Salut Patricia,
Le signe de Babinski est dit pathognomonique du syndrome pyramidal, c'est à dire que si tu le présentes, alors on
sait que tu es, ou as été, atteinte d'un syndrome pyramidal (sauf si tu es un nouveau-né : les nouveaux-nés présentent le plus souvent, pendant leurs premiers mois, un Babinski lors du réflexe cutané plantaire -- et c'est parfaitement normal). Voici pour la théorie.
Pour la pratique, maintenant

. La recherche de ce symptôme est un peu compliquée : d'une part le praticien peut ne pas correctement promener son outil sur la voûte plantaire, d'autre part le réflexe cutané plantaire étant aboli chez une certaine proportion des gens (par ailleurs parfaitement en bonne santé), le sujet peut alors choisir, à la stimulation, soit de ne rien faire, soit de présenter la réaction "saine" de flexion du pied, soit de montrer la réaction "babinskienne" de l'extension majestueuse du gros orteil. A force de me faire chatouiller les pieds, j'en suis arrivé à ce stade de pouvoir choisir comment je réagirai, alors qu'initialement je présentais un Babinski pur jus. Bref...
Les ROT rotuliens sont beaucoup plus significatifs, impossibles à pipeauter par le patient et un peu plus faciles à mesurer pour le praticien. Quoique : un ROT significatif d'une atteinte pyramidale se détermine en général par un réflexe trop vif. La jambe part alors, à la stimulation,
plus vite, plus haut, plus fort : elle est parée pour les jeux olympiques, quoi

. Mais la différence est subtile : un toubib qui manque de pratique pourra ne pas voir grand chose. Pour le RCP comme pour les ROT (ce sont deux choses différentes, au fait, mais qui permettent toutes les deux d'objectiver une atteinte pyramidale), il est donc nettement préférable de les faire tester par un neurologue qui a suffisamment de pratique, plutôt que par un généraliste de circonstance.
D'autre part, le syndrome pyramidal a beaucoup de causes possibles : AVC, myélopathie, diabète, lésions traumatiques, enfin la liste est longue. Si un neuro chevronné réussissait à déterminer de façon certaine, à l'examen clinique, l'existence de traces de syndrome pyramidal, cela ne suffirait pas, loin de là, à poser un diagnostic de sep, il n'aurait fait qu'une partie du chemin. As-tu fait des IRM cérébrales, si c'est le cas que racontent-elles ?
A bientôt,
Jean-Philippe