Hé salut Rom',
Je suppose qu'en tant que scientifique tu es rompu à la lecture de l'anglais, oui

?
RomZzZ a écrit :Je vais definitivement me pencher sur cette histoire
Un bon départ est
cet article du New-York Times, qui date de... 1982.
Ah sinon tu demandais si Kurtzke était toujours vivant, la réponse est non, il est décédé en 2015.
Le sujet que je trouve brûlant en ce moment à propos de la sep, qui a directement trait à l'épidémiologie et qui curieusement n'a semble-t-il encore fait l'objet d'aucune tentative d'explication (à chaque fois que ce sujet est abordé dans une étude qui me passe entre les mains, c'est pour se contenter de constater son existence avant de passer rapidement à la suite), est l'
explosion actuelle, disons depuis +/- 10 à 20 ans, à la trèèèès grosse louche, des cas de sep dans le monde. Et cette explosion semble avoir une très nette prédilection pour les femmes, les hommes n'étant quant à eux pas impactés de façon statistiquement significative (comprendre : l'incidence de la sep chez les hommes reste à peu près constante, c'est chez les femmes qu'elle explose).
J'ai été diagnostiqué en 1995. A cette époque, je m'étais "un peu" renseigné sur la maladie

: les ouvrages de médecine du moment parlaient d'une distribution inégale entre les deux sexes, qui était évaluée à trois femmes pour deux hommes. Aujourd'hui, on en est à trois femmes pour un homme, voire même selon les publications les plus récentes, quatre femmes pour un homme.
Si je prends comme mètre étalon ce qui est constant, i.e. l'incidence de la sep chez les hommes, cela signifie qu'en 1995, pour 100 hommes touchés, on avait 150 femmes. Soit une incidence totale de 250 (il sera bien temps de s'occuper plus tard de ce qu'on met au dénominateur

).
Aujourd'hui, 3 à 4 femmes touchées pour un homme, ça me fait 300 à 400 femmes touchées pour 100 hommes, soit une incidence totale de 400 à 500. Autrement dit, à population identique (i.e. rapportée à la population totale évidemment, à la région d'origine aussi), on enregistre aujourd'hui deux fois plus de nouveaux cas de sep chaque année, ou un petit peu moins que deux fois plus, que les nouveaux cas qu'on enregistrait chaque année y a 25 ans. Le risque pour un homme d'être atteint de la sep aujourd'hui n'a pour ainsi dire pas bougé pendant ce temps-là ; en revanche
le risque pour une femme en bonne santé de développer une sep, a doublé ou triplé en 25 ans. Relis ça : c'est à peine croyable.
Et pourtant, je n'ai jamais vu le début d'un commencement d'explication à ça. Certains mentionnent l'hypothèse des contraceptifs oraux (ce qui devrait faire plaisir à Basho, qui affectionne l'hypothèse hormonale), mais sans étude concluante pour valider l'hypothèse ; d'autres mentionnent l'augmentation de la consommation de tabac chez les femmes, mais en général pour l'écarter rapidement. Bref, on ne sait pas. On constate, mais on ne sait pas l'expliquer.
Il y a de quoi s'amuser avec tout ça, non

?
A bientôt,
Jean-Philippe.