Je comprends bien ce que tu veux dire… c’est vrai que ton vécu personnel de ta SEP peut t’aider dans l’interprétation des données et des différentes théories que chaque “école de pensée” des neurologues plus experts (il me semble de comprendre que Catherine Lubetzki en fasse bien parti) exprime…Nostromo a écrit : ↑13 sept. 2024, 09:47 Hé coucou,Tu auras l'occasion de découvrir que les neurologues sont rarement d'accord entre eux, il y a une énorme part d'interprétation personnelle, de subjectifFrances90 a écrit :j’ai bien lu et, il me parait, que la théorie de Confavreux et Vukusic se éloigne un peu aussi dès ce que à l’époque la Lubetzki affirmait, à propos de l’importance de l’accumulation d’handicap suite aux poussées….
En fait, ce que je n'aime pas trop dans la notion de RAW (= le handicap provoqué par les poussées), telle qu'elle est notamment comprise par les études médicales qui s'y penchent, c'est que bien souvent on ne sait pas dire si telle ou telle apparition de handicap est à mettre sur le compte d'une poussée ou de la neurodégénérescence diffuse : on se contentera souvent de l'existence d'une poussée à +/- trois à six mois de l'apparition d'un nouveau handicap, pour déclarer ce nouveau handicap provoqué par la poussée et hop, RAW.
Selon moi une telle approche n'a pas de sens : déjà, premier biais, PIRA étant un processus permanent, qui débute en même temps que la maladie et ne s'arrête jamais, par quelle diablerie se trouverait-il neutralisé pile pendant la période qui entoure une poussée ? surtout aussi longtemps avant et après la poussée...
Ensuite, deuxième biais, à chacune de mes poussées, juste avant la poussée je pétais la forme, vingt quatre heures plus tard et pendant quelques semaines, j'étais un zombi, et après il s'agissait de remonter la pente. C'est quand cette remontée n'est pas complète une fois la poussée terminée (après la poussée, il arrive que le patient ne se rétablisse pas à son état d'avant la poussée), et uniquement dans ce cas, qu'on devrait selon moi avoir le droit de parler de RAW -- et encore, cette vision ne protège-t-elle pas du premier biais... Dans les faits, on est infiniment moins regardant : les études que j'ai pu lire sur les poids respectifs de RAW et de PIRA dans l'accumulation du handicap, chargeaient outrancièrement la barque de RAW... (à mon avis).
Mon expérience personnelle m'enseigne par ailleurs que des années plus tard, une vingtaine dans mon cas, on peut toujours atténuer, jusqu'à les faire pratiquement disparaître, des symptômes apparus pendant une poussée et restés permanents pendant tout ce temps, ce qui pose une différence colossale entre RAW et PIRA : on peut voir RAW et PIRA comme deux baignoires qu'on va remplir de handicap ou, plus généralement, de symptômes. La différence entre les deux, c'est que RAW a un bouchon de vidange (on peut finir par venir à bout d'un symptôme apparu du fait d'une poussée inflammatoire), alors que PIRA n'en a aucun (une fois le symptôme apparu, il est là pour toujours).
A bientôt,
JP.
J’avoue, plus je lis, plus il me parait de bien comprendre qu’il y a encore trop d’incertitude et qu’on est un peu loin du maîtriser cette pathologie. Cela commence m’angoisser un peu, mais, je sais qu’il ne faut pas désespérer.
Si j’ai bien compris (contredis-moi, si je dis des bêtises) Lubetzki parle aussi (en 2008, il y a 16 ans, donc c’est quand même daté) de la possibilité que après chaque poussée, le RAW soit la conséquence de la variable réformation de myéline, que les différents corps dans chaque personne mette en acte; c’est pour cela qu’elle parle de l’existence des différences entre les possibles évolutions de la maladie, et en effet on peut admettre qu’il y a des personnes qui passent diverses décennies sans rien manifester ou presque, au de là de quelque poussée (tu peux nous enseigner quelque chose à cet égard

Certes, je comprends ton raisonnement: comment on peut dire que cela est donné en majorité par le RAW et moins par le PIRA, et non le contraire?
C’est vraiment impossible à déterminer. Même si les statistiques recueillies depuis les années ‘50 semblent plus en faveur de la théorie de Confavreux et Vukusic, en considérant que il y a bien une ressemblance de moyenne d’âge auquel les patients passent en maladie progressive…
Ce qui nous fait penser que la composante de PIRA ne soit pas négligeable.
En tout cas, j’avoue, l’intervention de Catherine Lubetzki sur le fait que les médicaments comme les anticorps monoclonaux ou l’interféron, qui baissent l’inflammation, soit responsable de la non réformation de la myéline et donc responsable de progression de l’handicap, m’a pas mal perturbée…
Merci beaucoup parce que grâce à vous je me document et je réfléchis plus que si j’étais en train de chercher toute seule sur pubmed!
Bonne journée entre temps,
Francesca