Yo !
Amélia a écrit :Si je comprends bien, l IRM seul (ou la ponction lombaire ) ne suffit pas à être sûr d une SEP?
Tout dépend en fait d'où tu situes la barre de "sûr" : 80%, 90%, 95%, 99%, 99,5%, etc., ?
Tu as une expression régulièrement employée avec la sep, qui est celle de sep "cliniquement définie". Autrement dit, une sep définie par l'examen clinique (qui inclut donc à la fois la présence de symptômes suffisamment différents pour montrer la DIS, et suffisamment étalés dans le temps pour montrer la DIT). Une sep "cliniquement définie" offre le plus élevé niveau de certitude qu'on ait pour diagnostiquer une sep. L'IRM est quant à elle appelée un moyen "paraclinique", autrement dit l'IRM peut bien montrer ce qu'elle veut, d'un point de vue clinique elle ne montre rien (les contradictions entre ce que montre l'IRM et l'état clinique réel du sujet sont tellement fréquentes qu'elles ont reçu le doux nom de "paradoxe clinico-radiologique".
L'IRM comme la ponction lombaire peuvent donner des indications en faveur, ou en défaveur d'une sep. Pour l'IRM, c'est la présence de lésions disséminées dans différentes zones stratégiques sur snc : selon les tout derniers critères, si on coche deux zones, on a la DIS ("de mon temps", il en fallait plus que ça, tout fout le camp

) ; ainsi que l'éventuelle présence simultanée de lésions anciennes et de lésions actives (l'IRM permet de distinguer entre les deux) : si on coche les deux, on a la DIT. Sauf qu'on démontre alors la DIS et la DIT de façon paraclinique, et je te renvoie au paradoxe clinico-radiologique pour ce qui est de la pertinence clinique de la chose.
Tu pourras considérer que mes propos enculent les mouches

, mais il faut savoir que lorsqu'on pratique des autopsies "tous-venants", tu as au moins autant de sujets autopsiés qui présentent sur le cerveau des lésions considérées comme caractéristiques de la sep, mais
sans jamais avoir été diagnostiqués (c'est donc qu'ils ne se portaient pas si mal que ça), que de sujets qui avaient été diagnostiqués sep (dans leur cas, leur état clinique le justifiait peut-être…). Les sujets non-diagnostiqués sep mais qui en présentent à l'autopsie les lésions caractéristiques, seraient en toute logique, de leur vivant, ressortis positifs à l'IRM, puisque le but de l'IRM est précisément de montrer les lésions. Que croire, dans ces conditions ?
Pour la ponction lombaire c'est encore plus compliqué : on va tester la présence de bandes oligoclonales IgG (immunoglobulines G). Si ces bandes sont présentes, c'est un argument fort en faveur d'une sep, car cela démontre la rupture de ce qu'on appelle la "barrière hémato-encéphalique", dont le rôle est en gros d'empêcher que le sang et son contenu aillent mettre le bazar dans le système nerveux central -- une rupture de la bhe est une condition nécessaire, mais pas suffisante, de la sep. Si elles sont absentes, on sera tenté de chercher une autre cause que la sep. Sauf qu'en ce qui me concerne, mes IgG étaient vierges… alors que ma sep est cliniquement définie (et largement

). Et je suis loin d'être le seul sur ce forum à être dans ce cas. Probabilités, tout ça...
Le critère temporel me semble difficile dans mon cas car je peux dire que j ai eu deux épisodes où je n arrivais plus à marcher. Sinon J ai des symptômes qui allaient et venaient mais ces derniers temps ils sont devenus permanents et s étendent à d autres zones. Si on a des symptômes permanents de SEP ( peu importe lesquels) est ce que cela compte dans ce critère ?
Il faudrait voir déjà le temps qui sépare ces symptômes, leur durée, leur évolution éventuelle… Des symptômes permanents peuvent être pris en compte (mais même question : depuis combien de temps ?) mais tout cela dépasse largement les connaissances générales que je t'ai données jusqu'ici et nécessitera l'opinion éclairée d'un neurologue.
Chose que tu devrais, je te le souhaite, obtenir d'ici peu

.
A bientôt,
Jean-Philippe.