Bon mon gars, il y a des choses auxquelles tu devrais tout de même réfléchir un peu avant de les proférer... Car ici, tu offres un florilège :
Illimani a écrit :Nostromo a écrit :- les critères diagnostiques soient devenus de plus en plus débonnaires ;
Les changements apportés sont cosmétiques : on ergote sur le nombre de lésions.
Certainement pas.
Quand j'ai été diagnostiqué (soit il y a... oh p*tain, 29 ans, d'ailleurs je viens de les fêter), c'était avant McDo, c'était les critères de Poser : tu devais impérativement présenter au moins deux épisodes
cliniques distincts (dissémination
clinique dans le temps), qui touchaient au moins deux zones distinctes du SNC (dissémination
clinique dans l'espace). Tout sur la clinique (les symptômes objectivés à l'examen clinique neurologique, si tu préfères) : l'IRM ou la ponction lombaire, même si elles étaient couramment pratiquées, n'étaient pas impératives pour parvenir à un diagnostic. Bon, si tu avais un tableau clinique fourni et une IRM vierge, ça compliquait les choses, je reconnais, mais ça n'interdisait pas le diagnostic. On n'a d'ailleurs pas attendu l'invention de l'IRM pour diagnostiquer des sep...
Aujourd'hui, tu peux tout à fait te contenter d'un épisode clinique unique (SCI donc) agrémenté d'une ponction lombaire vaguement évocatrice et/ou d'une IRM qui montre des lésions (peu importe le nombre, du moment qu'il est d'au moins deux, dans au moins deux zones déterminées du SNC) : tu es certain de repartir avec ton diagnostic. Même si tu fais une simple névrite optique (symptôme qui, accessoirement, peut tout à fait être provoqué par autre chose qu'une sep) et que ton IRM n'a rien à déclarer (les lésions d'une NORB ne sont pas faciles à mettre en évidence sur une IRM), il suffit que tu remplaces ça par une PL qui montre des BOC pour qu'on détermine une
probabilité suffisante de dissémination
future dans le temps, et paf, tu repars avec ton diagnostic.
De tels changements sont tout sauf cosmétiques...
- l'errance diagnostique pour une sep soit devenue de plus en plus rare ;
Il n'y a pas de petits profits. Chaque patient sous traitement est toujours bon à prendre : 100000€ (par an) dans l'escarcelle.
Toutafé, mais faudrait savoir : si le but est de ne pas faire paniquer la population sur l'effet indésirable (qui se pose alors un peu là, comme effet indésirable) de la vaccination, effet indésirable qu'est supposée être la sclérose en plaques, où est l'intérêt de diagnostiquer des sep à tour de bras ? Les labos se tirent une balle dans le pied, non ? Et pourquoi te refuse-t-on un diagnostic, alors qu'on l'accorde à tant d'autres, de plus en plus nombreux ?
- le nombre de sépiens en circulation ait doublé.
Le taux d'incidence a bondi de +30% depuis dix ans : un scandale sanitaire totalement passé sous silence, par le travail de contrôle de l'information. D'ailleurs nos grandes associations nationales ont fusionné récemment (France sclérose en plaques) : il n'existe plus qu'un seul interlocuteur à corrompre.
Il faut situer l'origine de cette hausse de l'incidence / de la prévalence : elle est bien antérieure. Quand j'ai été diagnostiqué, je suis devenu membre d'un clan de moins d'un français sur mille. Un diagnostiqué aujourd'hui rejoint un club florissant de plus d'un français sur cinq cents. Les dix dernières années n'ont fait que prolonger, peut-être en l'amplifiant un peu, un mouvement de fond initié depuis beaucoup plus longtemps.
Il y a aujourd'hui des tas de gens qui se font diagnostiquer et infliger à vie un traitement qui est rarement anodin, après un seul épisode clinique qui, dans un certain nombre de cas, sera d'ailleurs le seul qu'ils connaîtront jamais de toute leur existence.
Faux.
Après un seul épisode clinique, ou lorsque les critères de diagnostic sont remplis mais en l'absence de manifestations cliniques, ce n'est pas la sclérose en plaques : les patients sont requalifiés en SCI ou SRI.
Les intervenantes historiques de ce forum que sont Maglight, Caribou ou Linette (désolé pour toutes celles et tous ceux que j'oublie) seront ravies d'apprendre que, vu qu'elles n'ont connu qu'un seul épisode neurologique symptomatique, ce n'est pas de sclérose en plaques qu'elles sont atteintes. Sep qu'on leur a pourtant diagnostiquée, et dans les meilleurs établissements encore... (2/3 de Rothschild, s'cusez du peu !). Ta remarque aurait été absolument fondée il y a vingt-cinq ans : un seul épisode clinique, pas la peine de tortiller du cul, faudra revenir quand vous aurez autre chose à nous montrer. Mais aujourd'hui, voyons...
Et donc, depuis vingt-cinq ans, "les changements apportés" (sur les critères diagnostiques) "sont cosmétiques". Vivivi.
J'en reviens à ma question première : alors qu'aujourd'hui on diagnostique à tour de bras à la suite d'une simple névrite optique, simplement agrémentée d'une IRM
ou d'une PL qui satisfont les critères (aucune nécessité de présenter les deux), pourquoi te refuse-t-on toujours, à toi, un diagnostic ? Question subsidiaire : pourquoi tiens-tu absolument à être atteint de sclérose en plaques ?
C'est une question sérieuse, hein...
A bientôt, porte-toi bien,
JP.