Sclérose en plaques :
prédire le handicap à partir d’une IRM
Santé sur le Net - Estelle B. - 14 mai 2019
(...) Comment prédire au mieux l’incapacité fonctionnelle d’un patient ? La solution se trouverait peut-être dans l’analyse d’une technique très puissante d’imagerie médicale.
(...) une récente étude suggère l’existence d’un lien entre les résultats d’une technique d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et l’incapacité neurologique du patient.
Une technique deux fois plus puissante que les autres
Dans cette étude, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Radiology, les chercheurs ont utilisé une technique puissante d’IRM chez 33 patients atteints de sclérose en plaques, pour suivre l’évolution de la maladie. Parmi ces participants, 20 patients présentaient une forme récurrente rémittente de sclérose en plaques et 13 une forme secondairement progressive.
D’un point de vue pratique, l’appareil d’IRM utilisé produisait un champ magnétique au moins deux fois plus important que la plupart des appareils utilisés en routine. Grâce à cet appareil plus puissant, les chercheurs ont pu détecter et identifier des nouvelles lésions de sclérose en plaques chez 25 patients, des lésions que les IRM classiques n’avaient pas été capables de repérer auparavant. Ils pourraient ainsi mieux comprendre dans quelles régions du cortex cérébral les lésions se développent le plus fréquemment.
(...)
Les lésions corticales étroitement liées au handicap
A l’issue de cette étude, les chercheurs ont pu observer que le développement de lésions dans la matière grise du cortex cérébral pourrait être un facteur prédictif de l’incapacité fonctionnelle chez les patients atteints de sclérose en plaques. Ces lésions seraient deux fois plus nombreuses que celles observées dans la matière blanche.
Par ailleurs, ces travaux semblent indiquer que le volume total des lésions corticales serait un indicateur de l’incapacité neurologique des patients. Les lésions corticales joueraient ainsi un rôle capital dans l’évolution de la maladie neurologique, notamment en termes de handicap.
(...)
Article intégral
Prédire le handicap dû à la Sep à partir d’une IRM ?
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Re: Prédire le handicap dû à la Sep à partir d’une IRM ?
Hé bonsoir,
Mine de rien, on entre ici dans une nouvelle dimension, qui relève plus de la morale ou de l'éthique que de la médecine...
Autrement dit, elle permet à chacun d'entre nous, en permanence et quel que soit le point où il en est rendu, d'entretenir un espoir : celui de ne plus voir son état s'aggraver encore, ou alors le moins vite possible.
Prédire, par exemple (car c'est de ça qu'il s'agit), à un patient fraichement diagnostiqué qu'il aura atteint un EDSS 4 dans trois ans et un EDSS 6 dans huit, me semble être de la même nature qu'annoncer la date de sa mort à quelqu'un, "dans le meilleur des cas et de toute façon, on ne peut rien faire pour y changer quoi que ce soit". Alors certes, la chose est pratiquée pour d'autres maladies, mais alors des maladies qu'on sait mortelles à brève échéance (dans le cas d'un cancer, on peut annoncer qu'il ne reste plus que six mois à vivre) ; ici l'échéance est a priori beaucoup plus lointaine.
Bref, ça me perturbe, cette histoire. Quel intérêt ? Ma question est sérieuse...
JP.
Mine de rien, on entre ici dans une nouvelle dimension, qui relève plus de la morale ou de l'éthique que de la médecine...
Parce que bon, je résume : la sep est une maladie incurable, qui peut évoluer de façons très différentes d'un patient à l'autre.Bashogun a écrit :(...) Comment prédire au mieux l’incapacité fonctionnelle d’un patient ? La solution se trouverait peut-être dans l’analyse d’une technique très puissante d’imagerie médicale.
Autrement dit, elle permet à chacun d'entre nous, en permanence et quel que soit le point où il en est rendu, d'entretenir un espoir : celui de ne plus voir son état s'aggraver encore, ou alors le moins vite possible.
