Bonjour

Si tu viens d'arriver, nous te remercions de nous faire l'honneur de ton premier message (post) pour te présenter.

L'équipe du forum se fera un plaisir de t'accueillir et t'ouvrira les portes des autres sections de ce forum.
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Couby
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Bonjour

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Avant tout merci de m'accueillir parmi vous.

Je me nomme Anthony, 43 ans, diagnostiqué SEP RR en 2015 après 1 an en SCI.
D'abord sous Aubagio, arrêté en 2021 pour des neuropathies, je suis sous Tecfidéra depuis avril 2021.
En septembre dernier, grosse grosse fatigue, RDV avec le neurologue en octobre, puis bolus de solumédrol en novembre (qui n'ont pas fait grand chose!) enfin IRM médullaire et cérébral en décembre qui ne révèle aucune nouvelle tâche malgré de nombreux nouveaux symptômes. J'ai fait également des prises de sang qui n'ont révélées qu'un déficit en vitamine D.
Depuis Octobre, j'ai des difficultés à la marche, des soucis urinaires et des problèmes de préhension et sensibilité avec le côté gauche, j'échappe par moment les objets si je ne regarde pas et je suis gaucher :lol:
Mon pied gauche traine, j'ai une attelle de releveur de pied et une canne de marche et j'ai la jambe droite qui "tremble" en position debout. J'ai également des fourmillements et picotements ainsi que des spasmes dans les jambes. J'ai moins de force côté gauche (main et jambe) et j'échappe par moment les objets si je ne regarde pas.
Je viens de faire un EMG qui ne montre rien de probant. Mon neuro veut que je fasse d'autres examens (potentiels évoqués, nouvelle ponction lombaire) car il n'est pas sûr que mes symptômes viennent de la SEP car j'ai également un Spondylolisthésis L5-S1 qui m'a un peu ennuyer il y a 2 ans (petit séjour en MPR pour remettre ça en place).
Mon neurologue a évoqué 2 pistes pour valider mes symptômes: séquelles de mon Spondylolisthésis ou progression de la SEP en forme secondaire progressive, ce qui me fait un peu peur.
A suivre.

Merci de m'avoir lu.
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Nostromo
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Salut Anthony, sois le bienvenu sur notre radeau de la Méduse !
Couby a écrit :Je me nomme Anthony, 43 ans, diagnostiqué SEP RR en 2015 après 1 an en SCI.
Déjà neuf ans d'ancienneté dans la maladie avec un premier épisode à 34 ans, donc.
En septembre dernier, grosse grosse fatigue, RDV avec le neurologue en octobre, puis bolus de solumédrol en novembre (qui n'ont pas fait grand chose!) enfin IRM médullaire et cérébral en décembre qui ne révèle aucune nouvelle tâche malgré de nombreux nouveaux symptômes.
Les corticoïdes, c'est ce que donne le neurologue quand il arrive à court d'options...

L'absence de nouvelles lésions est une chose, la perte axonale (atrophie cérébrale) en est une autre. La sep a deux façons de s'exprimer, la plus immédiatement visible étant l'inflammatoire : poussées, lésions. Cette façon de s'exprimer est tellement impressionnante qu'elle tend à faire oublier que, dès le tout début de la pathologie, est également à l'œuvre une composante "à bas bruit", purement neurodégénérative, qui n'a pas besoin de poussées pour exercer son lent travail de sape. Dans un premier temps, qui peut durer des années, cette neurodégénérescence est contrebalancée par la plasticité du système nerveux central : quand le signal ne peut plus passer par un endroit, le SNC va s'efforcer de le faire passer par un autre endroit. Au début il y parvient pas trop mal, mais à la longue il peut finir par ne plus trouver de plan B -- de nouveaux symptômes pourront alors apparaître, malgré l'absence de poussée pour les expliquer.
Mon neuro veut que je fasse d'autres examens (potentiels évoqués, nouvelle ponction lombaire) car il n'est pas sûr que mes symptômes viennent de la SEP car j'ai également un Spondylolisthésis L5-S1 qui m'a un peu ennuyer il y a 2 ans (petit séjour en MPR pour remettre ça en place).
Je ne suis pas médecin, encore moins neurologue. Ceci étant posé :), vu que tu es atteint d'une sep, je dirais qu'il y a tout de même une très grosse probabilité pour que, quelle que soit l'origine de tes nouveaux symptômes, potentiels évoqués comme ponction lombaire auront de toute façon quelque chose à raconter. Et si, quoi qu'il arrive, ils seront bavards, j'ai un peu de mal à voir en quoi ils permettraient de discriminer l'hypothèse spondylolisthésis de l'hypothèse sep. T'es-tu fait la même remarque ?
Mon neurologue a évoqué 2 pistes pour valider mes symptômes: séquelles de mon Spondylolisthésis ou progression de la SEP en forme secondaire progressive, ce qui me fait un peu peur.
Autre chose, ton spondylolisthésis n'est pas sur le trajet qui va de l'encéphale à la main gauche... Ta dernière poussée remonte à quand ?

A bientôt, sois encore une fois le bienvenu parmi nous,

Jean-Philippe.
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Re: Bonjour

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Salut Anthony, sois le bienvenu sur notre radeau de la Méduse !
Merci Jean-Philippe.
Déjà neuf ans d'ancienneté dans la maladie avec un premier épisode à 34 ans, donc.
Oui, c'est bien ça.
Les corticoïdes, c'est ce que donne le neurologue quand il arrive à court d'options...
D'accord avec toi :wink:
Je ne suis pas médecin, encore moins neurologue. Ceci étant posé :), vu que tu es atteint d'une sep, je dirais qu'il y a tout de même une très grosse probabilité pour que, quelle que soit l'origine de tes nouveaux symptômes, potentiels évoqués comme ponction lombaire auront de toute façon quelque chose à raconter. Et si, quoi qu'il arrive, ils seront bavards, j'ai un peu de mal à voir en quoi ils permettraient de discriminer l'hypothèse spondylolisthésis de l'hypothèse sep. T'es-tu fait la même remarque ?
Oui, je ne vois pas comment cela sera possible.
Autre chose, ton spondylolisthésis n'est pas sur le trajet qui va de l'encéphale à la main gauche...
Mon kiné dit que cela serait possible si et seulement si j'avais en plus un pincement cervical!! Ça fait beaucoup mdr
Ta dernière poussée remonte à quand ?
Je dirai 2019 si j'ai bon souvenir. Ma coloc me laissait relativement tranquille jusque là.
A bientôt, sois encore une fois le bienvenu parmi nous,
Merci beaucoup.
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Coucou Couby,

Bienvenu sur le forum bienvenu2

Une nouvelle ponction lombaire ... est-ce bien raisonnable. J'espère que tu auras un autre examen.
Surtout garde bien le moral !

A bientôt cou2
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Re: Bonjour

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Bonjour Lune.
Bienvenu sur le forum bienvenu2
Merci.
Une nouvelle ponction lombaire ... est-ce bien raisonnable. J'espère que tu auras un autre examen.
Je ne sais pas si une nouvelle ponction changera quelquechose au diagnostic :cry:
Il faut bien garder le moral, c'est le plus important! :P
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Bonjour Anthony et bienvenu2

courage, courage et courage ...
effectivement pour valider le diagnostic, zut je n'ai eu qu'une seule ponction lombaire :mrgreen:
enfin comme te le rappelle Lune garde le moral !

je viens de terminer le livre de Marie Koch et jeudi en le lisant chez le kiné, la discussion derrière mon dos (pour me consacrer à ma main et non
aux autres :mrgreen: ) portait sur la vie bref discussion de kiné et je lisais justement ceci "On s'accroche au calendrier, aux rituels, aux habitudes, à ce que l-on estime confortable. Sans oser penser, que peut-être, la liberté, l'instable, le chaotique, l'inconnu ne sont pas forcément l'opposé du confortable."

Et je trouvais que ça a arrivait pile au bon moment ...enfin j'ai adoré son livre vieille fille ...alors que je ne le suis pas ...foutue compassion mdr
enfin si vous avez la larme facile, je vous le déconseille :mrgreen:

Courage anthony et malheureusement vienvenu au club :mrgreen:
Bises
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Message non lu par Couby »

Merci Mariel.
Une nouvelle ponction lombaire (ce ne serait que la 3ème :D ) ne ferait que confirmer le diagnostic de SEP, chose que je sais déjà depuis maintenant 9 ans.

Le moral est, à mon avis, une chose primordiale dans la gestion de notre maladie. Il faut rester positif le plus possible.
je lisais justement ceci "On s'accroche au calendrier, aux rituels, aux habitudes, à ce que l-on estime confortable. Sans oser penser, que peut-être, la liberté, l'instable, le chaotique, l'inconnu ne sont pas forcément l'opposé du confortable."
Quelle belle pensée.
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Couby a écrit : 11 févr. 2023, 16:00 Le moral est, à mon avis, une chose primordiale dans la gestion de notre maladie.
Je dirais même que c'est le nerf de la guerre.
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Bsr Couby é bienvenu à toi parmi nous.
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Khadija a écrit : 13 févr. 2023, 17:26 Bsr Couby é bienvenu à toi parmi nous.
Merci Khadija
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Re: Bonjour

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Bonjour. Je reviens vous donner quelques nouvelles.

Et bien voilà, diagnostic tombé hier: SEP RR terminée :) , "bienvenue" la SEP SP trotriste

Changement de traitement en marche, fin du Tecfidéra, je vais passer sous Ocrevus bientôt. Encore des PES et PEM à passer mais tous mes symptômes oriente le neuro vers la forme secondaire progressive de la maladie.
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Re: Bonjour

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Bonjour.

2eme Bilan Uro terminé: Le Toviaz 8mg a fait baissé la pression dans ma vessie mais effet boomerang, ma vessie ne se vide plus entièrement. J'ai rdv le 30 mai en milieu hospitalier pour tester l'auto-sondage, ce qui me fait un peu peur :?
Qui d'entre vous pratique l'auto sondage?
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Re: Bonjour

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Salut couby
J'en profite pour te saluer et te souhaiter la bienvenue. :D

Désolée de lire, que finalement le neuro a tranché, pour la secondaire progressive.
Encore une phase, pas facile à digérer. :?
Couby a écrit : 25 avr. 2023, 12:06 Bonjour.

2eme Bilan Uro terminé: Le Toviaz 8mg a fait baissé la pression dans ma vessie mais effet boomerang, ma vessie ne se vide plus entièrement. J'ai rdv le 30 mai en milieu hospitalier pour tester l'auto-sondage, ce qui me fait un peu peur :?
Qui d'entre vous pratique l'auto sondage?
Malheureusement, pas mal de monde... mais, on a plus de témoignage féminin que masculin !
Y a pas d'égalité des sexes, dans la SEP !! mdr

Pier2 se sonde, et maitrisait bien le geste. Il n'est plus, en ce moment, sur le forum...( merci qui ? :mrgreen: )

viewtopic.php?p=335503#p335503
Voilà déjà un passage, ou il en parle, mais tu peux peut-être faire une recherche en cliquant sur son pseudo !?
Je me souviens qu'il a conseillé plusieurs fois sur ce sujet.

Après avec un peu de chance, il passera, mais ta question mériterait peut-être une ouverture de post, avec un titre évocateur pour attirer l'oeil.

A plus tard sur le forum, alors. :wink:
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Message non lu par Bloub »

Bonjour Anthony,

Il y a aussi Chartz2 parmi les gars qui en ont parlé sur ce forum : viewtopic.php?p=349924#p349924.

En ce qui me concerne, ayant l’avantage d’organes génitaux internes et donc d’accès plus court et direct à la vessie, je ne peux pas de renseigner sur le geste...

Mais, une fois l’appréhension passée et le geste maîtrisé, j’imagine que c’est pareil pour tout le monde : on s’y fait, ça devient une habitude comme une autre, et on en voit clairement les avantages.

Courage à toi.
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Re: Bonjour

Message non lu par Couby »

maglight a écrit : 25 avr. 2023, 19:23 Salut couby
J'en profite pour te saluer et te souhaiter la bienvenue. :D
Bonjour et merci Maglight :D
maglight a écrit : 25 avr. 2023, 19:23 Désolée de lire, que finalement le neuro a tranché, pour la secondaire progressive.
Encore une phase, pas facile à digérer. :?
Oui, pas simple à avaler même si depuis plusieurs mois mon médecin traitant et mon neuro parlaient de cette hypothèse. Maintenant il faut encaisser, accepter et vivre avec le mieux possible :cry:
maglight a écrit : 25 avr. 2023, 19:23
Couby a écrit : 25 avr. 2023, 12:06 Bonjour.

2eme Bilan Uro terminé: Le Toviaz 8mg a fait baissé la pression dans ma vessie mais effet boomerang, ma vessie ne se vide plus entièrement. J'ai rdv le 30 mai en milieu hospitalier pour tester l'auto-sondage, ce qui me fait un peu peur :?
Qui d'entre vous pratique l'auto sondage?
Malheureusement, pas mal de monde... mais, on a plus de témoignage féminin que masculin !
Y a pas d'égalité des sexes, dans la SEP !! mdr

Pier2 se sonde, et maitrisait bien le geste. Il n'est plus, en ce moment, sur le forum...( merci qui ? :mrgreen: )

viewtopic.php?p=335503#p335503
Voilà déjà un passage, ou il en parle, mais tu peux peut-être faire une recherche en cliquant sur son pseudo !?
Je me souviens qu'il a conseillé plusieurs fois sur ce sujet.

Après avec un peu de chance, il passera, mais ta question mériterait peut-être une ouverture de post, avec un titre évocateur pour attirer l'oeil.

A plus tard sur le forum, alors. :wink:
Tchuss
Je vais lire attentivement ses postes. Merci beaucoup.
A bientôt
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Re: Bonjour

Message non lu par Couby »

Bloub a écrit : 26 avr. 2023, 10:23 Bonjour Anthony,

Il y a aussi Chartz2 parmi les gars qui en ont parlé sur ce forum : viewtopic.php?p=349924#p349924.

En ce qui me concerne, ayant l’avantage d’organes génitaux internes et donc d’accès plus court et direct à la vessie, je ne peux pas de renseigner sur le geste...

Mais, une fois l’appréhension passée et le geste maîtrisé, j’imagine que c’est pareil pour tout le monde : on s’y fait, ça devient une habitude comme une autre, et on en voit clairement les avantages.

Courage à toi.
Bonjour Bloub,

Merci je vais lire aussi ses postes.
Merci pour ton soutien, ça fait du bien.
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Re: Bonjour

Message non lu par Nostromo »

Salut Anthony,
Couby a écrit :Encore des PES et PEM à passer mais tous mes symptômes oriente le neuro vers la forme secondaire progressive de la maladie.
Je ne sais pas dans quelle mesure ça peut t'aider mais la "forme secondaire progressive" n'est pas très clairement définie, d'un point de vue médical : la sclérose en plaques est bien évidemment une seule et même pathologie, que sa forme soit progressive, primaire ou secondaire, ou qu'elle soit récurrente-rémittente, on parle toujours exactement de la même cochonnerie.

En fait, la définition classique de la forme progressive se doit d'enregistrer, sur une période suffisamment longue pour être considérée comme significative (genre, un an), une aggravation des symptômes sans que cette aggravation puisse être rattachée à une quelconque poussée (certaines formes progressives peuvent présenter ce qu'on appelle des "poussées surajoutées", mais l'aggravation des symptômes doit alors ne pas pouvoir être attachée à ces seules poussées surajoutées : autre chose doit être visible, sensible).

