Salut Pierrine, content de te voir revenir

Azaraheden a écrit :souvent je n'ose pas poser des questions à mon neurologue à cause de ma phobie sociale, c'est compliqué, puis il est souvent assez speed au niveau des rendez-vous, j'ai peur d'accaparer son temps !
Pour ce qui est de la phobie sociale, la mienne ne m'a jamais empêché de bombarder de questions mon neuro, il est
un peu là pour y répondre

. Ensuite, il est vrai que chaque neuro dispose d'un temps limité par consultation, qu'il ne faut pas trop déborder (sinon c'est les patients suivants qui trinquent...), mais ne t'inquiète pas, c'est au neuro de savoir gérer son temps, pas à toi de le faire à sa place : lâche-toi !!
Ca m'avait d'ailleurs assez énervé lors de mes toutes premières années dans la maladie, vu que je n'avais jamais le temps d'obtenir les réponses à toutes mes questions. Avec le recul, c'était somme toute une excellente façon de comprendre que mon diagnostic posait avant tout un énorme point d'interrogation sur mon avenir, ce que je voyais de façon positive : ça distinguait par exemple la sep d'une cochonnerie comme pouvait l'être la maladie de Charcot, avec laquelle c'était plutôt un gros point d'exclamation qu'il se serait agi de s'avaler -- le pronostic de loin le plus courant pour la maladie de Charcot est le décès dans les deux ans, ça calme... A l'opposé, le point d'interrogation de la sep ne ferme la porte d'aucune évolution possible, y compris les plus asymptomatiques : il va donc s'agir d'accepter la présence de cette épée de Damoclès, afin de profiter au mieux du jour présent, et pour ce qui est de demain... bin on verra demain, y'a pas le feu.
Sinon, au fait, pour répondre à (certaines) questions, on est là

.
Mais puis-je faire des poussées sans m'en rendre compte ?
Je dirais que tu as le nez particulièrement creux pour poser les bonnes questions, celles qui fâchent et sur lesquelles les neuros ne sont pas d'accord entre eux.
Une poussée, de façon historique, se doit de présenter des symptômes pour être définie comme telle (un symptôme, c'est une manifestation de la maladie qui peut être objectivée lors de l'examen clinique neurologique, et dont par ailleurs le patient va évidemment ressentir la présence). C'est comme ça qu'on a toujours fonctionné, depuis notamment bien avant l'invention de l'IRM. Le hic c'est que l'IRM est venue mettre un grand coup de pied dans la fourmilière, le jour où on s'est aperçu que de nouvelles lésions pouvaient très bien apparaître, d'une IRM à la suivante, chez un patient qui n'avait pas connu de poussée dans l'intervalle. A vrai dire, la plus grande partie des lésions sont asymptomatiques (tu ne les ressens pas), ce qui fait que si tu considères qu'une poussée correspond à l'apparition de nouvelles lésions... le terrain devient glissant, d'autant qu'il est souvent (pas toujours, mais très fréquemment) difficile, voire impossible, de faire le lien entre l'emplacement de telle lésion, et tel symptôme.
Si tu ajoutes à ça les "pseudo-poussées", qui se contentent de réactiver temporairement des symptômes d'anciennes poussées, mais sans provoquer de nouvelle lésion, ça devient encore plus vague.
Cerise sur le gâteau, on estime que pas loin des deux tiers (c'est à dire, de toute façon, une grosse majorité) des personnes qui présentent à l'IRM des lésions caractéristiques de la sep, ne rencontreront jamais le moindre symptôme de toute leur existence. Cette connaissance est antérieure à la mise sur le marché du tout premier traitement de fond, elle n'est donc pas le résultat de l'efficacité de ces traitements.
Bienvenue dans le monde du brouillard
A bientôt,
JP.