JF 25 ans, SEP officelle
Posté : 10 nov. 2011, 22:43
Bonsoir à tous,
Je m'appelle Christelle, j'aurais 26 ans en janvier. J'aimerais prendre le temps de raconter ma petite histoire... je crois qu'ici je trouverais peut-être l'écoute dont j'ai besoin.
Ma mère a été diagnostiquée SEP il y a environ 7-8 ans, assez tard donc, suite à quelques poussées sous forme de troubles sensitifs. Souffrant de dépression et d'idées suicidaires, les traitements par interférons ont été proscrits. Elle a donc essayé la Copaxone quelques temps, qu'elle n'a pas tolérer. Aujourd'hui elle n'a plus de traitement de fond, et compense avec l'Imurel.
Depuis son diagnostic, sa maladie n'a pas particulièrement évolué, bien que les symptômes invisibles restent présents, comme la fatigue, ou les pertes d'équilibres dont elle se plaint quotidiennement.
Mes premières poussées se sont manifestées en 2007, des symptômes très similaires à ceux de ma mère : Fourmillement, engourdissement, baisse de la sensibilité du toucher durant plusieurs semaines à quelques mois. Cette sensation se répandait sur quasiment tout le corps : mains, bras, ventre, hanche, cuisses, molets, pieds.
Je ne m'inquiétais pas trop à l'époque, mettant tout cela sur le dos du stress. J'ai tout de même pris rdv avec le neurologue de ma mère, qui m'a donc fait passé mes premiers IRM. Il n'y croyait pas trop, et les lésions déjà présentes étaient bien trop discrètes. Les symptômes ont fini par disparaitre seuls, je me suis remise à ma petite routine et j'ai fini par oublier cet épisode.
2011, quatre ans plus tard, très mauvaise année sur tout les plans.
Mai, je perds brutalement ma grand mère bien aimée d'un AVC. Un gros choc pour la famille, la même semaine mon copain me quitte après 3 ans de relation, car réconforter les autres ce n'est pas son truc. La semaine suivante, je perd mon travail... moralement rien ne va mais j'essaie de ne pas trop m'effondrer.
Juillet, nouvelle poussée très semblable aux autres, mais plus intense. Cette fois je panique, il y a un problème c'est évident. Je retourne chez le neuro, toujours septique, qui me prescrit du Rivotril pour calmer ma poussée et je refais des IRM debut août.
Résultats limpides cette fois, plusieurs lésions sont présentes sur cerveau et la moelle. Je n'ai revu le neuro qu'en septembre.
Début septembre je suis inquiète, il y a le diagnostic a officialisé et puis ce retard qui me stresse depuis une bonne semaine. Mon neuro apprend la nouvelle et me parle des différents traitements que je ne connais que très peu à ce moment. Il me demande : "Comptez-vous avoir des enfants dans les 2 ou 3 prochaines années ?"
Et là je tombe de haut... comment savoir ? J'ai 25 ans, aucun enfant. J'apprends que les traitements ne sont pas compatibles avec une grossesse. Si je commence un traitement, je dois mettre de coté l'idée d'avoir un enfant dans les 2 ou 3 prochaines années. Un gros choc de plus pour moi.
En sortant de la consultation, je ne pouvais attendre plus longtemps pour faire un test de grossesse. Résultat positif, je m'effondre, le sors s'acharne.
Oui j'ai 25 ans, je suis célibataire, pas d'homme, pas de papa. Je n'ai pas d'emploi, j'ai du retourner vivre chez ma mère et je viens tout juste d'apprendre que j'ai une SEP. Pourquoi ce choix devait-il arrivé à ce moment ? la question qui s'impose : tenter de commencer à construire ma famille seule ou tenter de ralentir la maladie dès maintenant ? Je n'ai rien à apporter à cet enfant, j'aurais voulu qu'il soit au moins créer dans l'amour. Je ne sais même plus comment m'occuper de moi, alors comment m'occuper de lui sans rien, ni personne ? Ce choix me brise le coeur, peu importe la décision, les conséquences seront douloureuses.
