Bonjour Patricia
Bienvenue, et félicitation à toi pour ta démarche !
Je vais essayer de répondre à une ou deux questions...
Comme tu le sais peut-être, la SEP est une maladie qui touche le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). C’est-à-dire un peu le tableau électrique du corps qui commande tout le reste, d’où la variété quasiment infinie de symptômes et problèmes que ça peut causer.
Qu’est-ce qu’une poussée ? Elle me parle de névralgies, de fourmillements. Ses jambes se raidissent. J’ai des milliers de questions sans réponse.
Une poussée, c’est lorsqu’il se produit une inflammation. Le système immunitaire s’attaque à la myéline, sorte de gaine protectrice. Selon l’endroit où ça se produit, ça peut causer toutes sortes de symptômes : un membre qui ne répond plus, des sensations anormales, un œil qui ne voit plus, des troubles urinaires, des problèmes d’équilibre, bref, à peu près tout et n’importe quoi. C’est très souvent accompagné d'une fatigue intense. Ensuite, ça cicatrise, laissant une lésion visible à l’IRM. En général, surtout en début de maladie, il est possible d’avoir une récupération plus ou moins complète au bout de quelques semaines, le système nerveux réussissant à contourner le problème, et ça repart comme avant. Mais elles peuvent aussi laisser des séquelles, surtout après des années de maladie.
En gros, la SEP produit des dérèglements du tableau électrique, la transmission des informations est altérée. Au niveau des membres, ça va dans les deux sens : ça peut aussi bien causer un déficit moteur (un membre qui ne répond plus ou mal), que des troubles sensitifs, dus au fait que de mauvaises informations remontent au cerveau (les fourmillements dont du parles, ou bien des sensations de brûlure, de prise en étau, de ruissellement, enfin à peu près n’importe quoi, qui peut être désagréable, très douloureux, ou juste bizarre).
Les jambes raides dont tu parles (on appelle ça de la spasticité), ça fait partie des troubles moteurs. Les connexions nerveuses déréglées font que certains muscles vont rester contractés sans qu’on ne leur demande rien, de manière incontrôlable. Ça peut être plus ou moins gênant (par exemple pour marcher quand ce sont les jambes), parfois douloureux aussi.
Que ce soit pour la spasticité, les douleurs neuropathiques ou sensations anormales, il y a bien des traitements proposés par les neurologues, mais ils ont une efficacité toute relative (parfois même à peu près nulle).
En gros, on est bien obligé de vivre avec.
Patricia a écrit : ↑10 oct. 2025, 23:24
À ce jour nous faisons 1 heure de piscine, 1 heure de renforcement musculaire, et 1 heure de marche en forêt, par semaine.
Ça c’est top, c'est très important dans cette maladie de maintenir un minimum d’activité physique, dans la mesure de ses capacités. Déjà pour maintenir les capacités musculaires (lorsque l’on est limité dans ses mouvements, que l’on bouge moins, les muscles risquent de s’atrophier, ce qui aggrave encore les choses). Il est possible que ça puisse ralentir un petit peu l’éventuelle progression du handicap. Et puis l’exercice physique est aussi réputé selon les neurologues pour être le traitement le plus efficace contre la fatigue propre à la SEP, paradoxalement. Sans compter le bénéfice pour le moral.
Donc continue de l’accompagner là-dessus, ce n’est pas forcément évident de se motiver sur la durée, alors ton rôle est essentiel.
Je n’ai pas trop d’avis sur la question de l’alimentation. Comme pour tout un chacun il est effectivement préférable de manger relativement sain et équilibré, mais à part ça...
Quel âge a la personne dont tu t’occupes ? Depuis quand est-elle malade ? Est-ce qu’elle garde le moral ?
N’hésite pas si tu as d’autres questions, et encore bravo pour ton implication.