Salut Djil,
Djilsep a écrit :J'ai une question; le tysaberi est administré même pour la fomre sep RR?
Il y a deux approches vaut mieux donner un traitement fort des le début mieux que laisser des poussées, laissant des séquelles!!
Ou bien on choisit le traitement selon le type, et la fréquence des poussées
C'est bien, tu poses la question et tu apportes la question dans la foulée : "il y a deux approches"

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Le Tysabri ne prétend une efficacité que contre la composante inflammatoire de la sep (poussées), son terrain de jeu privilégié est donc la forme récurrente-rémittente -- quoiqu'on puisse l'envisager sur une forme secondaire progressive avec poussées surajoutées, mais je suppose que dans un tel cas on pourra vouloir privilégier l'ocrélizumab ou le rituximab. Ocrelizumab et rituximab sont des anticorps monoclonaux anti-CD 20, le natalizumab (principe actif du Tysabri) est également un anticorps monoclonal, mais anti-alfa-4-intégrine (ouf). Ne me demande pas les détails

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Le natalizumab est habituellement indiqué contre les formes agressives de sep RR, agressivité définie par deux poussées invalidantes dans l'année écoulée + mise en évidence d'une activité lésionnelle récente sur l'IRM. En général, ceci se passe en dépit d'un traitement déjà en place, typiquement un interféron-bêta. Ceci est la première approche, on peut dire aussi l'approche traditionnelle, la plus couramment pratiquée et dite de l'
escalade : on commence avec des traitements doux, et s'ils ne marchent pas on passe progressivement à plus costaud.
La deuxième approche prend le problème dans l'autre sens et attaque d'emblée avec un traitement de cheval, comme le Tysabri donc (quoique le Tysabri soit plus à mi-chemin), même sur des formes en apparence peu agressives. Le principe de la démarche étant qu'en présence d'un incendie, on a meilleur temps de le noyer dans un premier temps, puis d'éteindre les foyers résiduels à coups de seaux d'eau, que d'attaquer l'incendie avec des verres d'eaux, puis des seaux d'eau si les verres ne semblent pas bien efficaces, puis enfin la citerne si on n'est toujours pas parvenu à venir à bout de l'incendie. Cette deuxième approche s'appelle l'
induction (même si c'est un peu plus compliqué que ça, le natalizumab n'étant pas tout à fait aussi costaud que l'ocrelizumab ou le rituximab, ça reste l'idée), par opposition donc à l'escalade. Moins pratiquée que l'escalade, l'induction rencontre toutefois de plus en plus d'adeptes parmi les neuros.
Quelques études semblent montrer une efficacité statistique de traiter d'emblée avec un traitement de cheval : si on regarde l'évolution à dix ans de patients qui suivent tel ou tel traitement, le groupe de ceux qui avaient commencé par exemple avec natalizumab avait eu une évolution plus favorable de leur sep, que le groupe de ceux qui avaient commencé avec un traitement classique de première ligne. Or dans un contexte "culturel" d'escalade, on peut également supposer que ceux qui avaient commencé avec du natalizumab présentaient une sep initialement plus agressive que ceux qui avaient commencé avec de l'interféron ; et malgré tout, à dix ans ils s'en sortaient mieux, donc. Ca laisse songeur...
Le principal problème du natalizumab est celui de ses effets secondaires, en particulier il serait doué pour réveiller le virus JC, virus souvent présent dans la population générale, mais sous une forme dormante. La réactivation de ce virus peut provoquer une LEMP (leucoencéphalite je-sais-plus-quoi), maladie à côté de laquelle la sep fait figure d'aimable plaisanterie.
Bref

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A bientôt,
JP.