La fatigue musculaire est toujours présente, mais varie en fonction de ce que je fais (ou ne fais pas lol).
Je retourne voir mon neurologue, car je commence a prendre peur. Que m'arrive t'il ? Il attend toujours les résultats de l’hôpital.
Les résultats de l'hôpital : déficit moteur du membre inférieur gauche, proximal et distal en antérieur et postérieur, hypoesthésie au tact fin et à la thermo-algie, avec anesthésie sous le genou et arrêt net au niveau du périné. Trépidation épileptoide du pied épuisable donc non pathologique.
IRM : normaux
Examens sanguins : normaux
Ponction lombaire : normale
Ophtalmologie : RAS
Bilan auto immune : immunité varicelle sinon RAS.
Echographie des voies urinaires : RAS. Formations kystiques multiples sur le rein droit (confirmer au scanner thoraco abdo pelvien : a surveiller).
Leur conclusion : exclusion d'une maladie neurologie et probabilité de troubles orthopédiques.
Mon neurologue qui pensait a une SLA ou a une SEP se montre soulagé. Je ne sais toujours pas ce que j'ai mais on m'adresse a un centre universitaire spécialisé dans les maladies neuromusculaires et maladie rare. (il faudrait savoir ce qu'ils disent ! un coup c'est orthopédique et un coup c'est neurologique. La colère me gagne.)
Mon généraliste est en colère aussi. Il a pensé a une SEP ou a Guillain Barré et finalement on ne me dit rien ! Heureusement qu'il me connait bien et qu'il sait que je n'affabule pas.
J'ai RDV fin avril a la Timone a Marseille. J'espère que j'en saurais plus d'ici là.
La colère me monte au nez, je pense avoir été très patiente et je n'ai toujours pas la moindre piste. J'ai l'impression d'être un cobaye qu'on balade de partout et en attendant : je ne marche plus ! Je vie au deuxième étage en attente de pouvoir déménager. Ma soeur c'est installé a la maison. Le matin c'est un calvaire pour me lever, je ne peux plus sortir seule. Je ne suis pas autonome avec mon fauteuil roulant, cela demande beaucoup de force que je n'ai pas toujours. J'ai toujours eu très bon moral, mais là j'étais tellement sur qu'ils allaient trouvé que j'ai un peu de mal a me dire : patience.
J'aimerai pouvoir échanger avec vous afin de pouvoir patienter au mieux. Au plaisir de vous lire

