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la théorie des cuillers / the spoon Theory

Posté : 03 juin 2012, 09:20
par Stéphanie2
vous connaissez peut être déjà. C'est un peu long à lire, mais ça peut vous aider à mieux expliquer ce que vous ressentez à vos proches.
C'est l'image, l'explication qu'une jeune femme Christine Miserandino, malade du lupus a utilisé pour expliquer la fatigue et sa vie au quotidien à une de ses amies, ça fonctionne bien pour toutes les maladies dont la fatigue, l'épuisement est une des composantes.

version originale en anglais:
http://www.butyoudontlooksick.com/artic ... serandino/
une traduction en français:
http://www.butyoudontlooksick.com/wpres ... lleres.pdf

Posté : 03 juin 2012, 14:18
par fabienne37
Merci Stéphanie!
Cette histoire est tellement la réalité, je vais essayer de mieux me faire comprendre de mon entourage en utilisant ce texte, mais ce ne sera pas facile...

Encore hier, une amie me téléphone et commence par
"comment vas-tu?"
Je dis : "pas trop mal".
Elle enchaîne immédiatement sur sa semaine de merde qu'elle vient de passer, et pendant une demi-heure entrecoupée de "je ne te dérange pas au moins?" à quoi je réponds "non, non" :?
j'ai droit à tous les malheurs de l'ennui de sa vie pleines de cuillères, des cuillères elle en a tellement en fait qu'elle se noie dedans et s'en plaint! :roll:

J'ai toujours attiré les confidences...

J'ai cependant quelques amies qui me disent :
"je te raconte mes bobos mais ce n'est rien par rapport à ce que tu vis" ; celles-là n'ont pas eu besoin que je leur détaille en long et en large comme Christine Miserandino, ça a dû être dur pour elle vu que c'était une amie de longue date à qui elle a dû appuyer très fort sur la corde sensible pour être enfin comprise...


b2

Posté : 03 juin 2012, 15:35
par Stéphanie2
je crois que c'est à double tranchant (pas la cuiller hein :wink: )
d'un côté on veut que les autres comprennent ce qu'on vit (et c'est dur tant qu'on ne le vit pas soi-même!) et d'un autre côté, on n'a pas non plus envie que les autres nous considèrent comme malade tout le temps.... Moi, parfois j'aime bien que les autres me racontent leurs petits problèmes même si c'est un peu insignifiant, parce que c'est aussi ça la vie et ça me sort des miens. Parfois, je suis peu patiente avec mes gamins qui se plaignent d'avoir un peu mal quelque part ou d'être fatigués.... j'essaye de prendre sur moi, parce qu'après tout, ils ont bien le droit de se plaindre un peu de temps en temps. Il ne faut pas non plus que nos problèmes deviennent "la norme" et que ceux qui ont moins de problèmes que nous ne puissent pas se plaindre de quoi que ce soit.
il y a un juste milieu à trouver.

mais oui, c'est dur de faire comprendre les choses, et je crois aussi qu'il y a une part de déni de la part des amis et de l'entourage. Pour moi, c'est un peu ce qui se joue pour cette femme et son amie.
moi quand je vais au resto avec une copine, ça me fait super plaisir et je pense que je n'ai pas l'air malade pour un sou à ce moment là.

Posté : 03 juin 2012, 20:33
par Tam
J'aime cette théorie, merci.

Posté : 03 juin 2012, 21:07
par Lilou joey
:merci

Posté : 04 juin 2012, 23:31
par Kosok
Merci Stephanie! C'est incroyable comme ça me parle!

Posté : 05 juin 2012, 00:01
par Stéphanie2
c'est assez connu sur différents sites anglophones. Effectivement, je trouve ça très éclairant pour ceux qui ne connaissent pas cet état d'épuisement au quotidien.
On peut comprendre en pensant à l'état après une nuit blanche ou une maladie genre grippe ou gastro, mais souvent les gens ne se rendent pas compte de ce que ça peut donner, tous les jours, jour après jour.

contente que ça vous plaise :wink:

Posté : 05 juin 2012, 10:30
par brimbelle
Explication très fine je trouve, très parlante.

Quand je suis HS et que l'on me demande comment je me sens je dis toujours "imagine que tu as fait un long footing alors que tu ne coures jamais (jour 1), et que le lendemain, alors que tu es pleine de courbatures, tu décides de faire une nuit blanche à danser sur le dance floor et boire plus que de raison(jour 2 ). Tu ressentiras ma fatigue, mes douleurs et mes maux de tête en "jour 3".

Maintenant, je conserve en mémoire cette "théorie des cuillers" pour pouvoir expliquer correctement qu'à certaines période il me faut faire des choix pour ne pas brûler mon carburant trop rapidement.

D'ailleurs la 1ere personne à qui ça clarifie les choses.... ben c'est moi-même !!
Je viens de me prendre une claque et ma gorge est nouée.

Merci

Posté : 05 juin 2012, 14:51
par plume
oui, excellente "histoire"... qu'est-ce que ça me parle !!!!! je ne suis jamais arrivée encore à mettre ma fatigue en mots, bah là c'est tout à fait ça !

merci stéphanie

Posté : 06 juin 2012, 11:29
par Darkover
Très intéressant. Merci d'avoir partagé.

Posté : 06 juin 2012, 18:59
par Kosok
Cette histoire de cuillères, je vais le mettre sur mon blog car c'est vraiment intéressant pour faire comprendre à nos proches et amis, la difficulté de la gestion de la fatigabilité et la privation de liberté que cela entraine au quotidien. Je dis toujours que j'ai un emploi du temps de ministre, le moindre grain de sable et c'est la catastrophe.
Un exemple tout simple: je vais le mardi soir à la chorale, n'ayant pas le courage de prendre ma voiture le soir, je me fais conduire par un ami. Hier soir, personne ne passe, hélas je n'avais plus assez de petites cuillères en main pour prendre ma voiture, faire le trajet, chanter et revenir. Bilan, j'ai du aller au lit à 20h comme chaque soir! J'en ai pleuré car j'aurais su que mon ami avait un contre temps la veille, j'aurais géré ma journée autrement, avec une grosse sieste par exemple, pour avoir la force de faire le trajet moi-même.