Salut tout le monde,
mariel13 a écrit :Enfin certaines places de Marabout, gourous et autres sont déjà prises mais le champ est vaste …
Moui, j'ai trouvé certains
praticiens un peu limite-limite, notamment le magnétiseur. Les bouteurs de feu sont monnaie courante par ici, ma belle-mère détenait d'ailleurs le "secret" (ne l'a pas transmis à sa fille, trop bête...) et l'exerçait à l'occasion, mais leur efficacité est largement expliquée par l'effet placebo, le cours normal de la cicatrisation ou encore une efficacité constatée essentiellement sur les brûlures au deuxième degré, qui sont les plus douloureuses : il ne reste plus vraiment de mystère dans tout ça.
Ce qui était intéressant tenait donc non pas tant dans les différentes pratiques (pas toujours gratuites) proposées, que dans les exemples individuels de guérisons.
Avertissement : d'un point de vue scientifique, l'
étude de cas (c'est précisément de cela qu'il s'agissait) vaut peau de balle : si j'avais réuni autant de personnes -- une poignée, donc -- pour faire le même genre de reportage, "leur force mentale leur a permis de" mais en changeant simplement la fin, non plus "vaincre une maladie incurable" mais, allez tiens "gagner le gros lot à l'Euromillions", je n'aurais eu aucun mal à trouver autant, et même plus, de
cas à présenter. C'est d'ailleurs le biais le plus fréquent dans ce genre de démonstration : on ne sélectionne et on ne retient que les cas qui confirmeront le message qu'on cherche à transmettre, tout en jetant un voile pudique sur tous les autres, peu importe que ces autres soient mille fois plus nombreux. L'entourloupe est cousue de fil blanc.
Cet avertissement étant posé, on peut choisir d'y croire ou pas. La force de l'esprit sur le corps est une connaissance scientifique, que ce soit par l'effet placebo / nocebo (on a démontré que la principale force de l'effet placebo résidait dans l'estime que le patient pouvait avoir pour le prescripteur) ou par les maladies dites psychosomatiques : si on admet ainsi qu'une tournure d'esprit particulière et négative peut déclencher de telles maladies ou aggraver une pathologie existante (la chose a largement été documentée), alors on doit bien être, de la même façon, enclin à admettre qu'une tournure d'esprit particulière et positive peut avoir un effet largement bénéfique sur telle ou telle pathologie (la
méthode Coué...).
Ce qui m'amène à :
Margot a écrit :La pente est dangereuse qui pourrait suggérer que ceux qui ne vont pas bien n'ont pas le mental qu'il faut.
Il ne s'agit pas de juger, "ne pas avoir le mental qu'il faut" ne fait pas partie des reproches qu'on puisse adresser à quelqu'un. Il s'agit plutôt d'inviter chacun à explorer cette voie, sachant qu'il n'est
jamais trop tard pour le faire.
Je repense notamment au bouquin de Dominique Farrugia, qui au début de sa maladie était parti dans une voie clairement déconnante (vis-à-vis de sa sep, pas forcément vis-à-vis du reste de sa vie, mais ici on parle de sep

), qui consistait à refiler le bébé à un grand professeur en lui disant de se démerder, mais qu'il voulait continuer à vivre sa vie (quelque peu dissolue) d'avant son diagnostic. Il s'était rapidement retrouvé obèse à force de gavage aux corticostéroïdes, obésité qui avait de facto considérablement aggravé le handicap apporté par sa sep : ainsi, quand il avait besoin d'aller aux toilettes, deux personnes étaient obligées de l'y transporter et de l'y installer, ce qui lui était un peu difficile à vivre. Il a aujourd'hui considérablement maigri :
et raconte dans son livre qu'il n'a désormais plus besoin de personne pour les toilettes, ce que je comprends comme étant un gain considérable d'autonomie et une régression tangible de son handicap. Qui sont le résultat direct de son changement de façon de gérer sa colocataire.
Linette2021 a écrit :les chanceux c’est ceux qui nageront dans une mer calme et qui seront de surcroît bon nageurs!!
Être chanceux, j'ai toujours considéré ça comme étant avant tout un état d'esprit. Exemple : le jour où je m'étais fait détruire ma Twingo (immatriculée dans trois pays différents, la titine : j'avais une relation passionnelle avec elle...), j'aurais pu me lamenter, j'avais préféré me dire que c'était un signe que le temps était venu pour m'acheter une décapotable

. Autre exemple : un été, paf, je m'étais fait une entorse à la cheville gauche vers la fin juin, qui m'avait planté six semaines de saison de montagne. A la mi-août, ça commençait à aller bien mieux, je commençais enfin à pouvoir envisager ma première sortie de l'année, repaf, entorse au genou droit et c'était reparti pour six autres semaines. Bin je m'étais dit que c'était ma bonne fée qui veillait sur moi, qui avait reçu l'information selon laquelle je devais me tuer en montagne si j'en faisais cet été là, et qui avait fait en sorte que ça n'arrive pas. Je l'avais très bien vécu

.
Ceci étant dit, je vais filer ta métaphore. Nous pouvons choisir
dans une certaine mesure l'état de calme ou d'agitation de la mer, c'est ce qui ressort assez clairement du bouquin de Farrugia dont je viens de parler : dans les premières années, en continuant à mener un rythme de vie fort peu compatible selon moi avec une sep (stress, manque de sommeil, jamais le temps de se poser, surpoids, etc.), il avait clairement fait le choix de se taper une mer agitée, son changement de mode de vie l'a bien calmée. Et de la même façon, nous pouvons choisir
dans une certaine mesure si nous sommes bons ou mauvais nageurs : n'est-ce pas justement là le rôle de l'exercice physique ?
Si j'ai posté la photo de ma haie hier, c'est parce qu'il faisait 38°C à l'ombre et que j'ai malgré ça passé la journée à crapahuter en haut de mes échelles en plein soleil. Jusqu'à il y a une poignée d'années (deux - trois ans, chépus), même avec dix degrés de moins Uhthoff m'attendait rapidement au tournant : il y a dix ans, je ne tenais pas vingt minutes avant qu'Uhthoff réveille en priorité mes soucis d'ataxie cérébelleuse, ce qui pouvait se montrer fâcheux quand on est perché en haut d'une échelle. A force d'y aller malgré tout, j'ai petit à petit allongé le délai, jusqu'à ce que l'ataxie ne se réveille plus et soit remplacée par de simples symptômes de NORB et sensoriels, ce qui représentait déjà un net progrès. Et là donc, ça fait une poignée d'année qu'Uhthoff me laisse complètement tranquille, pourtant hier on a battu des records de températures et c'est la journée entière que j'ai passée au soleil.
J'en parle ici parce que je crois qu'une telle amélioration est reproductible par d'autres. Peut-être pas par tout le monde, mais au moins par certains.
A bientôt,
JP.