
fille de la ville devenue femme des champs par alliance,
je garde quelques souvenirs de vacances enfantines
pendant lesquelles la découverte du monde rural était une aventure extraordinaire.
les soirs, j'allais à la ferme voisine regarder la traite manuelle des quelques vaches ( cinq ou six tout au plus et non des troupeaux de cinquante comme maintenant!),
la fermière assise sur son petit tabouret à trois pieds avec son fichu sur la tête,
et son mari, vider la crème dans la baratte en bois et la tourner à la main pour faire du bon beurre fermier!
s'imprégner de l'odeur de l'étable et de cette atmosphère si particulière des bêtes à l'attache en train de ruminer et de mastiquer leur foin qui sentait si bon,
voir les vaches agiter leurs queues et leurs oreilles pour se défendre des mouches et de la chaleur ambiante;
regarder le petit veau téter sous sa mère,
entendre un meuglement d'impatience parce que la traite n'est pas assez rapide,
se méfier des coups de pieds imprévus ou des déjections inattendues!
mais surtout ne pas avoir oublié d'emporter notre petit bidon pour récupérer du bon lait frais pour le petit-déjeuner!
en boire une gorgée encore chaude et avoir les lèvres emplies de mousse blanche et se les lécher pour ne pas en perdre un goutte!
c'est si bon!
de ce lait frais une fois bouilli, maman gardait "la peau" pendant plusieurs jours,
et nous faisait un gâteau à la crème de lait.
toutes ces odeurs un temps retrouvées en écrivant ces quelques lignes,
et si loin aujourd'hui ....
laurence