Prédire, par exemple (car c'est de ça qu'il s'agit), à un patient fraichement diagnostiqué qu'il aura atteint un EDSS 4 dans trois ans et un EDSS 6 dans huit, me semble être de la même nature qu'annoncer la date de sa mort à quelqu'un, "dans le meilleur des cas et de toute façon, on ne peut rien faire pour y changer quoi que ce soit". Alors certes, la chose est pratiquée pour d'autres maladies, mais alors des maladies qu'on sait mortelles à brève échéance (dans le cas d'un cancer, on peut annoncer qu'il ne reste plus que six mois à vivre) ; ici l'échéance est a priori beaucoup plus lointaine.
Bref, ça me perturbe, cette histoire. Quel intérêt ? Ma question est sérieuse...
JP.
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Re: Prédire le handicap dû à la Sep à partir d’une IRM ?
Salut Notromo !
je comprends tes interrogations et tes craintes.
Pour autant, je pense qu'il faut bien distinguer le discours des chercheurs de celui des journalistes.
Il me semble qu'il y a ici deux informations principales qui doivent concentrer l'attention : la capacité de cette évolution des IRM a détecter 1. des lésions plus petites 2.dans la substance grise. Chaque évolution de l'imagerie médicale a permis de mieux comprendre le fonctionnement cérébral, de mieux discerner les plaques et de réduire le parcours diagnostic. Il n'en sera pas autrement pas autrement avec cette énième version.
Les différentes zones du cerveau ont été identifiées depuis bien longtemps, on peut déjà cerner assez bien les effets de lésions dans telle ou telle zone. Ce serait plus précis.
En outre, il faut aussi compter sur d'autres axes majeurs de la recherche, en particulier ce qui permet la remyélinisation, tout autant que la plasticité cérébrale.
Les journalistes appuient sur le plus sensationnel et ne mettent que cela en avant. C'est regrettable.
Chaque évolution notable de l'imagerie médicale a/aurait pu être analysée de la même façon. On en voit fort heureusement davantage les bénéfices que les sentences. Un outil est neutre ; ce qui ne l'est pas, c'est ce que l'on en fait.
Bien à toi.
je comprends tes interrogations et tes craintes.
Pour autant, je pense qu'il faut bien distinguer le discours des chercheurs de celui des journalistes.
Il me semble qu'il y a ici deux informations principales qui doivent concentrer l'attention : la capacité de cette évolution des IRM a détecter 1. des lésions plus petites 2.dans la substance grise. Chaque évolution de l'imagerie médicale a permis de mieux comprendre le fonctionnement cérébral, de mieux discerner les plaques et de réduire le parcours diagnostic. Il n'en sera pas autrement pas autrement avec cette énième version.
Les différentes zones du cerveau ont été identifiées depuis bien longtemps, on peut déjà cerner assez bien les effets de lésions dans telle ou telle zone. Ce serait plus précis.
En outre, il faut aussi compter sur d'autres axes majeurs de la recherche, en particulier ce qui permet la remyélinisation, tout autant que la plasticité cérébrale.
Avoir une vision plus fine et une meilleure connaissance de la Sep par ce biais, ce n'est pas tant la capacité à prédire, que la possibilité de répondre en amont à une situation pour en limiter les effets.Bashogun a écrit : ↑19 mai 2019, 10:52A l’issue de cette étude, les chercheurs ont pu observer que le développement de lésions dans la matière grise du cortex cérébral pourrait être un facteur prédictif de l’incapacité fonctionnelle chez les patients atteints de sclérose en plaques. Ces lésions seraient deux fois plus nombreuses que celles observées dans la matière blanche.
Les journalistes appuient sur le plus sensationnel et ne mettent que cela en avant. C'est regrettable.
Chaque évolution notable de l'imagerie médicale a/aurait pu être analysée de la même façon. On en voit fort heureusement davantage les bénéfices que les sentences. Un outil est neutre ; ce qui ne l'est pas, c'est ce que l'on en fait.
Bien à toi.
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Re: Prédire le handicap dû à la Sep à partir d’une IRM ?
Je rebondis sur ce post, qui décidément me rend fort perplexe 
Quelle est la différence entre la substance blanche et la substance (ou matière) grise ? La "matière grise", effectivement très largement située dans le cortex cérébral, est grise parce qu'elle est constituée des somas des neurones (soma = corps de la cellule, par opposition à l'axone). A l'opposé, la "matière blanche" est blanche parce qu'elle est constituée des axones myélinisés, et que la myéline apparaît blanche.