Cet autre chose est ce que les neuros appellent PIRA, Progression Independent of Relapse Activity. Or on sait que PIRA est à l'œuvre dès les tout premiers stades de la maladie, c'est à dire en règle très générale, dès que commence la phase récurrente-rémittente (dès la toute première poussée, si tu préfères). Le plus souvent, pour ces patients qui débutent leur sep avec des poussées, ni le patient ni le neurologue ne se rendent compte de PIRA, obnubilés qu'ils sont par l'aspect beaucoup plus impressionnant des poussées : en face, la progression causée par PIRA est une progression neurodégénérescente beaucoup plus silencieuse, insidieuse, lente. Elle est pourtant déjà bien présente, dès le départ ; en fait ce n'est, toujours le plus souvent, que quand les poussées cessent d'avoir lieu que le patient finit par se rendre compte que quelque chose continue à ne pas aller, malgré l'absence de poussées.

Pour ce qui me concerne, je vois ça comme "j'ai cessé de faire des poussées" (ça fait trente ans que je suis dans le b*rdel, comme on disait à l'armée...) et "il ne reste plus que l'évolution lente, qui était de toute façon déjà présente depuis le tout début de la maladie". Ce que j'arrive à envisager comme étant un mieux, mais je reconnais que je suis très méthode Coué, dans ma façon de gérer ma bête...

A bientôt,

JP.
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Re: Bonjour

Message non lu par Tiburce »

Je pense que les neurologues (les bons) savent très bien de quoi il retourne. Pour l'illustrer les symptômes plus spécifiques de PIRA et donc de la forme secondairement progressive voici une illustration tirée du site d'un site web Sanofi créé pour le congrès de l'Association des neurologues américains qui a lieu en ce moment à Boston:

Image

Après chacun va avoir sa propre "signature" PIRA. Pour ma part c'est beaucoup de soucis de motricité fine de la main droite, une accentuation de la fatigue et des problèmes cognitifs.
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Re: Bonjour

Message non lu par maglight »

Salut Tiburce.
Merci pour la jolie image. Les pictogrammes, sont plutôt bien réussis !
Je demande au cas ou ce serait important.
A quoi correspond les petits numéros qu'on retrouve à coté de chacun, tu sais ?
Un rapport avec le calcul de l'EDSS ? Même question pour le 1,5 à coté du mot accumulation.
Merci et bonne soirée
maglight
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Re: Bonjour

Message non lu par Tiburce »

Salut maglight,
en effet les schémas sont très réussis. J'ai d'ailleurs oublié de mettre le lien vers le site, c'est là: https://www.smolderingms.com/
Les numéros font référence aux publications qui mettent en évidence tous les dysfonctionnements de la SEP qui couve ("smoldering ms"). Les neurologues (et les patients!) se plaignent volontiers de l'échelle EDSS qui n'est pas adaptée pour mettre en évidence les changements parfois subtiles de la phase PIRA. J'ai découvert le site Sanofi sur le blog de G. Giovanonni le neurologue anglais à l'origine de l'expression "smoldering ms". Il se félicite de trouver en arrivant au congrès à Boston une immense pub qui reprend le concept qu'il a lancé et qui est devenu en peu de temps "mainstream".
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Re: Bonjour

Message non lu par Tiburce »

Pour Couby:
d'abord bienvenu sur le forum. Il est clair que l'annonce d'un possible passage en secondairement progressive est dur à avaler. Personnellement ça m'a mis un coup sur le museau. Mais d'un autre côté je ne fais plus de poussées et je ne n'ai plus de contraintes vis à vis des traitements car je n'en ai plus. J'ai été tenté d'intégrer un essai clinique sur le masitinib mais j'ai reculé parce que je trouvais la chose risquée. Passer en SP ne signifie pas non plus régresser rapidement et inéluctablement. L'année dernière j'ai amélioré mon score EDSS (ce qui ne doit pas arriver en théorie!). A force de kiné et essayant de bouger un maximum je suis passé de 4 à 3,5. Mon neurologue était embêté car le cas n'était pas prévu dans la base de données de l'OFSEP (EDMUS) où je suis référencé...
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Re: Bonjour

Message non lu par Couby »

Nostromo a écrit : 26 avr. 2023, 14:35 Salut Anthony,
Couby a écrit :Encore des PES et PEM à passer mais tous mes symptômes oriente le neuro vers la forme secondaire progressive de la maladie.
Je ne sais pas dans quelle mesure ça peut t'aider mais la "forme secondaire progressive" n'est pas très clairement définie, d'un point de vue médical : la sclérose en plaques est bien évidemment une seule et même pathologie, que sa forme soit progressive, primaire ou secondaire, ou qu'elle soit récurrente-rémittente, on parle toujours exactement de la même cochonnerie.

En fait, la définition classique de la forme progressive se doit d'enregistrer, sur une période suffisamment longue pour être considérée comme significative (genre, un an), une aggravation des symptômes sans que cette aggravation puisse être rattachée à une quelconque poussée (certaines formes progressives peuvent présenter ce qu'on appelle des "poussées surajoutées", mais l'aggravation des symptômes doit alors ne pas pouvoir être attachée à ces seules poussées surajoutées : autre chose doit être visible, sensible).

Cet autre chose est ce que les neuros appellent PIRA, Progression Independent of Relapse Activity. Or on sait que PIRA est à l'œuvre dès les tout premiers stades de la maladie, c'est à dire en règle très générale, dès que commence la phase récurrente-rémittente (dès la toute première poussée, si tu préfères). Le plus souvent, pour ces patients qui débutent leur sep avec des poussées, ni le patient ni le neurologue ne se rendent compte de PIRA, obnubilés qu'ils sont par l'aspect beaucoup plus impressionnant des poussées : en face, la progression causée par PIRA est une progression neurodégénérescente beaucoup plus silencieuse, insidieuse, lente. Elle est pourtant déjà bien présente, dès le départ ; en fait ce n'est, toujours le plus souvent, que quand les poussées cessent d'avoir lieu que le patient finit par se rendre compte que quelque chose continue à ne pas aller, malgré l'absence de poussées.

Pour ce qui me concerne, je vois ça comme "j'ai cessé de faire des poussées" (ça fait trente ans que je suis dans le b*rdel, comme on disait à l'armée...) et "il ne reste plus que l'évolution lente, qui était de toute façon déjà présente depuis le tout début de la maladie". Ce que j'arrive à envisager comme étant un mieux, mais je reconnais que je suis très méthode Coué, dans ma façon de gérer ma bête...

A bientôt,

JP.
Bonjour JP,

Merci pour ton explication de PIRA, je ne connaissais pas.
Ma dernière poussée remonte à 2019 et depuis tout était stable: IRM, prises de sang, cliniquement rien hormis fatigue récurrente. L'IRM de décembre dernier, donc après mes symptômes actuels apparus en octobre dernier ne montrait pas de nouvelles taches. L'EMG de janvier n'a rien montré non plus.
Mon handicap des membres inférieurs et supérieur gauche n'a fait qu'évoluer depuis octobre et la fatigue s'est installée régulièrement, mes soucis urinaires sont restés et je vais devoir me sonder 2x/jour pour le moment, j'ai également des troubles de la vision par moment.
Et les bolus de novembre dernier n'ont eu aucun effet.

Voilà pourquoi mon neuro s'oriente vers le forme progressive maintenant .

Anthony
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Tiburce a écrit : 26 avr. 2023, 19:04 Je pense que les neurologues (les bons) savent très bien de quoi il retourne. Pour l'illustrer les symptômes plus spécifiques de PIRA et donc de la forme secondairement progressive voici une illustration tirée du site d'un site web Sanofi créé pour le congrès de l'Association des neurologues américains qui a lieu en ce moment à Boston:

Image

Après chacun va avoir sa propre "signature" PIRA. Pour ma part c'est beaucoup de soucis de motricité fine de la main droite, une accentuation de la fatigue et des problèmes cognitifs.
Bonjour Tiburce,

J'ai les mêmes soucis que toi mais côté gauche :D
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Tiburce a écrit : 27 avr. 2023, 08:49 Pour Couby:
d'abord bienvenu sur le forum. Il est clair que l'annonce d'un possible passage en secondairement progressive est dur à avaler. Personnellement ça m'a mis un coup sur le museau. Mais d'un autre côté je ne fais plus de poussées et je ne n'ai plus de contraintes vis à vis des traitements car je n'en ai plus. J'ai été tenté d'intégrer un essai clinique sur le masitinib mais j'ai reculé parce que je trouvais la chose risquée. Passer en SP ne signifie pas non plus régresser rapidement et inéluctablement. L'année dernière j'ai amélioré mon score EDSS (ce qui ne doit pas arriver en théorie!). A force de kiné et essayant de bouger un maximum je suis passé de 4 à 3,5. Mon neurologue était embêté car le cas n'était pas prévu dans la base de données de l'OFSEP (EDMUS) où je suis référencé...
Bonjour Tiburce,

Merci pour l'accueil.
Oui ça m'a mis un gros coup au moral et hier matin l'annonce de l'auto sondage m'a encore mis un nouveau coup au moral. Ça fait beaucoup en 2 semaines!!!
Je vais changer de traitement pour passer du Tecfidéra à l'Ocrevus.
J'ai du Kiné 2x/semaine et je bouge un max.
On verra ce qui se passera ensuite.
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Salut Tiburce, ça faisait longtemps :).
Tiburce a écrit :Je pense que les neurologues (les bons) savent très bien de quoi il retourne.
Bin, pas forcément tant que ça, ou alors vraiment les très bons : le site que tu as mis en référence a beau s'adresser à un auditoire spécifique de neurologues, ça reste un peu "PIRA pour les Nuls". Et c'est très orienté marketing, en plus...
Pour l'illustrer les symptômes plus spécifiques de PIRA et donc de la forme secondairement progressive voici une illustration tirée du site d'un site web Sanofi créé pour le congrès de l'Association des neurologues américains qui a lieu en ce moment à Boston:
Tes propos illustrent très bien ce que je disais : le patient associe directement PIRA à la forme secondairement progressive. Or, PIRA est à l'oeuvre dès les tout premiers stades de la phase récurrente-rémittente. Le patient ne s'en rend simplement pas compte, obnubilé qu'il est par la présence de poussées, autrement plus impressionnantes quand elles surviennent -- alors qu'elles sont beaucoup moins génératrices de handicap permanent.

D'après Sandra Vukusic (successeur de Christian Confavreux à l'INSERM de Lyon, Présidente du conseil d'administration et de la Fondation EDMUS : je vois que tu sais de quoi il s'agit), le long délai entre la mise en route de PIRA et les premiers symptômes spécifiquement imputables à PIRA, dit de façon plus vulgaire le délai entre le déclenchement d'une phase récurrente-rémittente et le passage en phase progressive, s'explique essentiellement par la plasticité cérébrale : quand le potentiel d'action ne peut plus passer par un axone détruit, il va s'efforcer de trouver, dans la mesure du possible, un autre chemin. Au début de la maladie, les autres chemins sont nombreux, la plasticité résout d'elle-même la destruction de tel ou tel axone, le patient ne se rend donc compte de rien ; ce n'est qu'une fois que le feu de la neuro-inflammation diffuse aura eu le temps de bien couver, c'est à dire après plusieurs années, que le système nerveux central pourra ne plus trouver d'échappatoire et que les premiers symptômes permanents de PIRA apparaîtront.

Ce qui m'embête le plus dans cette illustration est que, à l'exception peut-être des problèmes cognitifs, il n'y a pas un seul des symptômes présentés, qui ne puisse pas apparaître au tout début de la phase purement récurrente-rémittente, alors que la neurodégénérescence diffuse chronique n'a donc pas encore eu le temps de provoquer suffisamment de dommages pour que ceux-ci aient l'occasion de devenir symptomatiques. Et en dessous de l'illustration, la question, qui s'adresse donc à des neuros : "which subtle signs or symptoms of smoldering neuroinflammation have you seen in your patients?" (Quels signes ou symptômes ténus de neuro-inflammation diffuse avez vous vus chez vos patients ?).

D'un strict point de vue marketing, c'est tellement cousu de fil blanc, ça sent tellement la préparation du lancement d'un nouveau produit qui sera orienté contre cette neurodégénérescence silencieuse... (intuitivement, je dirais que ce n'est pas Roche ni Novartis qui vont le lancer :mrgreen:, mais vraiment juste une intuition).
G. Giovanonni le neurologue anglais à l'origine de l'expression "smoldering ms"
trotriste

D'après Pubmed, Giovannoni l'a utilisée la première fois dans une étude en... 2022, ici. Cette étude (que j'appelle à partir de maintenant l'étude de Giovannoni) est d'ailleurs abondamment citée et reprise sur le mini-site de Sanofi, on la trouvera ici.

Or l'expression avait déjà été utilisée par d'autres avant lui, la plus ancienne ici (2019).

Mais surtout, cocorico !!! le concept est en fait une invention française qui trouve ses origines dès 2006 et a semble-t-il vu le jour en 2008. Son champion était Christian Confavreux, qui dirigeait donc l'EDMUS à l'époque ; en 2006 il s'était rendu compte, dans cette étude (citée d'ailleurs dans l'étude de Giovannoni), que le degré de handicap atteint, que le patient ait débuté par une forme récurrente-rémittente (suivie ou non d'une forme secondairement progressive) ou par une forme progressive primaire, était en fait essentiellement lié à l'âge. Ca l'avait fait réfléchir à une cause sous-jacente et il s'était rapidement orienté vers une inflammation diffuse chronique (en anglais dans le texte : smouldering MS :mrgreen:).

Et en 2008 il était arrivé à cette étude, coécrite avec Sandra Vukusic, que l'étude de Giovannoni oublie malencontreusement de citer mais dont je recommande très vivement la lecture à tout le monde (en français, pour changer) :
Les études anatomopathologiques récentes montrent bien la présence de cellules inflammatoires activées, de type microglial, diffusément dans le système nerveux central, qui pourraient être à l’origine de processus inflammatoires délétères, même si ceux-ci ne sont pas véritablement autoimmuns, à la différence de ceux qui opèrent dans les lésions aiguës. Si l’on admet ce schéma physiopathologique de la maladie, nos stratégies thérapeutiques doivent évoluer. Il ne suffit plus de traiter la composante inflammatoire focale aigüe de la maladie, ce que l’on sait faire avec les moyens actuels. Il faut s’attaquer aussi à la composante inflammatoire diffuse qui est sanctuarisée dans le système nerveux central au-delà de la barrière hémato-encéphalique et qui évolue chroniquement à bas bruit. C’est la nouvelle frontière dans le traitement de la SEP.
Composante inflammatoire focale = RAW, composante inflammatoire diffuse = PIRA.

Les mécanismes mis en avant par Giovanonni dans son étude de 2022 comme sur le site publicitaire de Sanofi, étaient déjà décrits il y a quinze ans, et par un Français... Or, l'étude de Confavreux qui décrivait tout ça n'est à aucun moment citée, ni sur le site publicitaire de Sanofi (ça n'est pas trop grave, puisque ce n'est que de la pub), ni (c'est beaucoup plus grave, puisque là c'est du plagiat pur est simple) dans l'étude de Giovanonni.

Bref, ça me met de fort mauvaise humeur, et Giovanonni, sur un coup pareil, vient de s'effondrer dans mon estime. Il s'en remettra tu me diras, je ne suis pas inquiet pour lui, mais ce n'est définitivement pas une façon correcte de faire de la science.

A bientôt :)

Jean-Philippe
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Couby a écrit : 08 févr. 2023, 10:47 Avant tout merci de m'accueillir parmi vous.

