Se présenter en quelques mots alors qu'on a tant à dire est bien complexe...
Je m'appelle Manon et suis agée de 23 ans. J'ai appris il y a 3 ans de cela que cette chose étrange dormait en moi, et se promentait de temps à autre, m'empechant de faire des choses simples du quotidien.
L'accepter n'a pas été si dur, j'ai la chance d'être entourée de belles personnes qui m'ont apporté tout le soutien possible. Je crois que le plus compliqué était la tristesse que je leurs causais (non non, ça n'est pas réellement ma faute je le sais bien!), de les savoir en constante inquiétude m'est bien pesant, je n'aime pas franchement qu'on se soucie sans arrêt de moi.
J'ai commencé un BTS en alternance en septembre 2015. Boum, janvier 2016, le diagnostic a été posé suite à une perte quasi totale de l'usage de mon bras droit. J'ai évidemment eu le droit à tout le tralala médical suite à l'hospitalisation (les ponctions, on adore !!), puis au solumédrol et à son bon gout amer dégueulasse qu'il laisse en bouche, mais ouf, j'ai récupéré l'usage de mon bras à 100% quelques semaines après. Il a été convenu avec mon neurologue que je ne débuterai pas de traitement de suite, que ça n'était pas utile et que je pouvais rester des années sans faire de poussée, et j'étais tout à fait d'accord avec lui (vous pensez, l'idée m'avait complétement séduite !). J'ai eu 2 ans de répis, avec des périodes de fatigue, j'ai réappris à vivre en oubliant parfois qu'elle est là. C'était (c'est?) super chouette, forcément, dès qu'on tombe malade, on apprends à voir les choses d'une manière totalement différente et on ouvre grand ses bras à la vie et même à ses méfaits.
Mai 2017, j'obtiens mon BTS et en suis bien heureuse. Fin de mon contrat, à moi les vacances !! J'ai profité jusqu'au 1er décembre ou j'ai débuté un poste de gestionnaire administative. L'ambiance est géniale, le poste est hyper intéressant, l'équipe est super, bref je suis aux anges, je sers les dents certains matins ou mon corps n'en fait qu'à sa tête et je fonce.
Mais ça n'est pas toujours suffisant hélas. Avril 2018, descente aux enfers, je ne tiens même plus assise. Je suis tiraillée entre la douleur qui me cloue au lit et le fait d'être absente au travail. Je passe par la case IRM et je n'y manque pas : mon neurologue veut me voir. Je savais pertinemment ce qui allait se passer, et j'étais en colère. Il me propose différents traitements en m'expliquant clairement les choses sans me brusquer (oui, à défaut d'avoir la santé, j'ai un neurologue super cool) et je choisi la Copaxone. Trois injections par semaine, quasiment pas d'effet secondaire, le pied. Tout s'est bien passé jusqu'à maintenant, jusqu'à mercredi dernier ou j'ai fait l'erreur de piquer une veine. Le bordel. Impossible de respirer convenablement, le visage tellement contracté que je ne pouvais même pas bougé un sourcil, une douleur dans le bas du dos, autant vous dire que si on me le poignardait, j'aurai eu moins mal. J'ai eu du bonheur dans mon malheur : la crise est passée au bout de 5 minutes. Sauf que j'ai tellement eu mal, que je suis terrorisée à l'idée de me repiquer désormai. J'ai fait deux piqures depuis : une qui s'est très bien passée, et une hier soir. L'horreur. Je pense que ma peur influe sur mon corps et que j'ai un genre de réaction psychosomatique : suite à la piqure, j'ai eu la même sensation au visage que lors de la crise, des nausées et une anxiété, bon dieu, une anxiété comme je n'en ai jamais ressentis. Dès que mon esprit n'était plus occupée, je souffrais, et ça pendant une bonne partie de la nuit. J'appréhende si fort la piqure de mercredi, si vous saviez. Mais c'est un combat de boxe violent et je compte bien en sortir victorieuse

Aujourd'hui, je suis au travail, un peu cadavérique, mais morte de trouille et d'anxiété... Donc forcément, le moral a du mal à suivre. Je n'ai jamais échangé avec des personnes comme moi (par là, je veux dire malade), et je pense que c'est le moment. J'ai besoin de lire des choses positives, besoin qu'on me dise "ça n'est pas grave, tu as la vie devant toi", et besoin de me sentir soulagée. Sûrement aussi besoin de me sentir comprise. Si quelqu'un est, a été dans la situation dans laquelle je suis, je prie que ça soit le cas, ce quelqu'un peut-il me rassurer?
(..) Bonne journéeé à tous, et merci d'avance pour vos lectures.