Bonjour Philae,
Je vais m'efforcer de répondre de la façon la plus factuelle possible à tes craintes
Philae a écrit :Je ne me suis pas fait vacciner, malgré les encouragements du corps médical, parce que je ne suis pas (encore) convaincue que la balance bénéfices/risques penche bien du côté bénéfices.
Les bénéfices sont à peu près connus : on approche les 4'500'000 morts dans le monde, on dépasse allégrement les 100'000 morts en France, sans parler des "covid longs". La vaccination montre une efficacité réelle contre les formes graves (celles qui provoquent les décès comme les covid longs), tout comme elle ralentit considérablement la propagation du virus.
- dans les études pour analyser les effets secondaires, il n'y avait pas de malades atteints de SEP (ou autre maladie auto immune)
Il est évidemment impossible d'inclure tous les cas possibles dans les études initiales (les études de phase 3 ayant malgré ça inclus plus de personnes que
n'importe quelle autre étude de phase 3, sur quelque sujet que ce soit, auparavant) : le reste relève de ce qu'on appelle la pharmacovigilance. Depuis que la vaccination a commencé à grande échelle, il n'a (à ma connaissance) été remonté aucun surrisque particulier provoqué par la vaccination chez les patients sep.
- en Suède, la population s'est largement vaccinée contre le H1N1 à l'époque, et plus d'un an après une bonne partie de la population a démarré une maladie (la narcolepsie) même s'il n'a pas été reconnu de lien avec le vaccin
Oserai-je te demander où tu as trouvé cette information

?
Quelques données factuelles sur la question :
- Le surrisque de narcolepsie ne concernait qu'un seul des vaccins proposés à l'époque contre le H1N1.
- Ce surrisque avait rapidement été identifié comme étant provoqué par l'adjuvant utilisé dans le vaccin (adjuvant qui n'avait jamais été utilisé auparavant, et je crois qu'on l'a laissé tomber depuis). La technologie de l'ARN messager (Pfizer, Moderna ou autres) se passe totalement d'adjuvant.
- Le lien avec le vaccin a été très tôt et très largement reconnu. Ce lien a à ce jour fait l'objet de 181 études scientifiques, les premières dès 2010 (année de la vaccination). Chacun peut aller s'en faire sa propre idée ici :
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=n ... rt=pubdate.
- Ce surrisque multipliait par environ 10 le risque initial de narcolepsie. Il reste que le risque initial de narcolepsie étant de l'ordre d'epsilon, dix fois epsilon ça ne fait toujours pas grand chose : quelques centaines de cas à l'échelle mondiale, contre quelques millions de cas de H1N1. Pas
tout à fait une "bonne partie de la population". C'était d'ailleurs précisément parce que les risques respectifs, initial comme multiplié par la vaccination, étaient à chaque fois proches de zéro, que le surrisque était initialement passé à travers les mailles du filet.
- La narcolepsie n'a jamais tué personne. Le H1N1, si, un peu

- A partir des deux points précédents, on peut commencer à dresser un profil bénéfices / risques : les bénéfices consistent à protéger contre une maladie souvent mortelle et qui touche des millions de personnes ; les risques montrent l'émergence de quelques centaines de cas d'une maladie jamais mortelle. Le calcul me semble assez vite vu...
- j'ai personnellement eu un effet secondaire sur un traitement (le glatimère) plus d'un an après l'avoir démarré qui n'était pas connu (j'ai donc eu le droit à une enquête du labo pour éventuellement l'intégrer dans la liste des effets !)
Tout traitement, même l'homéopathie, vient avec son lot d'effets secondaires potentiels (pour l'homéopathie, le risque le plus fréquent est le diabète). Cela dit, aujourd'hui et vu ton âge (nous avons à peu près le même tous les deux), il n'est pas dit que ta sep nécessite encore la prise du moindre traitement. Tu prends encore un traitement ?
- on connaît encore mal le système immunitaire et qui peut affirmer qu'il n'y aura pas dans plus d'un an une flambée de maladies auto immunes ?
Cette méconnaissance du système immunitaire ne t'a pas empêché de prendre un traitement contre la sep -- traitement de fond qui prétend pourtant agir directement sur ce système immunitaire, de façon beaucoup plus intrusive qu'un vaccin, et alors même que ses bénéfices revendiqués (bénéfices annoncés dans les études en vue d'obtenir l'AMM) sont bien inférieurs à ceux de la vaccination : alors que les vaccins ARNm annoncent une réduction du risque de formes graves de l'ordre de 90 à 95%, l'acétate de glatiramère (Copaxone) se contente d'annoncer une réduction du risque de poussée d'environ 30% sur deux ans -- sans revendiquer la moindre efficacité sur, par exemple, l'évolution du handicap à moyen ou long terme. Tu peux faire des observations similaires, seuls les chiffres changeront un peu, avec le traitement de fond de ton choix contre la sep, traitement de fond qui agit donc directement, et beaucoup plus violemment qu'un vaccin, sur un système immunitaire qu' "on connaît encore mal".
Après, chacun est libre, chaque cas est particulier et chacun doit faire son bilan bénéfices/risques mais à la condition qu'on lui donne bien toutes les informations pour le faire, ce que j'estime pour l'instant on n'a pas. Mais je continue à m'informer !
Ce que je ne comprends pas, c'est par quelle diablerie tu as à l'époque initié un traitement de fond contre la sep...
J'espère avoir bientôt le plaisir de te lire,
Jean-Philippe.