Salut Nini,
Tes symptômes sont tout à fait courants dans la sep, comme dans d’autres pathologies, notamment virales. Si c’est un virus, l’attaque a lieu une fois, le système immunitaire s’en occupe et, si tu n’en meurs pas (et tu n’es pas morte

), alors c’est qu’il a pris le dessus et que tu ne seras plus jamais emmerdée. La possibilité virale n’est pas la plus fréquente, mais elle se rencontre. Il y a encore d’autres possibilités que l’attaque virale. Toutes ces possibilités se rencontrent fort rarement, comparativement à la sep, mais leur grand nombre fait que comme on t’a dit, c’est complexe...
Si tu développes deux épisodes de même nature à des moments différents (les critères actuels parlent de trente jours au moins entre deux épisodes), pour le coup la probabilité que ce soit une attaque ponctuelle s’effondre et il ne reste plus que la sep pour expliquer. Mais il faut donc deux épisodes distincts, nettement séparés.
En théorie, aujourd’hui, il est nécessaire d’avoir cette dissémination dans le temps (au moins deux épisodes distincts, séparés d’au moins trente jours, donc) pour avoir le droit de poser le diagnostic de sep. En pratique, c’est plus compliqué que ça, parce qu’on suppose qu’une sep qui serait mise sous traitement dès le premier épisode serait d’un pronostic à long terme plus favorable, ce qui forcément incitera un neuro (mais pas forcément celui d’à coté...) à te poser le diagnostic de sep, mais avec un certain risque d’erreur, dès le premier épisode. Tout ça dans le but de te mettre sous traitement le plus tôt possible, ce dont on suppose que cela sera bénéfique à ton évolution dans la durée.
Je ne peux donc bien évidemment pas affirmer que tu as la sep, ... ni que tu ne l’as pas. Si tu n’as effectivement fait qu’une seule poussée, le neuro qui t’a diagnostiquée t’a posé un diagnostic qui n’était pas certain, mais qui est loin d’être le plus improbable. Cela dit, les autres options ne sont pas forcément plus agréables que la sep... tu seras définitivement fixée si tu fais une deuxième poussée.
La sep n’est pas obligatoirement un fardeau insupportable, il est important de trouver la place à lui donner dans sa vie : ni trop grande, ni trop petite. J’etais effrayé comme toi quand j’ai appris mon diagnostic, mais en fait la vie continue. Les capacités d’adaptation du corps et de l’esprit sont presque sans limites...
À bientôt,
Jean-Philippe.