Je me nomme Anthony, 43 ans, diagnostiqué SEP RR en 2015 après 1 an en SCI.
D'abord sous Aubagio, arrêté en 2021 pour des neuropathies, je suis sous Tecfidéra depuis avril 2021.
En septembre dernier, grosse grosse fatigue, RDV avec le neurologue en octobre, puis bolus de solumédrol en novembre (qui n'ont pas fait grand chose!) enfin IRM médullaire et cérébral en décembre qui ne révèle aucune nouvelle tâche malgré de nombreux nouveaux symptômes. J'ai fait également des prises de sang qui n'ont révélées qu'un déficit en vitamine D.
Depuis Octobre, j'ai des difficultés à la marche, des soucis urinaires et des problèmes de préhension et sensibilité avec le côté gauche, j'échappe par moment les objets si je ne regarde pas et je suis gaucher :lol:
Mon pied gauche traine, j'ai une attelle de releveur de pied et une canne de marche et j'ai la jambe droite qui "tremble" en position debout. J'ai également des fourmillements et picotements ainsi que des spasmes dans les jambes. J'ai moins de force côté gauche (main et jambe) et j'échappe par moment les objets si je ne regarde pas.
Je viens de faire un EMG qui ne montre rien de probant. Mon neuro veut que je fasse d'autres examens (potentiels évoqués, nouvelle ponction lombaire) car il n'est pas sûr que mes symptômes viennent de la SEP car j'ai également un Spondylolisthésis L5-S1 qui m'a un peu ennuyer il y a 2 ans (petit séjour en MPR pour remettre ça en place).
Mon neurologue a évoqué 2 pistes pour valider mes symptômes: séquelles de mon Spondylolisthésis ou progression de la SEP en forme secondaire progressive, ce qui me fait un peu peur.
A suivre.

Merci de m'avoir lu.
Bonjour Couby,

Je te souhaite beaucoup de courage pour ce passage en progressive! mais d'après plusieurs témoignages et médecins progressive ne veut pas forcément dire dégradation continue et il est possible de rester sur un plateau ce que je te souhaite.

Si j'ai bien compris tu as eu 3 poussées uniquement en 9 ans et quels étaient les symptômes de ces poussées? ont ils touchés ta jambe et ton coté gauche, t ont ils causé des problèmes urinaires? ou est ce que ces soucis se sont déclarés récemment et ne sont pas en lien avec tes anciennes poussées.

Quand je lis sur le web la Spondylolisthésis entraine des engourdissements faiblesses dans les jambes et peut conduire à des problèmes de mobilités je comprends un peu que ta neuro a eu des doutes sur l'origine de tes soucis de marche d'autant plus, si j'ai bien compris, ta sep te laissait relativement tranquille.

Courage et donnes nous de tes nouvelles
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Re: Bonjour

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Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Bonjour Couby,

Je te souhaite beaucoup de courage pour ce passage en progressive! mais d'après plusieurs témoignages et médecins progressive ne veut pas forcément dire dégradation continue et il est possible de rester sur un plateau ce que je te souhaite.
Bonjour Linette,

Oui je l'espère fortement.
Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Si j'ai bien compris tu as eu 3 poussées uniquement en 9 ans et quels étaient les symptômes de ces poussées? ont ils touchés ta jambe et ton coté gauche, t ont ils causé des problèmes urinaires? ou est ce que ces soucis se sont déclarés récemment et ne sont pas en lien avec tes anciennes poussées.
Oui c'est bien ça et les poussées ne m'avaient laissé aucune séquelle hormis la fatigue qui devenait plus présente à chaque poussée. Tous les symptômes sont arrivés récemment (Octobre dernier).
Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Quand je lis sur le web la Spondylolisthésis entraine des engourdissements faiblesses dans les jambes et peut conduire à des problèmes de mobilités je comprends un peu que ta neuro a eu des doutes sur l'origine de tes soucis de marche d'autant plus, si j'ai bien compris, ta sep te laissait relativement tranquille.
Oui le spondylolisthésis peut entrainer tout ça mais je n'ai plus de douleurs au dos depuis mon séjour en centre de réadaptation. J'ai aussi des symptômes aux mains et beaucoup de fatigue ce qui n'est pas lié au spondylolisthésis.
Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Courage et donnes nous de tes nouvelles
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Merci Linette.
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Couby a écrit : 27 avr. 2023, 19:50
Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Bonjour Couby,

Je te souhaite beaucoup de courage pour ce passage en progressive! mais d'après plusieurs témoignages et médecins progressive ne veut pas forcément dire dégradation continue et il est possible de rester sur un plateau ce que je te souhaite.
Bonjour Linette,

Oui je l'espère fortement.
Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Si j'ai bien compris tu as eu 3 poussées uniquement en 9 ans et quels étaient les symptômes de ces poussées? ont ils touchés ta jambe et ton coté gauche, t ont ils causé des problèmes urinaires? ou est ce que ces soucis se sont déclarés récemment et ne sont pas en lien avec tes anciennes poussées.
Oui c'est bien ça et les poussées ne m'avaient laissé aucune séquelle hormis la fatigue qui devenait plus présente à chaque poussée. Tous les symptômes sont arrivés récemment (Octobre dernier).
Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Quand je lis sur le web la Spondylolisthésis entraine des engourdissements faiblesses dans les jambes et peut conduire à des problèmes de mobilités je comprends un peu que ta neuro a eu des doutes sur l'origine de tes soucis de marche d'autant plus, si j'ai bien compris, ta sep te laissait relativement tranquille.
Oui le spondylolisthésis peut entrainer tout ça mais je n'ai plus de douleurs au dos depuis mon séjour en centre de réadaptation. J'ai aussi des symptômes aux mains et beaucoup de fatigue ce qui n'est pas lié au spondylolisthésis.
Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 19:14 Courage et donnes nous de tes nouvelles
Linette
Merci Linette.
Tant mieux que tu n'aies plus de douleurs liées au spondylolisthésis ! on a de quoi faire avec la sep :) ...
Encore un témoignage qui montre que la sep est imprévisible et qu'elle peut changer de Cap à tout moment ... alors prends bien soin de toi, un rythme adapté, Kiné et renforcement musculaire et laisse ton corps faire le reste!

Courage
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Re: Bonjour

Message non lu par Nostromo »

Re,
Nostromo a écrit :D'un strict point de vue marketing, c'est tellement cousu de fil blanc, ça sent tellement la préparation du lancement d'un nouveau produit qui sera orienté contre cette neurodégénérescence silencieuse... (intuitivement, je dirais que ce n'est pas Roche ni Novartis qui vont le lancer :mrgreen:, mais vraiment juste une intuition).
Bon, j'ai trouvé le nouveau produit miracle mdr

Actuellement en étude de phase 3, qui avec un peu de chance devrait se terminer cette année. Et euh oui, au fait, effectivement c'est pas Novartis ni Roche, mais Sanofi : ça alors !!!

Le nom commercial du produit n'est pas encore connu, mais le nom de la molécule est : tolebrutinib. Qui a justifié que Sanofi claque 3,7 milliards de dollars pour racheter son inventeur (ça fait bien longtemps que les gros labos sont incapables d'inventer la moindre molécule, donc ils rachètent à prix d'or des startups). Une molécule, paraît-il, très prometteuse.

On y croit riree

A bientôt,

JP.
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Re: Bonjour

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Linette2021 a écrit : 27 avr. 2023, 20:41
Tant mieux que tu n'aies plus de douleurs liées au spondylolisthésis ! on a de quoi faire avec la sep :) ...
Encore un témoignage qui montre que la sep est imprévisible et qu'elle peut changer de Cap à tout moment ... alors prends bien soin de toi, un rythme adapté, Kiné et renforcement musculaire et laisse ton corps faire le reste!

Courage
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Bonjour Linette.

Merci beaucoup.
J'adapte mes journées beaucoup en fonction de ma fatigue qui est très aléatoire au cours de la journée.
Ecouter son corps est devenu essentiel, le reste est devenu secondaire. Je viens de reprendre le travail à temps partiel pour le moment après 7 mois d'arrêt, on va voir comment ça se passe.

Bon courage à tous.
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Re: Bonjour

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Tiburce a écrit : 27 avr. 2023, 08:30 Salut maglight,
en effet les schémas sont très réussis. J'ai d'ailleurs oublié de mettre le lien vers le site, c'est là: https://www.smolderingms.com/
Merci Tiburce, pour le lien :wink:
Bonne journée à toi
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Re: Bonjour

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Salut
Nostromo a écrit : 27 avr. 2023, 22:11 .../......Une molécule, paraît-il, très prometteuse.

On y croit riree
Je ne sais pas si on va vers le miracle, mais si déjà, les neuro, prennent conscience, de l'existence de PIRA, dès le début de la pathologie, ça leur évitera d'éluder d'un, " mais non, c'est dans votre tête " à chaque fois, qu'un patient évoque un symptôme, non paracliniquement :mrgreen: observé. C'est déjà ça, de gagné.
ca va l'apéro d'hier, remis ? :D
Bon we
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Re: Bonjour

Message non lu par mariel13 »

Bloub a écrit : 26 avr. 2023, 10:23 Bonjour Anthony,


En ce qui me concerne, ayant l’avantage d’organes génitaux internes et donc d’accès plus court et direct à la vessie, je ne peux pas de renseigner sur le geste...

Mais, une fois l’appréhension passée et le geste maîtrisé, j’imagine que c’est pareil pour tout le monde : on s’y fait, ça devient une habitude comme une autre, et on en voit clairement les avantages.

Courage à toi.
Bravo Bloub c’est joliment amené le fait d’être femme
Continues à admirer d’la plage 🏝 … enfin le palmier n’y est pas mais c’était pour illustrer .,.

Coucou Antho et à nouveau bienvenu2

Keep cool comme te le conseille Lune pas le choix dsl houps
maglight a écrit : 29 avr. 2023, 08:05 Salut
Nostromo a écrit : 27 avr. 2023, 22:11 .../......Une molécule, paraît-il, très prometteuse.

On y croit riree
Je ne sais pas si on va vers le miracle, mais si déjà, les neuro, prennent conscience, de l'existence de PIRA, dès le début de la pathologie, ça leur évitera d'éluder d'un, " mais non, c'est dans votre tête " à chaque fois, qu'un patient évoque un symptôme, non paracliniquement :mrgreen: observé. C'est déjà ça, de gagné.
ca va l'apéro d'hier, remis ? :D
Bon we
Pffff Mag’ comment oses tu poser la question à J-P concernant l’apéro ? … cela fait partie de son domaine non ?
Portes toi bien Mag ainsi que tout le monde !

Courage Tibuce et bon week-end !

J’ai résolu mes problèmes de voisinage grâce au superbe casque que j’enfile quand ça me prends la tête ! En plus il me diffuse de la musique c’est beau le progrès… non J-P inutile de me rappeler que ça existe depuis un moment !

Courage à Tous Basho, Mag’, Bloub’, Lélé and co
Bises
Marie-LL





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Re: Bonjour

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Yo Mag,
maglight a écrit :Je ne sais pas si on va vers le miracle, mais si déjà, les neuro, prennent conscience, de l'existence de PIRA, dès le début de la pathologie, ça leur évitera d'éluder d'un, " mais non, c'est dans votre tête " à chaque fois, qu'un patient évoque un symptôme, non paracliniquement :mrgreen: observé. C'est déjà ça, de gagné.
Pas dit du tout : les dommages provoqués par PIRA sont, pendant plusieurs années (c'est à dire à peu de choses près jusqu'au passage en forme progressive), fort bien gérés par le SNC (=> plasticité cérébrale), et ils n'entraînent donc aucun symptôme tant que le SNC n'est pas arrivé à court de plans B. Quand, après plusieurs années donc, on en arrive à ces tout premiers symptômes, c'est parce que la mort neuronale est telle, en règle très générale, qu'elle est déjà parfaitement visible à l'IRM (atrophie cérébrale significative).

L'âge moyen de déclenchement d'une sep primaire progressive est très similaire à l'âge moyen de déclenchement d'une sep secondaire progressive, il me semble important de toujours se rappeler qu'il s'agit d'une seule et même pathologie. La différence essentielle des formes primaires progressives est qu'elles n'ont juste pas été précédées d'une phase inflammatoire aiguë (forme récurrente-rémittente), ou alors peut-être que si, mais avec trop peu de symptômes pour inquiéter le patient.

Alors sinon, à part ça, je me suis un peu intéressé au tolébrutinib. Il s'agit d'une classe de médicaments qui devrait faire parler d'elle, les inhibiteurs de tyrosine kinase (utilisés depuis les années 2000 dans, devine quoi ? Gagné : le traitement du cancer :mrgreen:). Les tyrosines kinases sont des enzymes qu'on trouve dans tout le corps, où elles jouent un rôle majeur de signalisation cellulaire. Elles pourront notamment, à ce titre, déclencher l'apoptose (= la mort programmée) des cellules. Elles jouent évidemment un tel rôle, entre autres, dans la microglie du système nerveux central.

C'était un truc, à propos de la sep, qui me chagrinait depuis longtemps : beaucoup d'éléments (études scientifiques notamment) indiquent que, dans une poussée de sclérose en plaques, l'apoptose des oligodendrocytes ou des cellules de myéline est antérieure à l'intervention du système immunitaire. Par conséquent, empêcher plus ou moins efficacement les interventions du système immunitaire (ce que prétendent faire à peu près tous les traitements de fond actuels, mais aussi les corticoïdes) ne me semblait pas être d'une pertinence colossale. Certains privilégiés parmi nous ont d'ailleurs déjà pu faire une telle expérience par eux-mêmes : une poussée se déclenche, ils vont directement chez le neuro, qui leur fait directement passer une IRM avec injection de produit de contraste, ... et l'IRM ne montre rigoureusement aucune activité inflammatoire en cours, car le système immunitaire n'a pas encore eu le temps d'intervenir. Alors que la poussée est déjà bien là. Diablerie :evil: :twisted: !

La tyrosine kinase ciblée dans le cas du tolébrutinib est celle dite de Bruton (d'où tolébrutinib), BTK quoi ; on la soupçonne donc de jouer un rôle majeur dans la neurodégénérescence, en particulier celle qui accompagne Alzheimer (étude de 2019, en anglais), mais aussi celle qui accompagne la sep (PIRA). Quand je disais que le meilleur espoir d'obtenir des traitements pour les formes progressives de sep viendrait de la recherche sur Alzheimer, bin voilà, on y arrive :).

Les inhibiteurs de tyrosine kinase en général, et le tolébrutinib en particulier, présentent d'autre part par rapport aux traitements de fond actuels un avantage colossal : ce sont des molécules relativement petites (ordre de grandeur : +/- 500 g / mol), relativement simples, pas les usines à gaz que sont les interférons-bêta (+/- 20 kg / mol : 40 fois plus grosses) ou pire encore, les anticorps monoclonaux (+/- 150 kg / mol : 300 fois plus grosses). Tu la vois venir ? Comme elles sont toutes petites... bin elles arrivent sans problème à se faufiler à travers la barrière hémato-encéphalique, ce que n'arrivent à faire ni interférons, ni anticorps monoclonaux.

