gis a écrit :OUi, là est le problème : au lieu de "penser" pour les gens, ils devraient leur demander... directement !
J'ai récemment appris que, de toute façon, les groupes témoins ne sont pas suivis sur 50 ans, et encore moins sur les générations qui suivent !
Ce que je trouve aberrant !!!
C'est sûr qu'on pourrait poser la question. Le problème aussi, c'est que chaque neuro ne voit qu'un nombre assez restreint de patients, et que pour rassembler des données sur suffisamment de gens, il faudrait obtenir des données de dizaines de neuros différents, voire plus. Et afin d'avoir des données cohérentes, collectées selon le même protocole, il faut une organisation centralisée, avec quelqu'un qui gère l'ensemble. Et ça coûte du temps, et surtout des sous. Beaucoup de sous (comme une étude clinique).
En ce qui concerne le suivi sur des périodes longues, ce suivi a été fait pour les patients originaux qui ont participé aux première études des interférons. POur le Betaseron, par exemple, 400 personnes ayant participé à l'étude originale (et ayant continué le traitement) ont été suivis jusqu'à 16 ans après la première injection. Et la raison pour laquelle il n'y a pas eu de suivi pendant plus longtemps dans la SEP est tout simplement parce que les interférons ne sont utilisés dans le traitement de la maladie que depuis une quinzaine d'années !
En fait, tu as en partie raison, Gis : on ne suit pas les groupes témoins en l'état pendant 50 ans, parce que si on voulait les suivre dans les mêmes conditions que l'étude clinique à laquelle ils ont participé, il faudrait les maintenir sous placebo pendant 50 ans, ce qui paraît éthiquement difficile à admettre lorsque des traitements dont l'efficacité est prouvée existent. A la place d'un groupe placebo, on se contente donc de comparer à l'évolution naturelle de la maladie, pour laqulle on a des données bien connues, et pour laquelle on continue à récolter des données. N'oublions pas qu'on continue à faire des études sur l'évolution naturelle de la maladie : tout le monde ne prend pas de traitement.
Pour les périodes de suivi très longues, il ne faut pas oublier aussi qu'il est difficile de garder la trace d'un grand nombre de personnes pendant 50 ans. Imaginez combien de fois vous êtes susceptibles de déménager pendant 50 ans, voire pendant plusieurs générations. Ca demande un travail de logistique énorme, et également une motivation des gens à être suivis. Et ça demande aussi (et encore) des sous, parce qu'il faut bien payer les gens qui s'en occupent.
Enfin, pour le tysabri, il ne faut pas oublier que le traitement est très récent, donc avoir une période de suivi longue est difficile : quand on voit avec une quasi-certitude que le traitement fonctionne et qu'il est sûr, on le propose aux patients. Vous imaginez si on devait attendre pendant 50 ans pour chaque nouveau traitement ? Pour ma part, je supporterais assez mal qu'on me dise : "oui, on est sûr à 99.999% que le traitement est efficace et sûr, mais vous allez devoir attendre encore 50 ans avant de pouvoir en profiter, parce qu'on veut essayer d'éliminer le 0.001% qui reste." Rien n'est jamais sûr à 100%, que ce soit en médecine ou ailleurs. Il faut seulement placer la barre au bon endroit. C'est le but du protocole standard des études cliniques.
Pimpernelle a écrit :
Gis, je ne sais pas si je te comprends bien ! Tu dis que seules les personnes qui suivent un traitement sont recensées ; c'est vrai que des études sont faites sur ces personnes, mais on ne peut pas garantir (à mon avis) que c'est bien le traitement qui espace/réduit les poussées. On pourrait postuler que c'est le travail psy qui est peut-être fait en parallèle, ou bien une modification du rythme de vie, ou bien, je ne sais pas moi, les séances d'acupuncture en plus du Rebif, tant qu'à faire !
Dans les études, on ne recense pas seulement les personnes sous traitement, on étudie aussi un groupe témoin en parallèle, et dans les études les plus rigoureuses, ce groupe témoin est sous placebo. Ca permet justement de différencier la part d'amélioration due au traitement de celle due à autre chose.