Ce qu'en dit Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Substance_blanche
Si on observe le développement de lésions "deux fois plus nombreuses" dans la matière grise que dans la matière blanche, alors la première conclusion qui s'impose est celle que la sclérose en plaques ne peut plus être caractérisée en tant que maladie démyélinisante, puisqu'il n'y a pas (ou très peu) de myéline dans la matière grise.
Bref, si jamais tu tombes sur l'étude originale, tu feras un heureux en m'en faisant parvenir le lien.
A bientôt,
JP.

Alors...Bashogun a écrit :A l’issue de cette étude, les chercheurs ont pu observer que le développement de lésions dans la matière grise du cortex cérébral pourrait être un facteur prédictif de l’incapacité fonctionnelle chez les patients atteints de sclérose en plaques. Ces lésions seraient deux fois plus nombreuses que celles observées dans la matière blanche.
Quelle est la différence entre la substance blanche et la substance (ou matière) grise ? La "matière grise", effectivement très largement située dans le cortex cérébral, est grise parce qu'elle est constituée des somas des neurones (soma = corps de la cellule, par opposition à l'axone). A l'opposé, la "matière blanche" est blanche parce qu'elle est constituée des axones myélinisés, et que la myéline apparaît blanche.
Ce qu'en dit Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Substance_blanche
Si on observe le développement de lésions "deux fois plus nombreuses" dans la matière grise que dans la matière blanche, alors la première conclusion qui s'impose est celle que la sclérose en plaques ne peut plus être caractérisée en tant que maladie démyélinisante, puisqu'il n'y a pas (ou très peu) de myéline dans la matière grise.
Bref, si jamais tu tombes sur l'étude originale, tu feras un heureux en m'en faisant parvenir le lien.
A bientôt,
JP.
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Re: Prédire le handicap dû à la Sep à partir d’une IRM ?
pour l'instant, je n'ai trouvé que ça sur le site de Radiology :
https://pubs.rsna.org/toc/radiology/current pour les article de la dernière livraison, masi rien trouvé concernant cette étude.
Une recherche surles derniers articles (3 mois) concernant la Sep :
https://pubs.rsna.org/action/doSearch?A ... 0190520%5D
Le premier lien est le bon :
https://pubs.rsna.org/doi/10.1148/radiol.2019181719
Mais le texte intégral est payant !
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Re: Prédire le handicap dû à la Sep à partir d’une IRM ?
Yo,
J’ai trouvé ce (bon) compromis : https://www.eurekalert.org/pub_releases ... 040219.php.
Qui confirme donc que les attaques sur la substance grise (qui n’est pas, ou très peu, myélinisée, d’où sa couleur) sont non seulement bien présentes dans la sep, mais en plus de façon significative et dès un stade précoce. Par dessus le marché, les atteintes de la substance grise seraient donc d’un pronostic beaucoup plus fiable que celles de la substance blanche.
Il devient du coup totalement à côté de la plaque de décrire la sep comme une maladie démyélinisante : c’est vrai, mais à peu près autant qu’il est vrai de définir l’Élysée comme un bâtiment de Paris devant lequel on trouve des policiers.
Cette information est une boite de Pandore...
À bientôt,
JP
Merci pour le lien mais comme tu dis, c’est payant.Bashogun a écrit : ↑20 mai 2019, 11:02 https://pubs.rsna.org/doi/10.1148/radiol.2019181719
Mais le texte intégral est payant !
J’ai trouvé ce (bon) compromis : https://www.eurekalert.org/pub_releases ... 040219.php.
Qui confirme donc que les attaques sur la substance grise (qui n’est pas, ou très peu, myélinisée, d’où sa couleur) sont non seulement bien présentes dans la sep, mais en plus de façon significative et dès un stade précoce. Par dessus le marché, les atteintes de la substance grise seraient donc d’un pronostic beaucoup plus fiable que celles de la substance blanche.
Il devient du coup totalement à côté de la plaque de décrire la sep comme une maladie démyélinisante : c’est vrai, mais à peu près autant qu’il est vrai de définir l’Élysée comme un bâtiment de Paris devant lequel on trouve des policiers.
Cette information est une boite de Pandore...
À bientôt,
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