La fin de la discussion avec ma voisine a consisté à déplorer que l'examen clinique soit de plus en plus souvent laissé pour compte, en particulier dans le suivi d'un patient déjà diagnostiqué (l'IRM présente un bénéfice certain pour le diagnostic, c'est l'utilité de continuer à en faire ensuite qui peut poser question).Christof a écrit :Il reste quoi alors à la paraclinique, les PE ? Mdr
En fait le mieux se serait de pouvoir ouvrir le corps humain et ensuite de le refermer, et hop ça roule… vivement![]()
La notion de "paradoxe clinico-radiologique" (= ce qu'on voit sur l'IRM ne dit pas grand chose de l'état clinique réel du patient) est à peu de choses près aussi vieille que les tout premiers critères de McDonald. Et ça fait donc plus de vingt ans que certains neurologues essayent de dépasser ce paradoxe, "oui mais si ça se trouve, etc.". Or les critères qui servent de base pour "mesurer" l'efficacité d'un traitement reposent essentiellement sur l'IRM, au point que le score modifié de Rio se contente maintenant essentiellement de regarder si le patient présente de nouvelles lésions IRM.
Du point de vue clinique, on lui demandera certes s'il a fait des poussées, mais sans considération pour la réalité de ces poussées (or les pseudo-poussées, comme les phénomènes d'Uhthoff, sont monnaie courante ; et ça arrive aux meilleurs de se tromper : Gout m'avait, en son temps, diagnostiqué une poussée qui n'en était pas une, puisqu'une IRM effectuée un peu moins d'un mois plus tard ne montrait ni prise de contraste, ni nouvelle lésion par rapport à la précédente) ; sans considération non plus pour l'intensité de ces poussées, ni pour l'évolution du handicap (EDSS), ni surtout pour la capacité de récupération du patient à l'issue de chacune des poussées.
L'IRM vous dis-je, l'IRM !
A bientôt,
JP.