L'inconvénient de taille, maintenant :mrgreen:. Utiliser une molécule dans le traitement du cancer (chimiothérapie) est une chose : la durée du traitement est restreinte, et quand c'est la vie même du patient qui est dans un des deux plateaux de la balance, tu peux charger l'autre plateau d'effets indésirables plus ou moins lourds. Dans la sep, la durée du traitement est un peu plus longue, et comme la vie du patient n'est pas menacée, on acceptera moins d'effets indésirables. Dans le cas du tolébrutinib, il y a quelques mois la FDA a suspendu le recrutement dans des études sur la sep, tant que ne serait pas éclairci son impact réel sur la fonction hépatique (sur le foie, quoi).
ca va l'apéro d'hier, remis ? :D
Je n'aime pas rester sur un échec, alors j'ai refait une tarte aux fraises (avec un kilo de petites Cléry, glaçage au whisky). La tarte aux myrtilles (un kilo aussi de myrtilles, glaçage à la Chartreuse verte) était un reste de la semaine dernière :).
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Bizzzz,

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Nostromo a écrit : 29 avr. 2023, 12:54 Yo Mag,
maglight a écrit :Je ne sais pas si on va vers le miracle, mais si déjà, les neuro, prennent conscience, de l'existence de PIRA, dès le début de la pathologie, ça leur évitera d'éluder d'un, " mais non, c'est dans votre tête " à chaque fois, qu'un patient évoque un symptôme, non paracliniquement :mrgreen: observé. C'est déjà ça, de gagné.
Pas dit du tout : les dommages provoqués par PIRA sont, pendant plusieurs années (c'est à dire à peu de choses près jusqu'au passage en forme progressive), fort bien gérés par le SNC (=> plasticité cérébrale), et ils n'entraînent donc aucun symptôme tant que le SNC n'est pas arrivé à court de plans B. Quand, après plusieurs années donc, on en arrive à ces tout premiers symptômes, c'est parce que la mort neuronale est telle, en règle très générale, qu'elle est déjà parfaitement visible à l'IRM (atrophie cérébrale significative).

L'âge moyen de déclenchement d'une sep primaire progressive est très similaire à l'âge moyen de déclenchement d'une sep secondaire progressive, il me semble important de toujours se rappeler qu'il s'agit d'une seule et même pathologie. La différence essentielle des formes primaires progressives est qu'elles n'ont juste pas été précédées d'une phase inflammatoire aiguë (forme récurrente-rémittente), ou alors peut-être que si, mais avec trop peu de symptômes pour inquiéter le patient.

Alors sinon, à part ça, je me suis un peu intéressé au tolébrutinib. Il s'agit d'une classe de médicaments qui devrait faire parler d'elle, les inhibiteurs de tyrosine kinase (utilisés depuis les années 2000 dans, devine quoi ? Gagné : le traitement du cancer :mrgreen:). Les tyrosines kinases sont des enzymes qu'on trouve dans tout le corps, où elles jouent un rôle majeur de signalisation cellulaire. Elles pourront notamment, à ce titre, déclencher l'apoptose (= la mort programmée) des cellules. Elles jouent évidemment un tel rôle, entre autres, dans la microglie du système nerveux central.

C'était un truc, à propos de la sep, qui me chagrinait depuis longtemps : beaucoup d'éléments (études scientifiques notamment) indiquent que, dans une poussée de sclérose en plaques, l'apoptose des oligodendrocytes ou des cellules de myéline est antérieure à l'intervention du système immunitaire. Par conséquent, empêcher plus ou moins efficacement les interventions du système immunitaire (ce que prétendent faire à peu près tous les traitements de fond actuels, mais aussi les corticoïdes) ne me semblait pas être d'une pertinence colossale. Certains privilégiés parmi nous ont d'ailleurs déjà pu faire une telle expérience par eux-mêmes : une poussée se déclenche, ils vont directement chez le neuro, qui leur fait directement passer une IRM avec injection de produit de contraste, ... et l'IRM ne montre rigoureusement aucune activité inflammatoire en cours, car le système immunitaire n'a pas encore eu le temps d'intervenir. Alors que la poussée est déjà bien là. Diablerie :evil: :twisted: !

La tyrosine kinase ciblée dans le cas du tolébrutinib est celle dite de Bruton (d'où tolébrutinib), BTK quoi ; on la soupçonne donc de jouer un rôle majeur dans la neurodégénérescence, en particulier celle qui accompagne Alzheimer (étude de 2019, en anglais), mais aussi celle qui accompagne la sep (PIRA). Quand je disais que le meilleur espoir d'obtenir des traitements pour les formes progressives de sep viendrait de la recherche sur Alzheimer, bin voilà, on y arrive :).

Les inhibiteurs de tyrosine kinase en général, et le tolébrutinib en particulier, présentent d'autre part par rapport aux traitements de fond actuels un avantage colossal : ce sont des molécules relativement petites (ordre de grandeur : +/- 500 g / mol), relativement simples, pas les usines à gaz que sont les interférons-bêta (+/- 20 kg / mol : 40 fois plus grosses) ou pire encore, les anticorps monoclonaux (+/- 150 kg / mol : 300 fois plus grosses). Tu la vois venir ? Comme elles sont toutes petites... bin elles arrivent sans problème à se faufiler à travers la barrière hémato-encéphalique, ce que n'arrivent à faire ni interférons, ni anticorps monoclonaux.

L'inconvénient de taille, maintenant :mrgreen:. Utiliser une molécule dans le traitement du cancer (chimiothérapie) est une chose : la durée du traitement est restreinte, et quand c'est la vie même du patient qui est dans un des deux plateaux de la balance, tu peux charger l'autre plateau d'effets indésirables plus ou moins lourds. Dans la sep, la durée du traitement est un peu plus longue, et comme la vie du patient n'est pas menacée, on acceptera moins d'effets indésirables. Dans le cas du tolébrutinib, il y a quelques mois la FDA a suspendu le recrutement dans des études sur la sep, tant que ne serait pas éclairci son impact réel sur la fonction hépatique (sur le foie, quoi).
ca va l'apéro d'hier, remis ? :D
Je n'aime pas rester sur un échec, alors j'ai refait une tarte aux fraises (avec un kilo de petites Cléry, glaçage au whisky). La tarte aux myrtilles (un kilo aussi de myrtilles, glaçage à la Chartreuse verte) était un reste de la semaine dernière :).

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Hello JP,

Si j'ai bien compris les articles sur PIRA, tout le monde ne connait pas cette progression indépendante des poussées ... en gros nous ne sommes pas égaux face à PIRA certains vont la connaitre dès le début de la maladie d'autres ne la connaitront jamais et c'est pour cette raison que tous les sépiens ne connaissent pas la phase secondaire progressive... les neuros disent qu'environ 50% des patients RR auront une phase secondaire progressive dûe à PIRA.

En revanche ce que je n'ai pas compris... PIRA conduit à des atrophies/lésions dans certaines zones du cerveau comment est-ce que ce n'est pas visible en IRM?

Bises
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Coulinette,
Linette2021 a écrit :Hello JP,

Si j'ai bien compris les articles sur PIRA, tout le monde ne connait pas cette progression indépendante des poussées ... en gros nous ne sommes pas égaux face à PIRA certains vont la connaitre dès le début de la maladie d'autres ne la connaitront jamais et c'est pour cette raison que tous les sépiens ne connaissent pas la phase secondaire progressive... les neuros disent qu'environ 50% des patients RR auront une phase secondaire progressive dûe à PIRA.

En revanche ce que je n'ai pas compris... PIRA conduit à des atrophies/lésions dans certaines zones du cerveau comment est-ce que ce n'est pas visible en IRM?
Bin si, précisément : un moyen très commode de mesurer pour un patient donné l'ampleur de son PIRA, est de mesurer l'évolution de l'atrophie cérébrale sur plusieurs clichés IRM séparés dans le temps (réduction du volume / de la masse du cerveau). Plus facile à faire si tu passes toutes tes IRM dans le même cabinet de radiologie, vu qu'il conserve tes données des fois précédentes.

L'atrophie cérébrale est très courante, elle touche tout le monde, sépiens comme sujets sains (la vieillesse est un naufrage :mrgreen:) ; sauf que son rythme moyen est plus rapide chez les sépiens que chez les sujets sains. De mémoire (mais à vérifier) je crois me rappeler que c'est de l'ordre de deux fois plus rapide. Il reste que c'est une moyenne : certains sépiens ont un rythme d'atrophie cérébrale plus lent (et donc moins préoccupant) que la moyenne des sujets sains, ce qui explique cette inégalité face à PIRA.

Quand tu fais une IRM aujourd'hui, normalement ils regardent tout ça. Mais tu peux également demander à ne pas le savoir : la première fois qu'on m'avait calculé ça c'était en 2003 et c'était tout bon, champagne ! Il faut dire que je n'en étais encore qu'à dix ans d'ancienneté dans la maladie. Mais c'était donc la première fois... et aussi la dernière, parce que par la suite, j'avais systématiquement demandé qu'on ne me dise plus rien à ce sujet : "vu qu'aucun traitement n'existe contre ça, à quoi bon le savoir ?". Et puis j'ai fini par arrêter purement et simplement de faire des IRM.

Je me suis toujours demandé dans quelle mesure tel ou tel type d'exercice intellectuel pouvait permettre de ralentir cette évolution, typiquement en stimulant la plasticité cérébrale. Je ne crois pas avoir jamais vu d'étude sur ce sujet précis.

Bizzz,

JP.
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Nostromo a écrit : 30 avr. 2023, 00:12 Coulinette,
Linette2021 a écrit :Hello JP,

Si j'ai bien compris les articles sur PIRA, tout le monde ne connait pas cette progression indépendante des poussées ... en gros nous ne sommes pas égaux face à PIRA certains vont la connaitre dès le début de la maladie d'autres ne la connaitront jamais et c'est pour cette raison que tous les sépiens ne connaissent pas la phase secondaire progressive... les neuros disent qu'environ 50% des patients RR auront une phase secondaire progressive dûe à PIRA.

En revanche ce que je n'ai pas compris... PIRA conduit à des atrophies/lésions dans certaines zones du cerveau comment est-ce que ce n'est pas visible en IRM?
Bin si, précisément : un moyen très commode de mesurer pour un patient donné l'ampleur de son PIRA, est de mesurer l'évolution de l'atrophie cérébrale sur plusieurs clichés IRM séparés dans le temps (réduction du volume / de la masse du cerveau). Plus facile à faire si tu passes toutes tes IRM dans le même cabinet de radiologie, vu qu'il conserve tes données des fois précédentes.

L'atrophie cérébrale est très courante, elle touche tout le monde, sépiens comme sujets sains (la vieillesse est un naufrage :mrgreen:) ; sauf que son rythme moyen est plus rapide chez les sépiens que chez les sujets sains. De mémoire (mais à vérifier) je crois me rappeler que c'est de l'ordre de deux fois plus rapide. Il reste que c'est une moyenne : certains sépiens ont un rythme d'atrophie cérébrale plus lent (et donc moins préoccupant) que la moyenne des sujets sains, ce qui explique cette inégalité face à PIRA.

Quand tu fais une IRM aujourd'hui, normalement ils regardent tout ça. Mais tu peux également demander à ne pas le savoir : la première fois qu'on m'avait calculé ça c'était en 2003 et c'était tout bon, champagne ! Il faut dire que je n'en étais encore qu'à dix ans d'ancienneté dans la maladie. Mais c'était donc la première fois... et aussi la dernière, parce que par la suite, j'avais systématiquement demandé qu'on ne me dise plus rien à ce sujet : "vu qu'aucun traitement n'existe contre ça, à quoi bon le savoir ?". Et puis j'ai fini par arrêter purement et simplement de faire des IRM.

Je me suis toujours demandé dans quelle mesure tel ou tel type d'exercice intellectuel pouvait permettre de ralentir cette évolution, typiquement en stimulant la plasticité cérébrale. Je ne crois pas avoir jamais vu d'étude sur ce sujet précis.

Bizzz,

JP.
Hello JP - effectivement c’est ce que j’ai compris. Ma neuro m’a d’ailleurs dit « on s’en fiche de l’atrophie qui elle n’est pas accompagné de symptômes … même les sujets sains ont des atrophies au cerveau ». Mais ce qui m’intrigue c’est les témoignages de personnes en SP qui disent que l’IRM est inchangée mais leur état s’est bien dégradé. Comment est ce que l’état peut se dégrader si le SNC n’est pas plus atteint? Ils ont forcément des atteintes au niveau du SNC. PIRA c’est la progression de l’atteinte du SNC indépendamment des poussées donc forcément cette dégradation devrait se voir sur l’IRM (atrophies, nouvelles lésions) ou est ce que ce sont d’anciennes lésions asymptomatiques qui s’activent? La encore si elles sont actives cela signifie poussées… je ne sais pas si tu me comprends. Une dégradation de l’état doit for évent de voir en IRM. Non?

Bises depuis la route de la Normandie
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Coulinette,
Linette2021 a écrit :Hello JP - effectivement c’est ce que j’ai compris. Ma neuro m’a d’ailleurs dit « on s’en fiche de l’atrophie qui elle n’est pas accompagné de symptômes … même les sujets sains ont des atrophies au cerveau ». Mais ce qui m’intrigue c’est les témoignages de personnes en SP qui disent que l’IRM est inchangée mais leur état s’est bien dégradé. Comment est ce que l’état peut se dégrader si le SNC n’est pas plus atteint? Ils ont forcément des atteintes au niveau du SNC. PIRA c’est la progression de l’atteinte du SNC indépendamment des poussées donc forcément cette dégradation devrait se voir sur l’IRM (atrophies, nouvelles lésions) ou est ce que ce sont d’anciennes lésions asymptomatiques qui s’activent? La encore si elles sont actives cela signifie poussées… je ne sais pas si tu me comprends. Une dégradation de l’état doit for évent de voir en IRM. Non?
Bin, c'est ce que je me dis, aussi :mrgreen:.

Je vais te raconter une loooongue histoire qui n'a rien à voir avec la sep, mais en fait si, tu comprendras riree

Quand j'habitais à Londres entre 1997 et 2003, je m'étais mis à faire beaucoup de pâtisseries, par simple gourmandise. Quand, auparavant, j'habitais à Paris, j'avais une boulangerie juste en bas de chez moi pour acheter mes délicatesses et je n'avais pas que ça à faire, je n'allais donc pas m'enquiquiner à pâtisser ; à Londres, j'avais des horaires plus tranquilles et bien manger était un combat de chaque instant : si tu voulais avaler autre chose que de la merde, pas le choix, il fallait consentir à quelques efforts. Les produits "bruts" étaient d'ailleurs dans l'ensemble bien meilleurs qu'à Paris, c'était juste que pour trouver un éclair au café, il fallait prendre le métro jusqu'à Harrod's et ça te coûtait une blinde.

A Londres donc, je m'étais mis à cuisiner, entre autres choses, des tartes, des éclairs, mais aussi des îles flottantes. L'île flottante se distingue de l'œuf à la neige par la cuisson des blancs montés en neige : dans l'œuf à la neige, tu fais pocher tes blancs dans un mélange de lait et d'eau, dans l'île flottante, tu les cuis au four, dans un moule à gâteau trempé dans de l'eau. Depuis la première que j'avais faite à Londres, toutes mes îles flottantes anglaises étaient réussies, excellentes. En arrivant à Genève en 2003, dès la toute première je me suis mis à les merder systématiquement (idem avec les soufflés) : alors qu'à Londres les blancs, au four, ne bougeaient pas, à Genève une fois dans le four ils gonflaient de facilement la moitié de leur volume, c'était joli à regarder, sauf que quand tu les sortais du four ils se ratatinaient lamentablement, dans un volume nettement plus petit que le volume initialement enfourné. J'étais confronté à un grave problème d'œdème suivi d'atrophie albuminée, quoi, et en plus ça donnait un goût pas très ragoutant aux blancs en neige.

Donc dans un tel cas, tu t'intéresses à trouver une cause, histoire de corriger le problème. J'ai tout envisagé ; peut-être était-ce un problème de pression atmosphérique : Londres est au niveau de la mer, Genève à 400 mètres plus haut, peut-être cela a-t-il un impact sur la tenue des blancs ? J'ai essayé de prendre des œufs bio, même punition. Et puis un jour je suis allé me promener à Londres, j'ai rapporté ma boite d'œufs anglais dans l'avion, une fois rentré chez moi j'ai fait une île flottante avec : elle est sortie du four impeccable. Ca n'était pas moi ni Genève qui étions maudits, c'était l'œuf.

