Peut-on vraiment faire le lien entre les engourdissements intermittents et les maladies cardiovasculaires ?

[Kellian]

Salut à tous,

Je me pose une question qui me taraude depuis un moment. Vous aussi, vous avez déjà ressenti ces engourdissements qui viennent et qui repartent, surtout quand on est stressé ou fatigué ? J'ai remarqué que ça se manifeste parfois comme une sorte de fourmillement ou de picotement, et ce n'est pas constant, ça va et ça vient. Je sais que c'est souvent lié à la SEP, mais est-ce que certains d'entre vous ont aussi entendu parler de la possibilité que ces symptômes soient liés à des problèmes cardiovasculaires ? Je me demande si ce serait pas un truc à explorer avec nos docs.

Je sais que c'est peut-être pas le cas pour tout le monde, mais j'ai lu quelques trucs récemment qui disent que les maladies auto-immunes, comme la SEP, pourraient augmenter les risques de développer des complications cardiaques. Vous en pensez quoi ? Quelqu'un ici a déjà discuté de ça avec son neurologue ou son cardiologue ?

Bon, je m'interroge peut-être pour rien, mais je préfère poser la question. On sait jamais, ça peut éviter des soucis plus tard.

[Nostromo]

Salut Kellian, à qui je souhaite la bienvenue au passage (tu es toujours là, oui ?),

Vous aussi, vous avez déjà ressenti ces engourdissements qui viennent et qui repartent, surtout quand on est stressé ou fatigué ?

Ou quand on reste trop longtemps assis de façon pas assez confortable, genre aux toilettes... ?

J'ai remarqué que ça se manifeste parfois comme une sorte de fourmillement ou de picotement, et ce n'est pas constant, ça va et ça vient.

Si "ça va et ça vient" au cours de quelques minutes, ça rend nettement moins probable une origine liée à la sep, avec laquelle la façon d'aller et venir s'étale sur un temps beaucoup plus long, de l'ordre de plusieurs semaines. Ca reste possible (expressions paroxystiques, très rares, de certains symptômes), mais fort peu probable à mon sens.

est-ce que certains d'entre vous ont aussi entendu parler de la possibilité que ces symptômes soient liés à des problèmes cardiovasculaires ? Je me demande si ce serait pas un truc à explorer avec nos docs.

Du fait de mon grand âge , j'ai désormais droit à une visite de contrôle tous les deux ans avec un cardiologue. Quand il a appris que j'étais atteint de sep, comme ça a d'ailleurs sans exception été le cas pour chacun des autres toubibs que j'ai eu l'occasion de rencontrer pour telle ou telle raison sans lien avec la sep au cours des dix dernières années (ORL, chirurgien orthopédiste, radiologue, anesthésiste, etc.), une seule chose a suscité chez lui une inquiétude : savoir quel traitements je prenais pour lutter contre la bête. Une fois que je lui ai répondu "aucun", il a été tellement rassuré qu'on n'a plus jamais évoqué ma sep -- même remarque avec les autres toubibs. Ca alors !

Je sais que c'est peut-être pas le cas pour tout le monde, mais j'ai lu quelques trucs récemment qui disent que les maladies auto-immunes, comme la SEP, pourraient augmenter les risques de développer des complications cardiaques. Vous en pensez quoi ? Quelqu'un ici a déjà discuté de ça avec son neurologue ou son cardiologue ?

Moui, certaines études tendent à le suggérer. Pour ce que je crois en savoir cependant (note les précautions oratoires) elles sont encore très insuffisantes en l'état. Les deux principales complications graves que peut causer la sep, celles qui font que l'espérance de vie d'un sépien est un peu inférieure à celle du vulgum pecus, restent de loin les infections rénales et pulmonaires. Il est peu clair, dans mon esprit, de déterminer dans quelle mesure ces infections sont directement imputables à la sep, ou indirectement ; par exemple via un traitement de fond dont le but proclamé consiste à rendre aussi fainéant que possible le système immunitaire du patient et par conséquent, à le rendre beaucoup plus vulnérable à de telles infections. Ensuite, je ne dis pas que la sep ne peut pas être la cause première d'un arrêt cardiaque, mais pour ce que j'en sais ça reste un évènement tout à fait exceptionnel ; quand on veut monter une étude un petit peu scientifique sur le sujet, on se retrouve en outre confronté à beaucoup de ce qu'on appelle des facteurs confondants : par exemple, un sépien aura volontiers une activité physique moindre que celle d'un "sujet sain", or le manque d'activité physique joue évidemment un rôle dans le risque cardiovasculaire. Alors, sep ou pas sep ?

Cela dit, si tout cela t'inquiète réellement, je pense qu'une visite chez un cardiologue pourrait te rassurer, de toute façon ça ne fait jamais de mal de se soumettre à un petit test d'effort . Tu as quel âge, d'ailleurs ?

A bientôt,

Jean-Philippe.