J'ai contacté un gynéco près de chez moi puis j'ai décidé de faire une IVG médicamenteuse après quelques jours de réflexion. Ce fut très difficile, mais j'étais certaine que tout s'était passé comme il le fallait. 15 jours plus tard, je me présente à ma visite de contrôle mais le gynéco n'est pas là. Je patiente une bonne demi heure et tente de le joindre, sans succès. Je ne comprends pas. Je commence sérieusement à m'inquiéter car les symptômes de grossesse n'ont pas cesser. Je rappelle quelques jours plus tard, il m'apprend soudainement qu'il est en vacances ! Je tente alors de contacter un autre médecin, qui ne semble pas motivé pour me recevoir. Je ne sais plus ou m'adresser, je panique et décide d'aller à l’hôpital. Heureusement, certains sont consciencieux et font bien leur travail. Ils m'ont tout de suite prise en charge, prise de sang, écho... J'étais toujours enceinte, grossesse évolutive, j'arrivais à mon 3e mois. Et oui ! j'ai appris que le gynéco sur lequel j'étais tombé était un "charlatant", qui a pour habitude de laisser ses patientes dans la détresse. Une fois que le chèque est encaissé, ce n'est plus son histoire. Une semaine plus tard j'étais hospitalisée pour pratiquer une IVG par aspiration.
Aujourd'hui, ce cauchemar doit être terminé, je dois le vérifier la semaine prochaine. Les symptômes de grossesse ont disparu depuis quelques jours. Je n'ai toujours pas commencer la Copaxone, j'attends le feu vert de la sécu pour acheter mes premières seringues :s
Mais je ne me sens pas bien, j'ai peur de ce traitement, peur de l'avenir, peur de regretter encore...
Tout est flou, du haut de mes 25 printemps, je ne sais plus comment me construire, comment vivre avec tous ça. J'avais déjà beaucoup de cicatrices, et tellement de nouveaux bagages à ajouter maintenant. Je ne sais pas comment porter tout cela, je ne sais pas qui voudra m'y aider. Je ne sais plus par ou commencer et comment parvenir à ma propre paix intérieur. J'ai beaucoup trop de colère en moi.
Mes rapports avec les autres sont de plus en plus difficiles, et ce sont aggravés lorsque j'ai compris que j'étais malade. Je ne veux pas que l'on me plaigne, mais j'ai besoin d'être mieux comprise, qu'ils connaissent mieux ce qui me nargue. Et pour beaucoup de personne, ça n'a pas été le cas. Beaucoup m'ont tourné le dos, ne voulant pas entendre parler de mes problèmes.
Je vais m'arrêter là. Je ne sais pas qui sera suffisamment courageux pour lire mon récit, je le remercie d'avance. Concernant la SEP, je n'ai que l'exemple de ma mère. Et je me sens seule. J'aimerais discuter avec de nouvelles personnes. Connaître aussi vos histoires, vos ressentis, comment vous le vivez...
Merci à vous !
Je m'appelle Christelle, j'aurais 26 ans en janvier. J'aimerais prendre le temps de raconter ma petite histoire... je crois qu'ici je trouverais peut-être l'écoute dont j'ai besoin.
Ma mère a été diagnostiquée SEP il y a environ 7-8 ans, assez tard donc, suite à quelques poussées sous forme de troubles sensitifs. Souffrant de dépression et d'idées suicidaires, les traitements par interférons ont été proscrits. Elle a donc essayé la Copaxone quelques temps, qu'elle n'a pas tolérer. Aujourd'hui elle n'a plus de traitement de fond, et compense avec l'Imurel.
Depuis son diagnostic, sa maladie n'a pas particulièrement évolué, bien que les symptômes invisibles restent présents, comme la fatigue, ou les pertes d'équilibres dont elle se plaint quotidiennement.
Mes premières poussées se sont manifestées en 2007, des symptômes très similaires à ceux de ma mère : Fourmillement, engourdissement, baisse de la sensibilité du toucher durant plusieurs semaines à quelques mois. Cette sensation se répandait sur quasiment tout le corps : mains, bras, ventre, hanche, cuisses, molets, pieds.
Je ne m'inquiétais pas trop à l'époque, mettant tout cela sur le dos du stress. J'ai tout de même pris rdv avec le neurologue de ma mère, qui m'a donc fait passé mes premiers IRM. Il n'y croyait pas trop, et les lésions déjà présentes étaient bien trop discrètes. Les symptômes ont fini par disparaitre seuls, je me suis remise à ma petite routine et j'ai fini par oublier cet épisode.
2011, quatre ans plus tard, très mauvaise année sur tout les plans.
Mai, je perds brutalement ma grand mère bien aimée d'un AVC. Un gros choc pour la famille, la même semaine mon copain me quitte après 3 ans de relation, car réconforter les autres ce n'est pas son truc. La semaine suivante, je perd mon travail... moralement rien ne va mais j'essaie de ne pas trop m'effondrer.
Juillet, nouvelle poussée très semblable aux autres, mais plus intense. Cette fois je panique, il y a un problème c'est évident. Je retourne chez le neuro, toujours septique, qui me prescrit du Rivotril pour calmer ma poussée et je refais des IRM debut août.
