

Avant l'annonce du diagnostique et de la 1ère poussée, j'avais comme tout le monde une vie + ou - normale et que je croquais à pleines dents : boulot, passion, amis, sorties, projets...
Et BOUM, du jour au lendemain : plus rien

Pourtant, la SEP ça ne se donne pas, ce n'est pas contagieux, et pourtant...


A qui la faute ? Certains diront, que c'est parce que ce ne sont pas de vrais amis, d'autres penseront que c'est parce que je n'ai pas encore réussi à faire le deuil de ma vie passée (le peut-on vraiment

Certes, j'ai encore pour l'instant la chance de pouvoir travailler (c'est mon seul objectif et la seule chose qui me tient en vie quand mes idées deviennent noires...) Mais après une journée de boulot, je suis tellement fatigué d'avoir réussi à tenir la journée, que je suis incapable de faire autre chose et que je rentre me coucher.
Coucher à 20h, et puis debout vers 23h-minuit...courtes nuits...sans parler qu'en ce moment je suis en vacances, alors, je vous assure que les journées sont interminables...
Surtout quand on voit que les personnes de sa famille (mes cousins cousines) et de sa génération (mes anciens amis, mes collègues de travail) (je viens de fêter (seul) mes 35 ans) ont la chance d'être en couple (pas évident de rencontrer qq'1 quand on a la SEP, qu'on est incontinent et impuissant, d'avoir des enfants (un rêve inaccessible), d'avoir une maison (pas évident quand on est seul pour faire un emprunt et que l'on doit déclarer à sa banque que l'on est malade), partent en week-end, en vacances, font du sport, ont des projets pleins la tête...
Oui, mais il faut te bouger, sortir, voir du monde, me diront certains d'entre vous...sauf qu'avec ma 2ème ennemie, l'INCONTINENCE, c'est pas si simple à gérer, bien au contraire, la voilà peut être ma vraie ennemie

Les médocs n'y ont rien fait, la neuromodulation médulaire de l'été dernier n'a pas marché non plus, cinq longues années que ça dure... Peut être qu'en septembre une nouvelle porte s'ouvrira avec les injections de botox ?? L'avenir me le dira...
Toujours est-il qu'en attendant les journées sont longues et que je m'ennuie. J'aimerais tellement faire autre chose que de rester enfermé (au sens figuré) dans un lieu sécurisé pour moi (c'est-à-dire avec des toilettes) car auto-sondages, penilex et autres protections ne me donnent qu'une autonomie très (trop) limitée d'une heure une heure trente maxi... Pas facile d'envisager de faire qqc sur ce laps de temps. Et puis à la campagne c'est le temps que l'on passe en trajet dans sa voiture si 'lon veut faire qqc... alors espérer pouvoir rencontrer qq'1 qui puisse accepter de vivre avec toutes mes contraintes....pffffiouuuuu....
On s'enferme donc dans la solitude...et elle me ronge...
Je sais, certains me diront qu'il est urgent que j'aille rencontrer un psy (peut être ont-ils raison) mais je n'en n'ai absolument pas envie, car c'est bien assez contraignant pour l'instant ; je préfèrerais passer ce temps à faire qqc qui me plaise plutôt que de perdre 2 fois 1h de trajet plus 1h de consultation par semaine

Bref, je ne sais pas pourquoi cette nuit j'ai eu besoin de vider mon sac (c'est pourtant pas la pleine lune), mais ça fait du bien.
Reste à m'occuper un peu (il n'est que 5h15)en attendant mon 3ème RDV chez le kiné aujourd'hui à 10h30, puis une petite sieste dans l'après-midi et attendre la journée d'après...