Le samedi matin suivant, pour le petit déjeuner de la famille, j'ai comme à l'habitude fait cuire six œufs à la coque. J'ai utilisé pour cela les quatre qui me restaient de ma boite rapportée d'Angleterre, plus deux de Genève, enfin, de Haute-Savoie pour être plus précis, ceux-là même qui merdaient lamentablement mes îles flottantes à chaque fois. Et devine quoi : les deux œufs savoyards se sont, comme à leur habitude, fendus et mis à fuir dès qu'ils sont été plongés dans l'eau bouillante, c'était tout dégueulasse, alors que les œufs anglais n'ont, comme à leur habitude, pas bougé, ils sont restés impeccables. Ca a fait tilt, j'ai déclaré un moratoire sur la pâtisserie et j'ai acheté au fil des semaines des boites d'œufs de différentes origines possibles, avant de leur faire systématiquement subir le couperet de l'œuf à la coque. Sur six, si aucun ne se fendait j'avais trouvé mon champion, un seul ça pouvait être la faute à pas de chance et il fallait tester avec une autre boite, deux ou plus c'était éliminatoire, il fallait changer de produit. Tu observeras que cette méthode anticipait à l'identique le principe, apparu plus tard, du nombre de nouvelles lésions IRM qui justifient un changement de traitement dans le score de Rio : si ça se trouve Rio avait été confronté au même problème d'œufs battus en neige que moi et ça pourrait donc être sur un coin de table de cuisine qu'il avait inventé son fameux score, mais va savoir. En attendant, une fois mon champion local trouvé, c'est le cœur battant que j'ai enfin refait ma première île flottante, avec évidemment ce nouveau champion. Bin gagné, aussi bonne qu'avec des œufs de Londres.

Je m'intéressais à la causalité, je ne l'avais pas trouvée, mais j'avais trouvé une très forte corrélation, si forte qu'elle fonctionne à chaque fois. J'appelle ça le "test de l'oeuf à la coque" ; je pense que la causalité, en fait, pourrait résider dans les cochonneries qu'on donne à bouffer aux poules pondeuses, qui sont à peu près les mêmes pour un même producteur, que les œufs soient bio, de plein air ou d'entrée de gamme. Par exemple, une nourriture trop pauvre en calcium pourrait à la fois fragiliser la coquille, et faire que les blancs ne tiendront pas la cuisson, mais peu importe après tout : si la corrélation ne me dit rien de la cause profonde, en tout cas elle me garantit que mes œufs seront aptes à être battus en neige et à se tenir à la cuisson.

Et donc j'en viens sans plus tarder à cette étude, disons plutôt un long article, qui décrit plutôt bien les différents mécanismes qui entrent en jeu dans la sep. On y trouve, à un moment, le graphique que voici, que nous connaissons tous plus ou moins sous la même forme mais celle-ci est plus précise, car elle intègre plus de paramètres que ce qu'on trouvera en général :
Les étapes de la sep.jpg
Les étapes de la sep.jpg (76 Kio) Vu 1912 fois
Les épisodes inflammatoires sont les barres vertes, dont le patient récupérera plus ou moins partiellement. Parmi les paramètres qui sont inclus à ce graphe, tu as le seuil clinique (clinical threshold), c'est à dire le niveau en dessous duquel le patient ne ressentira rien d'inhabituel : comme les deux premiers épisodes inflammatoires restent en dessous de ce seuil, ils en restent au stade de SRI (syndrome radiologique isolé) et comme ils ne s'accompagnent d'aucun symptôme, ce n'est qu'à partir du troisième que le patient sera considéré en SCI. C'est ici que j'ai besoin de rappeler qu'il y a au moins autant, sinon le double, de personnes qui subiront de telles attaques asymptomatiques tout en restant toute leur vie en dessous de ce seuil clinique, que ceux qui présenteront des symptômes à un moment de leur existence.

Une des choses qui me plaisent, dans cette représentation de la sep, est que je la comprends comme une progression continue depuis le départ (si je ne conserve que le degré de handicap atteint à l'issue d'une poussée, sans me soucier du degré de handicap atteint au maximum d'une poussée : on s'en fout un peu, si on va en récupérer), la pente de la progression est assez régulière, pour ainsi dire constante. Dit autrement : tu peux bien faire autant de poussées que tu veux, ou aussi peu d'ailleurs, ça marche aussi, ça ne préjuge en rien de ce qui t'arrivera en fin de compte, à droite du tableau. Ca fait longtemps que je me représente les poussées comme des marches d'escalier, avec dans l'idée que réduire le nombre de marches d'escalier, si on doit au bout de la partie, quoi qu'il arrive, arriver à un étage déjà déterminé à l'avance, en gros dès qu'on a commencé à monter l'escalier, bah ça ne fait jamais qu'augmenter la hauteur de chaque marche. La même chose est exprimée de façon un peu plus médicale dans cet excellent article :
Catherine Lubetzki a écrit :Le développement des immunothérapies (immunomodulateurs et immunosupresseurs) a considérablement réduit la fréquence des poussées, directement liées à l’inflammation focale. En revanche, ces immunothérapies n’ont qu’une efficacité modeste sur l’accumulation du handicap au cours des phases progressives de la maladie.
Mais peu importe après tout : nous avons donc d'une part un schéma qui montre une progression assez continue du handicap depuis le départ de la pathologie, et d'autre part une ligne (Brain Volume) qui montre une réduction encore plus continue du volume du cerveau. L'atrophie cérébrale entre en scène.

Une dernière courbe représente la charge lésionnelle (T2 burden of disease), telle que constatée à l'IRM. Cette courbe s'aplatit avec le temps, pour en fin de compte devenir pour ainsi dire toute plate à partir du passage en progressive (juste en dessous du graphe, on remarque que le nombre de lésions rehaussées au gadolinium est d'ailleurs beaucoup plus faible que pendant la phase récurrente-rémittente).

Et donc :twisted: si, pour les formes progressives, je ne vois aucune corrélation entre cette charge lésionnelle IRM et la progression du handicap, j'en vois une beaucoup plus marquée entre atrophie cérébrale et progression du handicap et ce, dès le tout début de la pathologie. A vrai dire, c'est la seule corrélation nette qu'on puisse observer sur l'ensemble de la pathologie : si, au début de la maladie, il y a bien une certaine corrélation entre charge lésionnelle et handicap, cette corrélation est déjà beaucoup moins bonne qu'avec l'atrophie cérébrale. Tout ça pour dire aussi diplomatiquement que possible, que ta neuro a exposé son point de vue à propos de l'atrophie cérébrale... De mon côté je pense à peu près la même chose de la charge lésionnelle, que ce qu'elle pense de l'atrophie cérébrale :mrgreen:.

Et pour ce qui concerne les témoignages de personnes en progressive qui disent que leurs IRM sont inchangées malgré une augmentation de leur handicap, je serais curieux d'avoir le détail de l'histoire : par inchangées, font-elles référence à l'atrophie cérébrale, ou ne s'intéressent-elles, comme bien souvent, qu'à leur seule charge lésionnelle ?

Je suis bien conscient que ce graphique n'est, vraisemblablement, qu'une vue d'artiste, une suggestion de présentation comme on dit :mrgreen:. J'aimerais bien voir à quoi peut ressembler une vraie courbe, faite à partir des données d'une cohorte de sépiens suivie pendant une longue durée, comme peut l'être la cohorte lyonnaise.

Tiens à propos de cohorte lyonnaise, je t'invite à aller voir ce qui ressemble bien à une présentation Powerpoint, du Dr. Françoise Durand-Dubief, clique ici ! (pdf). Plutôt que la page 3, je te donne rendez-vous directement à la page 50 : "pourquoi ma maladie s'aggrave progressivement et je n'ai pas de nouvelle lésion à l'IRM", la réponse page suivante... qui est une copie quasi-conforme de mon graphe précédent, à ceci près que si on voit nettement la forte corrélation entre le volume cérébral (qui chute, dès le tout début de la pathologie) et la progression du handicap clinique (en vert), on voit tout aussi clairement le lien direct qui unit la perte axonale et le volume cérébral.

La page 52 pose deux questions : "comment évalue-t-on la progression en IRM ? Comment évalue-t-on la part neurodégénérative de la maladie ?". Une non-réponse page 53 : "Pas en pratique clinique courante", suivie d'une réponse page 54 : "Evaluation morphologique : Atrophie cérébrale et plus". Où on apprend que l'atrophie cérébrale des sépiens est (ma mémoire ne m'avait pas joué de tour) environ deux fois plus rapide chez les sépiens que chez les sujets sains ("témoins" = sujets sains : < -0,3% / an ; sépiens : -0.5 à -0.8% / an).

Bonne lecture :).

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Nostromo a écrit : 30 avr. 2023, 22:24 Coulinette,
Linette2021 a écrit :Hello JP - effectivement c’est ce que j’ai compris. Ma neuro m’a d’ailleurs dit « on s’en fiche de l’atrophie qui elle n’est pas accompagné de symptômes … même les sujets sains ont des atrophies au cerveau ». Mais ce qui m’intrigue c’est les témoignages de personnes en SP qui disent que l’IRM est inchangée mais leur état s’est bien dégradé. Comment est ce que l’état peut se dégrader si le SNC n’est pas plus atteint? Ils ont forcément des atteintes au niveau du SNC. PIRA c’est la progression de l’atteinte du SNC indépendamment des poussées donc forcément cette dégradation devrait se voir sur l’IRM (atrophies, nouvelles lésions) ou est ce que ce sont d’anciennes lésions asymptomatiques qui s’activent? La encore si elles sont actives cela signifie poussées… je ne sais pas si tu me comprends. Une dégradation de l’état doit for évent de voir en IRM. Non?
Bin, c'est ce que je me dis, aussi :mrgreen:.

Je vais te raconter une loooongue histoire qui n'a rien à voir avec la sep, mais en fait si, tu comprendras riree

Quand j'habitais à Londres entre 1997 et 2003, je m'étais mis à faire beaucoup de pâtisseries, par simple gourmandise. Quand, auparavant, j'habitais à Paris, j'avais une boulangerie juste en bas de chez moi pour acheter mes délicatesses et je n'avais pas que ça à faire, je n'allais donc pas m'enquiquiner à pâtisser ; à Londres, j'avais des horaires plus tranquilles et bien manger était un combat de chaque instant : si tu voulais avaler autre chose que de la merde, pas le choix, il fallait consentir à quelques efforts. Les produits "bruts" étaient d'ailleurs dans l'ensemble bien meilleurs qu'à Paris, c'était juste que pour trouver un éclair au café, il fallait prendre le métro jusqu'à Harrod's et ça te coûtait une blinde.

A Londres donc, je m'étais mis à cuisiner, entre autres choses, des tartes, des éclairs, mais aussi des îles flottantes. L'île flottante se distingue de l'œuf à la neige par la cuisson des blancs montés en neige : dans l'œuf à la neige, tu fais pocher tes blancs dans un mélange de lait et d'eau, dans l'île flottante, tu les cuis au four, dans un moule à gâteau trempé dans de l'eau. Depuis la première que j'avais faite à Londres, toutes mes îles flottantes anglaises étaient réussies, excellentes. En arrivant à Genève en 2003, dès la toute première je me suis mis à les merder systématiquement (idem avec les soufflés) : alors qu'à Londres les blancs, au four, ne bougeaient pas, à Genève une fois dans le four ils gonflaient de facilement la moitié de leur volume, c'était joli à regarder, sauf que quand tu les sortais du four ils se ratatinaient lamentablement, dans un volume nettement plus petit que le volume initialement enfourné. J'étais confronté à un grave problème d'œdème suivi d'atrophie albuminée, quoi, et en plus ça donnait un goût pas très ragoutant aux blancs en neige.

Donc dans un tel cas, tu t'intéresses à trouver une cause, histoire de corriger le problème. J'ai tout envisagé ; peut-être était-ce un problème de pression atmosphérique : Londres est au niveau de la mer, Genève à 400 mètres plus haut, peut-être cela a-t-il un impact sur la tenue des blancs ? J'ai essayé de prendre des œufs bio, même punition. Et puis un jour je suis allé me promener à Londres, j'ai rapporté ma boite d'œufs anglais dans l'avion, une fois rentré chez moi j'ai fait une île flottante avec : elle est sortie du four impeccable. Ca n'était pas moi ni Genève qui étions maudits, c'était l'œuf.

Le samedi matin suivant, pour le petit déjeuner de la famille, j'ai comme à l'habitude fait cuire six œufs à la coque. J'ai utilisé pour cela les quatre qui me restaient de ma boite rapportée d'Angleterre, plus deux de Genève, enfin, de Haute-Savoie pour être plus précis, ceux-là même qui merdaient lamentablement mes îles flottantes à chaque fois. Et devine quoi : les deux œufs savoyards se sont, comme à leur habitude, fendus et mis à fuir dès qu'ils sont été plongés dans l'eau bouillante, c'était tout dégueulasse, alors que les œufs anglais n'ont, comme à leur habitude, pas bougé, ils sont restés impeccables. Ca a fait tilt, j'ai déclaré un moratoire sur la pâtisserie et j'ai acheté au fil des semaines des boites d'œufs de différentes origines possibles, avant de leur faire systématiquement subir le couperet de l'œuf à la coque. Sur six, si aucun ne se fendait j'avais trouvé mon champion, un seul ça pouvait être la faute à pas de chance et il fallait tester avec une autre boite, deux ou plus c'était éliminatoire, il fallait changer de produit. Tu observeras que cette méthode anticipait à l'identique le principe, apparu plus tard, du nombre de nouvelles lésions IRM qui justifient un changement de traitement dans le score de Rio : si ça se trouve Rio avait été confronté au même problème d'œufs battus en neige que moi et ça pourrait donc être sur un coin de table de cuisine qu'il avait inventé son fameux score, mais va savoir. En attendant, une fois mon champion local trouvé, c'est le cœur battant que j'ai enfin refait ma première île flottante, avec évidemment ce nouveau champion. Bin gagné, aussi bonne qu'avec des œufs de Londres.

Je m'intéressais à la causalité, je ne l'avais pas trouvée, mais j'avais trouvé une très forte corrélation, si forte qu'elle fonctionne à chaque fois. J'appelle ça le "test de l'oeuf à la coque" ; je pense que la causalité, en fait, pourrait résider dans les cochonneries qu'on donne à bouffer aux poules pondeuses, qui sont à peu près les mêmes pour un même producteur, que les œufs soient bio, de plein air ou d'entrée de gamme. Par exemple, une nourriture trop pauvre en calcium pourrait à la fois fragiliser la coquille, et faire que les blancs ne tiendront pas la cuisson, mais peu importe après tout : si la corrélation ne me dit rien de la cause profonde, en tout cas elle me garantit que mes œufs seront aptes à être battus en neige et à se tenir à la cuisson.

Et donc j'en viens sans plus tarder à cette étude, disons plutôt un long article, qui décrit plutôt bien les différents mécanismes qui entrent en jeu dans la sep. On y trouve, à un moment, le graphique que voici, que nous connaissons tous plus ou moins sous la même forme mais celle-ci est plus précise, car elle intègre plus de paramètres que ce qu'on trouvera en général :

Les étapes de la sep.jpg

Les épisodes inflammatoires sont les barres vertes, dont le patient récupérera plus ou moins partiellement. Parmi les paramètres qui sont inclus à ce graphe, tu as le seuil clinique (clinical threshold), c'est à dire le niveau en dessous duquel le patient ne ressentira rien d'inhabituel : comme les deux premiers épisodes inflammatoires restent en dessous de ce seuil, ils en restent au stade de SRI (syndrome radiologique isolé) et comme ils ne s'accompagnent d'aucun symptôme, ce n'est qu'à partir du troisième que le patient sera considéré en SCI. C'est ici que j'ai besoin de rappeler qu'il y a au moins autant, sinon le double, de personnes qui subiront de telles attaques asymptomatiques tout en restant toute leur vie en dessous de ce seuil clinique, que ceux qui présenteront des symptômes à un moment de leur existence.