Résultats limpides cette fois, plusieurs lésions sont présentes sur cerveau et la moelle. Je n'ai revu le neuro qu'en septembre.
Début septembre je suis inquiète, il y a le diagnostic a officialisé et puis ce retard qui me stresse depuis une bonne semaine. Mon neuro apprend la nouvelle et me parle des différents traitements que je ne connais que très peu à ce moment. Il me demande : "Comptez-vous avoir des enfants dans les 2 ou 3 prochaines années ?"
Et là je tombe de haut... comment savoir ? J'ai 25 ans, aucun enfant. J'apprends que les traitements ne sont pas compatibles avec une grossesse. Si je commence un traitement, je dois mettre de coté l'idée d'avoir un enfant dans les 2 ou 3 prochaines années. Un gros choc de plus pour moi.
En sortant de la consultation, je ne pouvais attendre plus longtemps pour faire un test de grossesse. Résultat positif, je m'effondre, le sors s'acharne.
Oui j'ai 25 ans, je suis célibataire, pas d'homme, pas de papa. Je n'ai pas d'emploi, j'ai du retourner vivre chez ma mère et je viens tout juste d'apprendre que j'ai une SEP. Pourquoi ce choix devait-il arrivé à ce moment ? la question qui s'impose : tenter de commencer à construire ma famille seule ou tenter de ralentir la maladie dès maintenant ? Je n'ai rien à apporter à cet enfant, j'aurais voulu qu'il soit au moins créer dans l'amour. Je ne sais même plus comment m'occuper de moi, alors comment m'occuper de lui sans rien, ni personne ? Ce choix me brise le coeur, peu importe la décision, les conséquences seront douloureuses.
J'ai contacté un gynéco près de chez moi puis j'ai décidé de faire une IVG médicamenteuse après quelques jours de réflexion. Ce fut très difficile, mais j'étais certaine que tout s'était passé comme il le fallait. 15 jours plus tard, je me présente à ma visite de contrôle mais le gynéco n'est pas là. Je patiente une bonne demi heure et tente de le joindre, sans succès. Je ne comprends pas. Je commence sérieusement à m'inquiéter car les symptômes de grossesse n'ont pas cesser. Je rappelle quelques jours plus tard, il m'apprend soudainement qu'il est en vacances ! Je tente alors de contacter un autre médecin, qui ne semble pas motivé pour me recevoir. Je ne sais plus ou m'adresser, je panique et décide d'aller à l’hôpital. Heureusement, certains sont consciencieux et font bien leur travail. Ils m'ont tout de suite prise en charge, prise de sang, écho... J'étais toujours enceinte, grossesse évolutive, j'arrivais à mon 3e mois. Et oui ! j'ai appris que le gynéco sur lequel j'étais tombé était un "charlatant", qui a pour habitude de laisser ses patientes dans la détresse. Une fois que le chèque est encaissé, ce n'est plus son histoire. Une semaine plus tard j'étais hospitalisée pour pratiquer une IVG par aspiration.
Aujourd'hui, ce cauchemar doit être terminé, je dois le vérifier la semaine prochaine. Les symptômes de grossesse ont disparu depuis quelques jours. Je n'ai toujours pas commencer la Copaxone, j'attends le feu vert de la sécu pour acheter mes premières seringues :s
Mais je ne me sens pas bien, j'ai peur de ce traitement, peur de l'avenir, peur de regretter encore...
Tout est flou, du haut de mes 25 printemps, je ne sais plus comment me construire, comment vivre avec tous ça. J'avais déjà beaucoup de cicatrices, et tellement de nouveaux bagages à ajouter maintenant. Je ne sais pas comment porter tout cela, je ne sais pas qui voudra m'y aider. Je ne sais plus par ou commencer et comment parvenir à ma propre paix intérieur. J'ai beaucoup trop de colère en moi.
Mes rapports avec les autres sont de plus en plus difficiles, et ce sont aggravés lorsque j'ai compris que j'étais malade. Je ne veux pas que l'on me plaigne, mais j'ai besoin d'être mieux comprise, qu'ils connaissent mieux ce qui me nargue. Et pour beaucoup de personne, ça n'a pas été le cas. Beaucoup m'ont tourné le dos, ne voulant pas entendre parler de mes problèmes.
Je vais m'arrêter là. Je ne sais pas qui sera suffisamment courageux pour lire mon récit, je le remercie d'avance. Concernant la SEP, je n'ai que l'exemple de ma mère. Et je me sens seule. J'aimerais discuter avec de nouvelles personnes. Connaître aussi vos histoires, vos ressentis, comment vous le vivez...
Merci à vous !