Bonsoir Sophie, sois la bienvenue dans notre Cour des Miracles ! Nous avons le même âge et je crois bien que tu es la première personne ici à qui j'ai enfin l'occasion de pouvoir dire ça

Sophie8313 a écrit :J'ai eu un diagnostique de sclérose en plaques par ma neurologue en juin dernier et hier, lors de mon rendez vous des 6 mois, elle m'a dit que ça ne pouvait pas être la sclérose en plaques car cette maladie ne fait pas mal

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C'est du grand n'importe quoi, comme Barbara te l'a déjà dit : le diagnostic de sep se fout de savoir si ton affection est douloureuse ou pas, la douleur (ou au contraire son absence) ne font partie des critères déterminants ni pour établir, ni pour écarter ce diagnostic. La sep sait très bien être douloureuse, si tel est son bon plaisir... Après, on a vu des toubibs fournir des explications bidonnées à un patient, simplement parce qu'ils ne se sentaient pas le courage d'essayer de faire comprendre la vraie explication, qui pour le coup était beaucoup plus complexe : ce n'est donc pas parce que l'explication fournie est bidon, que le message qu'elle essaye de faire passer est nécessairement faux.
Si tu as tous les comptes-rendus d'IRM et d'hospitalisation dont tu fais part, tu devrais pouvoir réussir à déterminer par toi-même si la sep peut être écartée des possibilités, ou si elle ne peut pas l'être. Deux éléments sont essentiels pour diagnostiquer une sep : le premier, c'est que c'est une affection démyélinisante et ça, donc, tu coches. Le second, c'est la nécessité d'une double dissémination des lésions (atteintes de la myéline) : dissémination dans le temps (DIT), dissémination dans l'espace (DIS). En l'état actuel des critères de diagnostic (appelés critères de McDonald), il
suffit que cette double dissémination soit présente pour pouvoir poser le diagnostic de sep.
Ces deux disséminations peuvent se déterminer en grande partie, voire en totalité, à l'IRM, mais pas de la même façon selon que tu seras atteinte d'une sep dite "primaire progressive" ou d'une sep dite "récurrente-rémittente". As-tu connu des épisodes que tu pourrais identifier comme étant des "poussées", ce qui t'orienterait alors vers le second cas, qui est de loin la forme la plus fréquente que la maladie a de se déclencher ?
Si tu as des atteintes démyélinisantes disséminées dans le temps et dans l'espace, alors tu as la sep, douleurs ou pas douleurs. S'il te manque ne serait-ce qu'une seule de ces deux disséminations, alors tu as peut-être la sep, peut-être pas, on ne peut pas trancher, douleurs ou pas douleurs. Si tu n'as ni l'une, ni l'autre, alors tu n'as probablement pas la sep, douleurs ou pas douleurs. Les douleurs ne sont pas une information pertinente pour poser le diagnostic.
Aspect stable en nombre et en étendue des foyers de leucopathie acquise démyélinisante. Répartit de façon aléatoire au niveau des deux lobes de frontaux, le plus volumineux 5mm frontale postérieure gauche de topographie péréphirique sous-corticale.
Si le compte-rendu ne trouve rien d'autre, alors on commence à entrevoir une réponse : on n'a ici qu'une seule région atteinte (juxtacorticale), parmi les quatre possibles, caractéristiques de la sep ; or il en faudrait au moins deux pour obtenir la DIS. Selon les termes de ce compte-rendu, ne remplissant donc pas la DIS, le diagnostic de sep
ne peut pas être posé en l'état. Note cependant qu'une autre zone du SNC fera volontiers l'objet d'une IRM séparée, ou pourra même être carrément zappée lors du diagnostic : c'est la moelle épinière (région médullaire). Or il suffirait en l'état d'une seule lésion médullaire pour remplir la DIS. As-tu fait une IRM de la moelle épinière et si oui, que raconte-t-elle ?
A bientôt le plaisir de te lire,
Jean-Philippe.