Une des choses qui me plaisent, dans cette représentation de la sep, est que je la comprends comme une progression continue depuis le départ (si je ne conserve que le degré de handicap atteint à l'issue d'une poussée, sans me soucier du degré de handicap atteint au maximum d'une poussée : on s'en fout un peu, si on va en récupérer), la pente de la progression est assez régulière, pour ainsi dire constante. Dit autrement : tu peux bien faire autant de poussées que tu veux, ou aussi peu d'ailleurs, ça marche aussi, ça ne préjuge en rien de ce qui t'arrivera en fin de compte, à droite du tableau. Ca fait longtemps que je me représente les poussées comme des marches d'escalier, avec dans l'idée que réduire le nombre de marches d'escalier, si on doit au bout de la partie, quoi qu'il arrive, arriver à un étage déjà déterminé à l'avance, en gros dès qu'on a commencé à monter l'escalier, bah ça ne fait jamais qu'augmenter la hauteur de chaque marche. La même chose est exprimée de façon un peu plus médicale dans cet excellent article :
Catherine Lubetzki a écrit :Le développement des immunothérapies (immunomodulateurs et immunosupresseurs) a considérablement réduit la fréquence des poussées, directement liées à l’inflammation focale. En revanche, ces immunothérapies n’ont qu’une efficacité modeste sur l’accumulation du handicap au cours des phases progressives de la maladie.
Mais peu importe après tout : nous avons donc d'une part un schéma qui montre une progression assez continue du handicap depuis le départ de la pathologie, et d'autre part une ligne (Brain Volume) qui montre une réduction encore plus continue du volume du cerveau. L'atrophie cérébrale entre en scène.

Une dernière courbe représente la charge lésionnelle (T2 burden of disease), telle que constatée à l'IRM. Cette courbe s'aplatit avec le temps, pour en fin de compte devenir pour ainsi dire toute plate à partir du passage en progressive (juste en dessous du graphe, on remarque que le nombre de lésions rehaussées au gadolinium est d'ailleurs beaucoup plus faible que pendant la phase récurrente-rémittente).

Et donc :twisted: si, pour les formes progressives, je ne vois aucune corrélation entre cette charge lésionnelle IRM et la progression du handicap, j'en vois une beaucoup plus marquée entre atrophie cérébrale et progression du handicap et ce, dès le tout début de la pathologie. A vrai dire, c'est la seule corrélation nette qu'on puisse observer sur l'ensemble de la pathologie : si, au début de la maladie, il y a bien une certaine corrélation entre charge lésionnelle et handicap, cette corrélation est déjà beaucoup moins bonne qu'avec l'atrophie cérébrale. Tout ça pour dire aussi diplomatiquement que possible, que ta neuro a exposé son point de vue à propos de l'atrophie cérébrale... De mon côté je pense à peu près la même chose de la charge lésionnelle, que ce qu'elle pense de l'atrophie cérébrale :mrgreen:.

Et pour ce qui concerne les témoignages de personnes en progressive qui disent que leurs IRM sont inchangées malgré une augmentation de leur handicap, je serais curieux d'avoir le détail de l'histoire : par inchangées, font-elles référence à l'atrophie cérébrale, ou ne s'intéressent-elles, comme bien souvent, qu'à leur seule charge lésionnelle ?

Je suis bien conscient que ce graphique n'est, vraisemblablement, qu'une vue d'artiste, une suggestion de présentation comme on dit :mrgreen:. J'aimerais bien voir à quoi peut ressembler une vraie courbe, faite à partir des données d'une cohorte de sépiens suivie pendant une longue durée, comme peut l'être la cohorte lyonnaise.

Tiens à propos de cohorte lyonnaise, je t'invite à aller voir ce qui ressemble bien à une présentation Powerpoint, du Dr. Françoise Durand-Dubief, clique ici ! (pdf). Plutôt que la page 3, je te donne rendez-vous directement à la page 50 : "pourquoi ma maladie s'aggrave progressivement et je n'ai pas de nouvelle lésion à l'IRM", la réponse page suivante... qui est une copie quasi-conforme de mon graphe précédent, à ceci près que si on voit nettement la forte corrélation entre le volume cérébral (qui chute, dès le tout début de la pathologie) et la progression du handicap clinique (en vert), on voit tout aussi clairement le lien direct qui unit la perte axonale et le volume cérébral.

La page 52 pose deux questions : "comment évalue-t-on la progression en IRM ? Comment évalue-t-on la part neurodégénérative de la maladie ?". Une non-réponse page 53 : "Pas en pratique clinique courante", suivie d'une réponse page 54 : "Evaluation morphologique : Atrophie cérébrale et plus". Où on apprend que l'atrophie cérébrale des sépiens est (ma mémoire ne m'avait pas joué de tour) environ deux fois plus rapide chez les sépiens que chez les sujets sains ("témoins" = sujets sains : < -0,3% / an ; sépiens : -0.5 à -0.8% / an).

Bonne lecture :).

Bizzzz,

JP
Hello JP -merci pour cette réponse détaillée et pour la petite histoire sur les oeufs! intriguant effectivement :)

Excellents les articles. Donc en gros nous sommes Ok en SP ce sont forcément l'atrophie et/ou la perte axonale qui sont à l'origine de la dégradation progressive ... Mais normalement sur l'IRM on évalue l'évolution de l'atrophie... la perte axonale, non il me semble. Donc dégradation progressive de l'état et IRM inchangée me paraissent incompatibles.

Ceci nous permet également de comprendre pourquoi les traitements immunodilatateurs sont efficaces sur le long terme pour certains sépiens mais pas pour d'autres, puisqu'environ 50% des sépiens passent en progressive et les immunodilateurs ne sont pas efficaces sur la partie neurodégénérative de la maladie caractéristique de la SP. Le reste continu en RR et les immunodilateurs continuent à être indiqués.

Que de mystères pour cette pathologie dont on comprend le fonctionnement mais pas les causes: pourquoi certains passent en SP et pas d'autres? qu'est ce qui déclenche le passage en SP? pour quoi le passage en SP est signe d'handicap pour certains mais de stabilisation pour d'autres? ... bref pas mal de mystères!

Bises et bonne journée
Linette
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Re: Bonjour

Message non lu par Nostromo »

Coulinette,
Linette2021 a écrit :Excellents les articles. Donc en gros nous sommes Ok en SP ce sont forcément l'atrophie et/ou la perte axonale qui sont à l'origine de la dégradation progressive ...
"Forcément", avec une pathologie aussi retorse que la sep, c'est un adverbe à proscrire de ton vocabulaire, mais à part ça c'est ce que j'en pense, oui. mdr mdr

Selon moi, atrophie cérébrale et perte axonale désignent la même chose, disons qu'à l'échelle microscopique, qu'est globalement incapable de voir l'IRM, la perte axonale entraîne à l'échelle macroscopique une atrophie cérébrale parfaitement visible par la même IRM. Perte axonale, pour ne pas dire neuronale : une fois l'axone détruit, le neurone perd la seule raison qu'il avait d'exister et donc, il meurt et se fait dégager par le liquide cérébro-spinal. Ce qui entraîne sa disparition, et donc une réduction du volume du cerveau. Laquelle réduction de volume est donc, dans l'ensemble, visible à l'IRM.

Tel que je le vois (c'est pour bonne partie intuitif, mais je ne pense pas être si loin que ça de comment ça se passe réellement), l'ordre naturel des choses est le suivant : à force de se faire bouffer sa myéline, l'axone est laissé à nu. Or la myéline ne sert pas qu'à la conduction saltatoire (transmission beaucoup plus rapide du signal le long de l'axone), elle sert également à protéger l'axone (le potentiel d'action continue souvent à passer le long d'un axone mis à nu : même si c'est plus lentement, du fait de la disparition des nœuds de Ranvier, il continuera à passer). L'axone non protégé va alors finir par disparaître, le reste du neurone le suivra peu de temps après, ce qui entraînera donc un certain nombre de conséquences, dont entre autres des problèmes cognitifs et une atrophie cérébrale accélérée. Atrophie cérébrale qui se manifeste d'ailleurs, pour la plus grande partie, dans le cortex cérébral : or le cortex cérébral est truffé de somas (les "corps" des neurones, cytoplasmes + noyaux, i.e. la substance grise, celle qui est en première ligne dans les fonctions cognitives), beaucoup moins de substance blanche.

Note d'ailleurs que certains axones, en règle très générale les plus courts (au pif, ceux du cortex qui servent aux fonctions cognitives...), ne sont de base pas myélinisés. En toute logique, il y a une certaine probabilité pour qu'ils soient les premiers à se faire dégommer, vu qu'ils ne sont pas protégés, et le reste du neurone à leur suite. Or leur disparition n'entraîne a priori pas de lésion : les lésions (non actives) qu'on voit à l'IRM sont le résultat des efforts du système nerveux central pour réparer la gaine de myéline de l'axone blessé, via les astrocytes qui vont former une nouvelle gaine autour de l'axone (gliose astrocytaire, nouvelle gaine qui sera beaucoup moins efficace que celle de myéline, elle ne permettra notamment aucune conduction saltatoire). Dans le cas d'un axone non myélinisé, bin une fois l'axone mort, il n'y a pas beaucoup d'efforts de cicatrisation à faire, donc pas de charge lésionnelle particulièrement phénoménale : c'est un blessé qui va se cicatriser, pas un mort... Toute la différence entre la charge lésionnelle et l'atrophie cérébrale. Et ce qui explique pourquoi les toubibs ont longtemps été persuadés (je suis sûr que tu trouveras encore, aujourd'hui, en France, des neuros qui te sortiront un tel discours), vu que les "plaques" lésionnelles de la sep ne sont jamais observées sur la substance grise (forcément...), que la sep était spécifiquement une pathologie de la substance blanche. Elle est bien bonne :mrgreen:.

Je disais que les axones non myélinisés se rencontraient essentiellement dans le cortex cérébral : c'est précisément là qu'on note la présence d'une atrophie cérébrale accélérée, dès les tout premiers stades de la pathologie. Si tu considères que RAW représente les attaques contre la myéline, alors que PIRA représente les attaques contre les axones eux-mêmes, alors tout se tient...
Mais normalement sur l'IRM on évalue l'évolution de l'atrophie... la perte axonale, non il me semble. Donc dégradation progressive de l'état et IRM inchangée me paraissent incompatibles.
Certes mais ce que je te disais, c'est qu'une grosse majorité de patients sont tellement obnubilés par leur seule charge lésionnelle (alors que la meilleure chose qu'ils pourraient en faire, c'est se la carrer... enfin voilà quoi, tu m'as compris :mrgreen:) qu'ils en oublient tout le reste, et que par conséquent, quand ils vont apporter leur témoignage (car c'était de cela que tu me parlais : témoignages de patients), ils parleront d'une stabilité de leurs IRM (comprendre : stabilité de la charge lésionnelle) associée à une progression de leur handicap.

Comme par ailleurs, jusqu'à plus ample informé il n'existe aucun traitement contre la perte axonale, je soupçonne également les neuros de glisser cet aspect des choses sous le tapis et de ne pas en informer les patients aussi clairement qu'ils pourraient, préférant mettre l'accent sur "c'est super, vous n'avez aucune nouvelle lésion". Ce qui part d'une bonne intention, c'est plus ou moins le même principe que celui que j'emploie de mon côté depuis que j'ai délibérément arrêté, il y a vingt ans, de m'intéresser à cet aspect de ma sep.
Ceci nous permet également de comprendre pourquoi les traitements immunodilatateurs sont efficaces sur le long terme pour certains sépiens mais pas pour d'autres, puisqu'environ 50% des sépiens passent en progressive et les immunodilateurs ne sont pas efficaces sur la partie neurodégénérative de la maladie caractéristique de la SP. Le reste continu en RR et les immunodilateurs continuent à être indiqués.
Fais-moi une faveur, enseigne une bonne fois pour toutes à ton correcteur orthographique que ce n'est pas dilatateurs, mais modulateurs ou suppresseurs :mrgreen:.

A part ça, je ne sais pas au bout de combien d'ancienneté dans la maladie, un traitement de fond continue à être indiqué : à partir du moment où tu ne fais plus de poussées, ce qui finit toujours par arriver au bout de x années, en quoi un traitement de fond pourrait-il encore être utile ? "Ah oui mais si je ne fais plus de poussée, c'est justement parce que je prends un traitement de fond !" : raisonnement circulaire et de toute façon, la disparition des poussées au bout d'un certain temps était déjà observée avant l'apparition des tout premiers traitements de fond. Si on ne sait pas si on est passé en progressive, on est certain qu'on n'est plus récurrent depuis un moment. Tu noteras d'ailleurs que les toubibs (ceux qui suivent l'actualité, pas les autres) ne parlent déjà plus de formes récurrentes-rémittentes, mais de formes rémittentes, tout court...
pourquoi certains passent en SP et pas d'autres?
Pour moi, le passage en SP n'est jamais que le moment où tu arrêtes de faire des poussées (fin de RAW), où tu deviens donc moins obnubilé par la seule activité inflammatoire focale (poussées), et où, débarrassé de ce bruit de fond, tu peux te rendre compte de l'éventuelle présence d'une progression à bas bruit (PIRA)...
qu'est ce qui déclenche le passage en SP?
... sauf que cette éventuelle présence d'une progression à bas bruit, était déjà là dès le déclenchement de la maladie, le truc c'est que ni toi, ni ton neuro, ne la voyaient : les poussées faisaient l'effet d'un projecteur en pleine face, comment veux-tu voir des détails fins avec un projecteur dans les yeux ? Après, la présence à bas bruit sera non seulement très variable d'un patient à l'autre (si on en mesure l'ampleur par exemple par le rythme de l'atrophie cérébrale), mais en plus elle restera, du fait de la plasticité cérébrale, silencieuse pendant un certain temps entre le déclenchement de PIRA, et ses premiers symptômes objectifs.
pour quoi le passage en SP est signe d'handicap pour certains mais de stabilisation pour d'autres?
J'avais, il y a un certain temps, vu passer une étude qui analysait sur le long terme l'évolution de l'atrophie cérébrale (PIRA, donc) d'une cohorte de sépiens, vs. une cohorte de "sujets sains". La présentation Powerpoint que je t'avais postée hier parlait d'atrophie cérébrale sépiens vs. sujets sains (sépiens -0,5 à -0,8 % vs témoins < -0,3%). Mouais :mrgreen: : d'après l'étude que j'avais lue, certains sépiens s'en sortaient mieux que la moyenne des sujets sains (et d'autres, évidemment, bien plus mal), il y avait même certains sépiens qui affichaient un rythme annuel de plus quelque chose, ce qui signifiait que leur cerveau ne perdait tellement pas de volume, qu'il en gagnait. La raison n'est pas à chercher ailleurs que dans les erreurs de mesures provoquées par exemple par les mises à jour des logiciels IRM, ou par l'installation d'un équipement plus performant, etc. : je te rassure tout de suite ;).

