Salut Celia, sois la bienvenue parmi nous.
Quand tu as été diagnostiquée en 2017, c'était à la suite de quels symptômes ? Avais-tu connu d'autres épisodes (poussées) auparavant ? Tu as connu au moins une autre poussée depuis ton diagnostic, mais combien exactement depuis que tu héberges cette colocataire indésirable ? Et avec quels symptômes ?
Comme te l'a dit Mag, les poussées ne donnent pas toutes l'impression de réagir aux corticoïdes. D'autre part, la seule utilité des corticoïdes est d'accélérer la venue de la rémission, ils n'ont rigoureusement aucun effet sur l'évolution à long terme de ta sep : un même sépien, qu'il prenne des corticoïdes dès le tout premier jour de chaque poussée ou qu'il ne traite jamais aucune poussée, se retrouvera au même stade d'évolution de sa maladie au bout de la même période. Ils sont donc tout à fait dispensables... Voici qui devrait relativiser un peu la chose.
9 jours, c'est encore fort court pour une poussée comme celle que tu décris, i.e. avec des symptômes manifestement moteurs. La poussée qui avait donné lieu à mon diagnostic (elle fêtera ses trente ans l'année prochaine) s'était accompagnée des mêmes symptômes que ceux que tu décris, avec en plus des vertiges rotatoires intenses, une diplopie et quelques autres joyeusetés comme des spasmes abdominaux aussi violents que douloureux. Elle avait mis dans les deux mois avant de commencer à réellement régresser -- sans avoir donné lieu au moindre traitement. Aujourd'hui je n'en conserve que des séquelles tout à fait anecdotiques, du genre qui seront objectivées en dix secondes d'examen clinique neurologique mais qui ne m'apportent pas le moindre début de commencement de gêne dans la vie quotidienne -- par exemple, des réflexes ostéotendineux trop vifs : la belle affaire

. J'étais alors un tout petit peu plus jeune que toi, j'allais sur mes 28 ans.
Plus généralement, la sep présente deux facettes bien distinctes : la première, aussi visible qu'impressionnante, ce sont les poussées (épisodes inflammatoires aigus). La seconde, beaucoup moins visible et pas impressionnante du tout, c'est une lente neurodégénérescence, beaucoup plus diffuse mais qui, jour après jour et année après année, va pouvoir (ou pas) finir par entraîner une progression du handicap en dehors de toute poussée. Cette seconde facette, quand elle est présente (elle ne nous touche pas tous de la même façon, du tout) est pourtant de loin la plus redoutable en termes d'accumulation du handicap : le handicap qui est causé par les poussées reste anecdotique en comparaison.
Tu es encore fort jeune, ta sep reste relativement récente, je crois sincèrement que tu peux nourrir un espoir raisonnable que ta poussée actuelle finisse par se résorber d'elle-même en grande partie, et pourquoi pas totalement (ou presque). Alors c'est sûr, aucune certitude, le pronostic individuel de chacun de nous reste impossible, mais je pense réellement que tu peux avoir de l'espoir.
Si j'étais dans ta situation, je prendrais du repos le temps que la poussée finisse par s'évacuer, je me ferais dorloter (parents, chéri, etc.), j'irais marcher un peu dans la nature, j'essaierais d'avoir de bonnes nuits de sommeil bien réparatrices : il n'y a rien de tel.
A bientôt j'espère le plaisir d'échanger avec toi, sois encore la bienvenue parmi nous,
Jean-Philippe.