D'autre part, les études de médecine sont tragiquement peu exigeantes en culture mathématique et je soupçonne la formulation " < -0,3% ", pour les "témoins", de devoir être comprise comme son exact contraire : < - 0,3 %, d'un point de vue mathématique c'est toute valeur comprise dans l'intervalle [- 100 %, - 0,3 %[ (je limite à - 100 % parce que je suppose qu'il est impossible de perdre plus de 100% de son cerveau). Par conséquent, - 0,1 %, qui représenterait pourtant une atrophie cérébrale moins grave, n'en fait pas partie (car - 0,3 % < - 0,1 %, on est d'accord ?), alors que - 1,0 %, qui est un rythme d'atrophie plus rapide que celle du sépien le plus atteint, en fait partie (car -1,0 % < - 0,3 %, désolé, c'est des maths :mrgreen:). L'intervalle "sépiens" [- 0,5 %, - 0,8 %] se retrouve entièrement inclus dans l'intervalle "témoins", ce qui en l'état, n'apporte donc rigoureusement aucune information digne d'intérêt.

Je soupçonne donc le Dr Françoise Durand Dubief d'avoir voulu dire >= -0,3 %, plutôt que < -0,3 %... On est peu de chose :mrgreen:.

Bref. La définition de "secondaire progressive" nécessite une aggravation des symptômes qui ne peut pas être expliquée par une ou plusieurs poussées (tu as le droit d'avoir connu des poussées, mais ces poussées ne doivent pas pouvoir expliquer l'aggravation de ton handicap). Pour le neurologue moyen, "ne pas pouvoir expliquer une aggravation des symptômes par une poussée" signifiera que le patient n'a fait rigoureusement aucune poussée, or son handicap s'est aggravé (si son handicap s'est aggravé et qu'il a connu une poussée, par défaut on associera les deux). A l'époque de mon diagnostic, les formes progressives "avec poussées surajoutées" n'existaient tout simplement pas, c'est une invention relativement récente ; quel patient peut d'ailleurs affirmer, alors qu'il est en forme rémittente et qu'il a un EDSS supérieur à zéro, que l'intégralité de ce handicap objectif lui a été provoqué par des poussées, et pas par l'évolution lente de PIRA ? (la même question s'applique au neurologue).

Tiens, un peu de lecture (avec ce qu'il faut comme pointures dans la liste des auteurs).

Bizzz,

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Re: Bonjour

Message non lu par Couby »

Bonjour JP,

Ouah, quel plaisir de lire ton explication, un peu longue mais tellement intéressante.
Nostromo a écrit : 30 avr. 2023, 22:24

Et donc :twisted: si, pour les formes progressives, je ne vois aucune corrélation entre cette charge lésionnelle IRM et la progression du handicap, j'en vois une beaucoup plus marquée entre atrophie cérébrale et progression du handicap et ce, dès le tout début de la pathologie. A vrai dire, c'est la seule corrélation nette qu'on puisse observer sur l'ensemble de la pathologie : si, au début de la maladie, il y a bien une certaine corrélation entre charge lésionnelle et handicap, cette corrélation est déjà beaucoup moins bonne qu'avec l'atrophie cérébrale. Tout ça pour dire aussi diplomatiquement que possible, que ta neuro a exposé son point de vue à propos de l'atrophie cérébrale... De mon côté je pense à peu près la même chose de la charge lésionnelle, que ce qu'elle pense de l'atrophie cérébrale :mrgreen:.

Et pour ce qui concerne les témoignages de personnes en progressive qui disent que leurs IRM sont inchangées malgré une augmentation de leur handicap, je serais curieux d'avoir le détail de l'histoire : par inchangées, font-elles référence à l'atrophie cérébrale, ou ne s'intéressent-elles, comme bien souvent, qu'à leur seule charge lésionnelle ?

Pour mon cas, je n'ai pas souvenir d'avoir lu sur les CR d'IRM autre chose que la référence à la charge lésionnelle.
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Re: Bonjour

Message non lu par Nostromo »

Salut Anthony,
Couby a écrit :Pour mon cas, je n'ai pas souvenir d'avoir lu sur les CR d'IRM autre chose que la référence à la charge lésionnelle.
Le dernier lien que j'ai posté, attends je te le retrouve, voici, s'efforce de donner des recommandations consensuelles pour la pratique en IRM. C'est plus ou moins la même chose qui était dite en page 54 de cette présentation : tes comptes-rendus n'évoquent donc jamais la morphologie de ton cerveau ? (on parle également parfois d'anatomie).

Pour en revenir au premier lien de cette page, tu y trouves l'illustration suivante :
41582_2020_314_Fig1_HTML.jpg
41582_2020_314_Fig1_HTML.jpg (92.12 Kio) Vu 2178 fois
Qui te présente en fait deux successions chronologiques de clichés sur quatre ans, la première (a) en séquence FLAIR T2 (la plus indiquée pour montrer les lésions), la seconde (b) en séquence T1. Sur cette seconde série, on a mesuré à chaque fois le BPF, "brain parenchymal fraction". Ils ne peuvent pas parler comme tout le monde, hein :mrgreen:, mais en fait c'est très facile à comprendre. La définition qu'ils donnent du BPF est la suivante :
The percentage of the intracranial volume that is occupied by brain parenchyma, calculated as the total intracranial volume minus the volume of cerebrospinal fluid divided by the total intracranial volume.
Que je traduis par :
Le pourcentage du volume intracrânien occupé par le parenchyme cérébral (le cerveau, quoi...), calculé comme ( le volume intracrânien total, moins le volume du liquide cérébrospinal ) divisé par le volume intracrânien total.
(volume intracrânien : l'espace disponible à l'intérieur de la boite crânienne ; on considère que cet espace disponible reste constant dans le temps).

Donc en clair : on a des outils informatiques (ils font en règle très générale partie de la suite logicielle livrée en même temps que l'IRM, on a par exemple SIENA, SIENAX, KNBSI, Freesurfer, ...) pour calculer le volume intracrânien total ; ce volume intracrânien est occupé par le cerveau et par le liquide cérébrospinal (LCS ; on parle encore parfois de liquide céphalo-rachidien, LCR, c'est la même chose) ; l'IRM a également l'outil qui va bien pour calculer le volume du LCS ; on en déduit le volume du cerveau ; il ne reste plus qu'à calculer le pourcentage du volume que le cerveau occupe à l'intérieur de la boite crânienne. Comme je disais : simple.

Il ne reste ensuite plus qu'à regarder l'évolution dans le temps de ce pourcentage, ce qui va te donner un pourcentage annualisé d'atrophie cérébrale. C'est ce qui fait l'objet de la ligne (c) : les auteurs disent que sur les trois premières années, l'évolution de l'atrophie cérébrale est très tranquille, à - 0,089 % / an et qu'en revanche la quatrième année, le patient s'en est pris plein la tronche, avec une perte de - 3,8 % sur une seule année.

Ca sent une fois de plus la grosse erreur de calcul, ils sont terribles, on devrait vraiment plus enseigner les maths dans les facultés de médecine :

Pour passer...

- de 82,0 à 80,9 en une année, ça me donne un pourcentage (forcément annualisé) de - 1,34 % ;
- de 80,9 à 79,8, - 1,36 %
- de 79,8 à 79,7, - 0,13 %

... Et donc, pour passer d'un BPF de 82,0 à 79,7 en trois ans, - 2,80 %, si je te lisse tout ça, ça me donne un pourcentage annualisé de - 0,95 %, ce qui représente un rythme d'atrophie plus de dix fois plus rapide que les - 0,089 % annoncés. On y croit : avec un rythme annualisé d'atrophie cérébrale de - 0,089 %, il faudrait à peine 32 ans pour passer d'un BPF de 82,0 à un BPF de 79,7.

- de 79,7 à 77,2, - 3,14 %, et pas - 3,8 %. Ralalaaaa.


Maintenant, le bémol, car il y en a toujours un : les erreurs de mesure sont fréquentes, comme le sont les variations de précision d'un logiciel à l'autre (et si en plus, c'est des toubibs qui font les calculs, ... :mrgreen:). C'est d'ailleurs précisément pour tenter d'harmoniser ce qu'il faut bien appeler un foutoir que la première étude a été écrite, elle tente notamment de dresser une liste de tous les biais possibles, un véritable inventaire à la Prévert :). Il est possible que cette imprécision inhérente à la méthode, soit une raison pour certains cabinets de radiologie de ne pas risquer de perdre leur temps à essayer de mesurer ça...

Et puis comme je disais, pour le patient ça ne sert pas à grand chose de savoir tout ça : vu qu'il n'existe pour l'instant aucun traitement contre cette neurodégénérescence et que d'autre part, le mal qui a déjà été fait ne peut pas être réparé, ... voilà comment, quoi :shock:.

A bientôt,

JP.
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Re: Bonjour

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Nostromo a écrit : 01 mai 2023, 15:49 Coulinette,
Linette2021 a écrit :Excellents les articles. Donc en gros nous sommes Ok en SP ce sont forcément l'atrophie et/ou la perte axonale qui sont à l'origine de la dégradation progressive ...
"Forcément", avec une pathologie aussi retorse que la sep, c'est un adverbe à proscrire de ton vocabulaire, mais à part ça c'est ce que j'en pense, oui. mdr mdr

Selon moi, atrophie cérébrale et perte axonale désignent la même chose, disons qu'à l'échelle microscopique, qu'est globalement incapable de voir l'IRM, la perte axonale entraîne à l'échelle macroscopique une atrophie cérébrale parfaitement visible par la même IRM. Perte axonale, pour ne pas dire neuronale : une fois l'axone détruit, le neurone perd la seule raison qu'il avait d'exister et donc, il meurt et se fait dégager par le liquide cérébro-spinal. Ce qui entraîne sa disparition, et donc une réduction du volume du cerveau. Laquelle réduction de volume est donc, dans l'ensemble, visible à l'IRM.

Tel que je le vois (c'est pour bonne partie intuitif, mais je ne pense pas être si loin que ça de comment ça se passe réellement), l'ordre naturel des choses est le suivant : à force de se faire bouffer sa myéline, l'axone est laissé à nu. Or la myéline ne sert pas qu'à la conduction saltatoire (transmission beaucoup plus rapide du signal le long de l'axone), elle sert également à protéger l'axone (le potentiel d'action continue souvent à passer le long d'un axone mis à nu : même si c'est plus lentement, du fait de la disparition des nœuds de Ranvier, il continuera à passer). L'axone non protégé va alors finir par disparaître, le reste du neurone le suivra peu de temps après, ce qui entraînera donc un certain nombre de conséquences, dont entre autres des problèmes cognitifs et une atrophie cérébrale accélérée. Atrophie cérébrale qui se manifeste d'ailleurs, pour la plus grande partie, dans le cortex cérébral : or le cortex cérébral est truffé de somas (les "corps" des neurones, cytoplasmes + noyaux, i.e. la substance grise, celle qui est en première ligne dans les fonctions cognitives), beaucoup moins de substance blanche.

Note d'ailleurs que certains axones, en règle très générale les plus courts (au pif, ceux du cortex qui servent aux fonctions cognitives...), ne sont de base pas myélinisés. En toute logique, il y a une certaine probabilité pour qu'ils soient les premiers à se faire dégommer, vu qu'ils ne sont pas protégés, et le reste du neurone à leur suite. Or leur disparition n'entraîne a priori pas de lésion : les lésions (non actives) qu'on voit à l'IRM sont le résultat des efforts du système nerveux central pour réparer la gaine de myéline de l'axone blessé, via les astrocytes qui vont former une nouvelle gaine autour de l'axone (gliose astrocytaire, nouvelle gaine qui sera beaucoup moins efficace que celle de myéline, elle ne permettra notamment aucune conduction saltatoire). Dans le cas d'un axone non myélinisé, bin une fois l'axone mort, il n'y a pas beaucoup d'efforts de cicatrisation à faire, donc pas de charge lésionnelle particulièrement phénoménale : c'est un blessé qui va se cicatriser, pas un mort... Toute la différence entre la charge lésionnelle et l'atrophie cérébrale. Et ce qui explique pourquoi les toubibs ont longtemps été persuadés (je suis sûr que tu trouveras encore, aujourd'hui, en France, des neuros qui te sortiront un tel discours), vu que les "plaques" lésionnelles de la sep ne sont jamais observées sur la substance grise (forcément...), que la sep était spécifiquement une pathologie de la substance blanche. Elle est bien bonne :mrgreen:.

Je disais que les axones non myélinisés se rencontraient essentiellement dans le cortex cérébral : c'est précisément là qu'on note la présence d'une atrophie cérébrale accélérée, dès les tout premiers stades de la pathologie. Si tu considères que RAW représente les attaques contre la myéline, alors que PIRA représente les attaques contre les axones eux-mêmes, alors tout se tient...
Mais normalement sur l'IRM on évalue l'évolution de l'atrophie... la perte axonale, non il me semble. Donc dégradation progressive de l'état et IRM inchangée me paraissent incompatibles.
Certes mais ce que je te disais, c'est qu'une grosse majorité de patients sont tellement obnubilés par leur seule charge lésionnelle (alors que la meilleure chose qu'ils pourraient en faire, c'est se la carrer... enfin voilà quoi, tu m'as compris :mrgreen:) qu'ils en oublient tout le reste, et que par conséquent, quand ils vont apporter leur témoignage (car c'était de cela que tu me parlais : témoignages de patients), ils parleront d'une stabilité de leurs IRM (comprendre : stabilité de la charge lésionnelle) associée à une progression de leur handicap.

Comme par ailleurs, jusqu'à plus ample informé il n'existe aucun traitement contre la perte axonale, je soupçonne également les neuros de glisser cet aspect des choses sous le tapis et de ne pas en informer les patients aussi clairement qu'ils pourraient, préférant mettre l'accent sur "c'est super, vous n'avez aucune nouvelle lésion". Ce qui part d'une bonne intention, c'est plus ou moins le même principe que celui que j'emploie de mon côté depuis que j'ai délibérément arrêté, il y a vingt ans, de m'intéresser à cet aspect de ma sep.
Ceci nous permet également de comprendre pourquoi les traitements immunodilatateurs sont efficaces sur le long terme pour certains sépiens mais pas pour d'autres, puisqu'environ 50% des sépiens passent en progressive et les immunodilateurs ne sont pas efficaces sur la partie neurodégénérative de la maladie caractéristique de la SP. Le reste continu en RR et les immunodilateurs continuent à être indiqués.
Fais-moi une faveur, enseigne une bonne fois pour toutes à ton correcteur orthographique que ce n'est pas dilatateurs, mais modulateurs ou suppresseurs :mrgreen:.

A part ça, je ne sais pas au bout de combien d'ancienneté dans la maladie, un traitement de fond continue à être indiqué : à partir du moment où tu ne fais plus de poussées, ce qui finit toujours par arriver au bout de x années, en quoi un traitement de fond pourrait-il encore être utile ? "Ah oui mais si je ne fais plus de poussée, c'est justement parce que je prends un traitement de fond !" : raisonnement circulaire et de toute façon, la disparition des poussées au bout d'un certain temps était déjà observée avant l'apparition des tout premiers traitements de fond. Si on ne sait pas si on est passé en progressive, on est certain qu'on n'est plus récurrent depuis un moment. Tu noteras d'ailleurs que les toubibs (ceux qui suivent l'actualité, pas les autres) ne parlent déjà plus de formes récurrentes-rémittentes, mais de formes rémittentes, tout court...
pourquoi certains passent en SP et pas d'autres?
Pour moi, le passage en SP n'est jamais que le moment où tu arrêtes de faire des poussées (fin de RAW), où tu deviens donc moins obnubilé par la seule activité inflammatoire focale (poussées), et où, débarrassé de ce bruit de fond, tu peux te rendre compte de l'éventuelle présence d'une progression à bas bruit (PIRA)...
qu'est ce qui déclenche le passage en SP?
... sauf que cette éventuelle présence d'une progression à bas bruit, était déjà là dès le déclenchement de la maladie, le truc c'est que ni toi, ni ton neuro, ne la voyaient : les poussées faisaient l'effet d'un projecteur en pleine face, comment veux-tu voir des détails fins avec un projecteur dans les yeux ? Après, la présence à bas bruit sera non seulement très variable d'un patient à l'autre (si on en mesure l'ampleur par exemple par le rythme de l'atrophie cérébrale), mais en plus elle restera, du fait de la plasticité cérébrale, silencieuse pendant un certain temps entre le déclenchement de PIRA, et ses premiers symptômes objectifs.
pour quoi le passage en SP est signe d'handicap pour certains mais de stabilisation pour d'autres?
J'avais, il y a un certain temps, vu passer une étude qui analysait sur le long terme l'évolution de l'atrophie cérébrale (PIRA, donc) d'une cohorte de sépiens, vs. une cohorte de "sujets sains". La présentation Powerpoint que je t'avais postée hier parlait d'atrophie cérébrale sépiens vs. sujets sains (sépiens -0,5 à -0,8 % vs témoins < -0,3%). Mouais :mrgreen: : d'après l'étude que j'avais lue, certains sépiens s'en sortaient mieux que la moyenne des sujets sains (et d'autres, évidemment, bien plus mal), il y avait même certains sépiens qui affichaient un rythme annuel de plus quelque chose, ce qui signifiait que leur cerveau ne perdait tellement pas de volume, qu'il en gagnait. La raison n'est pas à chercher ailleurs que dans les erreurs de mesures provoquées par exemple par les mises à jour des logiciels IRM, ou par l'installation d'un équipement plus performant, etc. : je te rassure tout de suite ;).

D'autre part, les études de médecine sont tragiquement peu exigeantes en culture mathématique et je soupçonne la formulation " < -0,3% ", pour les "témoins", de devoir être comprise comme son exact contraire : < - 0,3 %, d'un point de vue mathématique c'est toute valeur comprise dans l'intervalle [- 100 %, - 0,3 %[ (je limite à - 100 % parce que je suppose qu'il est impossible de perdre plus de 100% de son cerveau). Par conséquent, - 0,1 %, qui représenterait pourtant une atrophie cérébrale moins grave, n'en fait pas partie (car - 0,3 % < - 0,1 %, on est d'accord ?), alors que - 1,0 %, qui est un rythme d'atrophie plus rapide que celle du sépien le plus atteint, en fait partie (car -1,0 % < - 0,3 %, désolé, c'est des maths :mrgreen:). L'intervalle "sépiens" [- 0,5 %, - 0,8 %] se retrouve entièrement inclus dans l'intervalle "témoins", ce qui en l'état, n'apporte donc rigoureusement aucune information digne d'intérêt.

Je soupçonne donc le Dr Françoise Durand Dubief d'avoir voulu dire >= -0,3 %, plutôt que < -0,3 %... On est peu de chose :mrgreen:.

Bref. La définition de "secondaire progressive" nécessite une aggravation des symptômes qui ne peut pas être expliquée par une ou plusieurs poussées (tu as le droit d'avoir connu des poussées, mais ces poussées ne doivent pas pouvoir expliquer l'aggravation de ton handicap). Pour le neurologue moyen, "ne pas pouvoir expliquer une aggravation des symptômes par une poussée" signifiera que le patient n'a fait rigoureusement aucune poussée, or son handicap s'est aggravé (si son handicap s'est aggravé et qu'il a connu une poussée, par défaut on associera les deux). A l'époque de mon diagnostic, les formes progressives "avec poussées surajoutées" n'existaient tout simplement pas, c'est une invention relativement récente ; quel patient peut d'ailleurs affirmer, alors qu'il est en forme rémittente et qu'il a un EDSS supérieur à zéro, que l'intégralité de ce handicap objectif lui a été provoqué par des poussées, et pas par l'évolution lente de PIRA ? (la même question s'applique au neurologue).

Tiens, un peu de lecture (avec ce qu'il faut comme pointures dans la liste des auteurs).

Bizzz,

JP.
Hello JP,

Effectivement le forcément est à bannir!
l'article est hyper intéressant! et concernant le traitement ... l'éternel débat sur "est ce le traitement qui est efficace à long terme ou est-ce la sep qui est bénigne"... mais à ma connaissance lorsqu'il n'y pas d'évolution IRM et pas de poussées en 5 ans le traitement peut être revu et ce sera dans ce cas le choix du patient de poursuive ou non, le contrôle IRM est maintenu en revanche... j'ai lu beaucoup de témoignages en ce sens pour certains la stabilité s'est poursuivi pour d'autres les poussées ont repris. Le dernier mot revient au patient.
Bises
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Re: Bonjour

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Couby a écrit : 08 févr. 2023, 10:47 Avant tout merci de m'accueillir parmi vous.

Je me nomme Anthony, 43 ans, diagnostiqué SEP RR en 2015 après 1 an en SCI.
D'abord sous Aubagio, arrêté en 2021 pour des neuropathies, je suis sous Tecfidéra depuis avril 2021.
En septembre dernier, grosse grosse fatigue, RDV avec le neurologue en octobre, puis bolus de solumédrol en novembre (qui n'ont pas fait grand chose!) enfin IRM médullaire et cérébral en décembre qui ne révèle aucune nouvelle tâche malgré de nombreux nouveaux symptômes. J'ai fait également des prises de sang qui n'ont révélées qu'un déficit en vitamine D.
Depuis Octobre, j'ai des difficultés à la marche, des soucis urinaires et des problèmes de préhension et sensibilité avec le côté gauche, j'échappe par moment les objets si je ne regarde pas et je suis gaucher :lol:
Mon pied gauche traine, j'ai une attelle de releveur de pied et une canne de marche et j'ai la jambe droite qui "tremble" en position debout. J'ai également des fourmillements et picotements ainsi que des spasmes dans les jambes. J'ai moins de force côté gauche (main et jambe) et j'échappe par moment les objets si je ne regarde pas.
Je viens de faire un EMG qui ne montre rien de probant. Mon neuro veut que je fasse d'autres examens (potentiels évoqués, nouvelle ponction lombaire) car il n'est pas sûr que mes symptômes viennent de la SEP car j'ai également un Spondylolisthésis L5-S1 qui m'a un peu ennuyer il y a 2 ans (petit séjour en MPR pour remettre ça en place).
Mon neurologue a évoqué 2 pistes pour valider mes symptômes: séquelles de mon Spondylolisthésis ou progression de la SEP en forme secondaire progressive, ce qui me fait un peu peur.
A suivre.

Merci de m'avoir lu.
Hello Couby,

Tu peux si tu le souhaites poser la question à ton neuro lors du prochain RDV sur l'atrophie cérébrale et son évolution dans le temps. En ce qui me concerne, j'ai fais trois IRM et elle est mesurée dans chacune même si ils précisent à chaque fois qu'il n'y a pas d'atrophie (je suis novice dans la sep). Mais je constate que l'évolution de l'atrophie est bien controlée. Comme le dit JP ça ne change pas grand chose car il n'y a pas de traitement contre mais ça me permet de voir si je suis entrée dans la phase neurodégénérative de la maladie ou pas et pour les personnes qui voient leur état se dégrader d'en comprendre les causes. Cela me parait important.

Belle journée
Linette

A bientôt
Linette
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Re: Bonjour

Message non lu par Nostromo »

Coulinette,
Linette2021 a écrit :l'article est hyper intéressant!
Certes. Tu apprécies, j'espère, le foutoir qu'ils décrivent comme étant la situation actuelle ? Puisque tu sembles aimer ça, je te propose la thèse de la Dre Françoise Durand Dubief (dont il était question dans un message précédent, de la "cohorte lyonnaise"), qui s'intéressait déjà, il y a douze ans, à cet aspect des choses. Cerise sur le gâteau, c'est en français 8) !
et concernant le traitement ... l'éternel débat sur "est ce le traitement qui est efficace à long terme ou est-ce la sep qui est bénigne"... mais à ma connaissance lorsqu'il n'y pas d'évolution IRM et pas de poussées en 5 ans le traitement peut être revu et ce sera dans ce cas le choix du patient de poursuive ou non, le contrôle IRM est maintenu en revanche...
Le patient reste à tout moment totalement libre de décider ce qu'il veut, dans la direction "moins (voire plus du tout) de traitements" comme dans la direction "moins (voire plus du tout) d'examens médicaux". C'est dans l'autre sens que c'est plus difficile : je suppose que si un patient avec un index JC lourdement chargé demande à passer de l'interféron au natalizumab, son neuro pourra s'y opposer. Mais ça reste une supposition.

Après, ce qu'il faut prendre en compte est également l'ancienneté dans la maladie / l'âge du patient. Après 20 ans d'ancienneté dans la maladie, continuer à avoir des poussées est de toute façon tout à fait exceptionnel. Avec ou sans traitement :mrgreen:. De la même façon que continuer à avoir des poussées après l'âge d'une cinquantaine d'années est plutôt rare (ça arrive, mais c'est rare).
j'ai lu beaucoup de témoignages en ce sens pour certains la stabilité s'est poursuivi pour d'autres les poussées ont repris.
En termes de niveau de preuve, on est ici dans l'étude de cas, c'est à dire au ras des pâquerettes. Il serait bon d'harmoniser un peu tout ça, déjà rien qu'une étude de cohorte serait la bienvenue...
Le dernier mot revient au patient.
Ou a sa sep :shock:...

Bizzz,

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Re: Bonjour

Message non lu par Couby »

Bonjour Linette,

Je viens de regarder quelques CR d'IRM (il y en a une tripotée depuis 2015 :D ) et dans certains, effectivement, il est noté "trophicité cérébrale conservée".
Je verrai au prochain rdv pour qu'il m'explique tout ça.
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Re: Bonjour

Message non lu par Couby »

Bonjour JP,

Tes posts sont tellement intéressant et instructifs pour moi. Je découvre des choses que j'ignorais sur la SEP.
Merci beaucoup.
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Re: Bonjour

Message non lu par Nostromo »

Salut Anthony,
Couby a écrit :Je découvre des choses que j'ignorais sur la SEP.
Il n'est jamais inutile de connaître son adversaire, surtout quand il est aussi coriace... Cela dit, une particularité de la sep est que la "base de connaissances" est particulièrement mouvante, les certitudes d'hier sont régulièrement foutues par terre. Ainsi, jusqu'à une date pas si ancienne, on considérait que la neurodégénérescence existait certes, mais ne se déclenchait éventuellement qu'en toute fin de maladie et ne se rencontrait donc que sur les sépiens les plus âgés et les plus atteints, arrivés en fin de parcours d'une sep qui les avait particulièrement emmerdés pendant toute une vie.

Ce n'est qu'en 2008 que la fameuse étude de Confavreux était venue donner un coup de balai dans cette certitude. Même le Figaro en avait fait un article...

A bientôt,

JP.
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Re: Bonjour

Message non lu par mariel13 »

Nostromo a écrit : 03 mai 2023, 15:03 Salut Anthony,
Couby a écrit :Je découvre des choses que j'ignorais sur la SEP.
Il n'est jamais inutile de connaître son adversaire, surtout quand il est aussi coriace... Cela dit, une particularité de la sep est que la "base de connaissances" est particulièrement mouvante, les certitudes d'hier sont régulièrement foutues par terre. Ainsi, jusqu'à une date pas si ancienne, on considérait que la neurodégénérescence existait certes, mais ne se déclenchait éventuellement qu'en toute fin de maladie et ne se rencontrait donc que sur les sépiens les plus âgés et les plus atteints, arrivés en fin de parcours d'une sep qui les avait particulièrement emmerdés pendant toute une vie.

Ce n'est qu'en 2008 que la fameuse étude de Confavreux était venue donner un coup de balai dans cette certitude. Même le Figaro en avait fait un article...

A bientôt,

JP.
Ouf alors si Le Figaro en parlait, tout va bien mdr
Bon dans ma jeunesse je vendais Le Figaro à cettains vacanciers de la haute tant qu’à faire riree

Bon Anthony Effectivement Jean-Phi est riche d’enseignements mais en attendant fais comme tu peux et le sens ….. désolée c’est ce que je pratique depuis 1998 … lorsque le docteur Pelletier me demandait si je faisais du sport ….

Donc cette colocataire est particuliere à chacun

alors tirer des conclusions ou autres je laisse ça aux experts !

bon courage en attendant j’avais fais une bonne tarte aux fruits …les fraises étaient pour mes z’enfants…
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Prenez soin de vous et courage !
Bises
Marie-LL





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Re: Bonjour

Message non lu par maglight »

Très belle tarte marieL :D
Bonsoir à tous

Je repasse ici, car quand même .... cette article du Figaro, vaut le détour.
«Nous avons été frappés de myopie», s'autoaccuse M. Confavreux, «en ne voyant que l'arbre des poussées qui cachait la forêt de la destruction chronique».
Ah oui ? 2008, pour arriver a ce constat ?!! Mais, c'est pas de la myopie, dont ils sont frappés. On serait plutôt sur une cécité totale bilatérale épidémique. Alors que l'évolution naturelle de la SEP, tant à voir les poussées disparaitrent dans le temps, pour laisser place a une progression (SEP SP) du handicap, les types arrivent (enfin) à la conclusion, que l'inflammation à bas bruit (PIRA) est serait ( ah c'est vrai, on emploi que le conditionnel en science) la cause de la progression du handicap. Pfiou, des flèches les gars !
Même avant l'arrivée des techniques IRM, ils devaient bien se douter qu'un truc ne collait pas, puisque leurs patients n'avait plus de poussée et que leur état s'aggravait.( Charcot l'avait déjà observé).
«Cela veut dire que nos stratégies thérapeutiques doivent évoluer», estime le Dr Confavreux, «il ne suffit plus de traiter les foyers d'inflammation aiguë, il faut s'attaquer à l'inflammation diffuse chronique, dans le sanctuaire profond du cerveau. C'est la nouvelle frontière de la SEP».
Ca fait 15 ans, quand même ! Bah dites donc, va falloir arrêter la profession de Chercheurs, pour passer de toute urgence, à celle de Trouveur ! Désolée pour le mauvais esprit, mais j'ai du mal a croire, qu'en tout ce temps, ils ne trouvent rien de mieux à proposer. Ah, si, ils nous ont modifié le menu macdo en 2017, c'est vrai, autant pour moi.
Sinon, merci Jipé, pour ton article du Figaro. C'est un bon outil, accessible au grand public, pour faire sortir de l'ornière, les personnes restées bloquées à la version antérieur à 2008
Nostromo a écrit : 03 mai 2023, 15:03 Il n'est jamais inutile de connaître son adversaire, surtout quand il est aussi coriace... Cela dit, une particularité de la sep est que la "base de connaissances" est particulièrement mouvante, les certitudes d'hier sont régulièrement foutues par terre.
Voilà.
Quand je pense que l'air de broca, a été validé pendant 150 ans, comme le siège de la parole, pour qu'on se rende compte que walou. (excellent article, d'ailleurs) On a le droit de se tromper, mais avec le cerveau, ils arrivent quand même , à se tromper pendant plus d'un siècle. :roll:
Heureusement, il nous reste nos ressentis et nos témoignages, :D que nous pouvons croiser, ici sur le forum. Si
ça ne nous aide pas a trouver un TTT, c'est un vrai + pour vérifier, si d'autres sont confrontés, à telle situation ou à tel symptôme.
Bonne soirée à tous :D
Tchuss
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