Bonsoir Jean-Philippe,
Bonsoir Bashogun,
Messieurs,
Merci pour vos messages pertinents.
Je vais essayer de répondre à chacun d'entre vous à commencer par Jean-Philippe.
J'ai lu par ailleurs tes opinions sur les traitements, sache que je les partage en ce qui me concerne, mais que je ne les partage pas forcément en ce qui concerne tout le monde. Je pense qu'en plus de leur effet, pas colossal mais réel, principalement sur la réduction de la fréquence des poussées, ils peuvent également, et plus souvent qu'on croit, jouer un rôle de stabilisateur moral pour le patient ; qui dit stabilité morale dit moins de sensibilité au stress, or le stress est soupçonné de ne pas être l'ami de l'évolution de l'état de santé du patient, donc c'est le genre de sujet à n'aborder qu'avec des pincettes doublées de velours.
Je suis d'accord avec toi et je ne sous estime en aucun cas (bien au contraire) les merveilles que peut accomplir l'effet placebo sur un individu.
Ça reste du pognon dans les deux cas, c'est juste la taille du business qui change. Ainsi que, parfois, la moralité des intervenants. Qu'entends-tu donc alors exactement, ma chère Baronne, par "moins conventionnels" ?
Encore une fois, d'accord avec toi. Tout est affaire de business et de pognon quelque soit la méthode proposée.
Pour la petite histoire, j'ai enquêté il y a quelques années sur le prix des médicaments et c'est fou le pouvoir du lobbying pharmaceutique.
Mais pour te répondre, j'entends par "moins conventionnel", des méthodes moins classiques, moins traditionnelles, plus holistiques.
A savoir, des méthodes qui seraient fondées sur la notion d'un soin apporté en tenant compte de la « globalité de l'être humain » : physique, émotionnel, mental et spirituel, ou corps-esprit et prétendent se distinguer de la médecine proprement dite en considérant le patient « comme une personne et non comme un malade ».
Je ne supporte fondamentalement pas "le chimique" et ai pour habitude de me soigner à base d'homéopathie, de plantes ou d'huiles essentielles. Et ça fonctionne très bien pour moi. Peut être encore un effet de Monsieur Placebo vu qu'aucune étude clinique ne montre la réelle efficacité de ces traitements.
Bien sûr, j'ai bien conscience qu'un neurologue ne va pas me proposer des tisanes.
Je me souviens de ma première conversation avec ma neuro (que j'apprécie beaucoup par ailleurs) quand je lui ai parlé de somatique et de psychologie et de son air incrédule avant qu'elle m'avoue finalement que "95% de la guérison tenait au moral du patient".
J'ai un cursus en psychologie (en plus de mes études de Journalisme) et peut être que ça m'influence beaucoup. C'est même sûr, en fait.
Bref...
J'aimerais bien te connaître un peu mieux : quel âge as-tu, quelle est ton histoire dans la maladie, i.e. depuis combien de temps la première poussée, combien de poussées, ont-elles laissé des traces, etc. ?
Je crois avoir répondu à toutes ces questions dans mes messages précédents à part la question de l'âge que je mentionne uniquement dans mon message de présentation.
J'ai donc 40 ans. Diagnostiquée en mars 2018. SEP RR. 1 seule poussée et rien depuis. Aucune séquelle. 100% de mes capacités cérébrales et motrices. Juste quelques douleurs parfois dans l'aine, des troubles cognitifs (essentiellement mémoire) mais qui disparaissent très vite.
Je ne me sens vraiment pas malade et ne me considère pas comme telle. Je vis normalement.
Ce n'est pas "vraiment mauvais", c'est juste "vraiment médiocre", n'exagérons pas

. Et si ta question sur le pourquoi du remboursement est vraiment sincère (n'y décèlerait-on pas une pointe de provocation

?), je suggère comme explication que l'arrêt du remboursement, étant donné le tarif de ces choses-là, provoquerait une levée de boucliers sans précédent.
Pas de provocation, juste une pointe d'ironie. Mais ce que je dis n'est pas complètement "déconnant". Il suffit de regarder ce qu'il s'est passé avec les médicaments alzheimer en août dernier.
Ils ont justement été déremboursés par la SS car justement la HAS a jugé trop "modeste" l'efficacité de ces médicaments.
Depuis le conseil de l'état a été saisi par des associations de patients dont France Alzheimer, mais il n'en demeure pas moins que le résultat est là. Il pourrait très bien arrivé la même chose aux médicaments pour la Sep. Ou en tout cas, certains pourraient se voir retirer du marché.
Les ASMR sont situés en 1 et 5. 1 étant la meilleure note et 5 la pire.
Les médicaments contre la Sep sont tous situés entre 4 et 5.
D'où quand, on ne supporte pas le "chimique" comme moi, la question de prendre quotidiennement un traitement qui risque de me détraquer je ne sais pas quoi pour une efficacité médiocre voire nulle.
Surtout en ayant fait qu'une seule poussée en 10 mois.
Mais c'est une vraie interrogation de ma part en fait. Je suis encore en pleine réflexion, mais il va falloir que je me décide "vite" car mes ordonnances en vue de mettre en place un traitement sous gylenia m'ont été prescrites. Je dois prendre rdv chez toute une batterie de spécialistes.
Tu te demandais par ailleurs quel pourcentage de patients prenaient les traitements classiques, et quel pourcentage autre chose. Il est très difficile de répondre à cette question, car on ne connait qu'à la grosse louche la prévalence réelle de la sep.
.../...
Un autre élément de réponse : j'ai rencontré en consultation mon neurologue historique fin juin 2018, il ma déclaré que j'étais le premier patient qu'il rencontrait depuis plus de dix ans, à n'avoir jamais été sous traitement (or des patients sep, il en rencontre un paquet, il ne fait que ça). Mais là encore : quand tu ne prends pas de traitement, une fois ton diagnostic en poche, as-tu autant de raisons de te faire suivre par un neuro que si tu es sous traitement ?
Oui je me doute bien que les statistiques ne sont pas fiables à 100%. Et que, effectivement, quand on ne prend pas de traitement, on ne rentre pas forcément dans le calcul des malades répertoriés.
Concernant un suivi, là encore, c'est une question que j'ai. Je trouve ça intéressant pour suivre la progression de la maladie.
Evidemment, on peut juste aller voir son médecin généraliste et se faire prescrire une IRM tous les 6 mois. Mais l'avis d'un neurologue reste plus fiable pour moi.
Et je me dis que dans 1 an, 5 ans, 10 ans... peut être que de nouveaux traitements seront proposés et peut être plus adaptés à ma personne et que j'aurais l'envie d'essayer un nouveau protocole.
Je ne veux pas me fermer de portes en tout cas.
Après, j'ai entendu des cas qui étaient condamnés par les neurologues à finir en fauteuil au bout de 2 ans et qui 10 ans après se portent toujours comme un charme...
Bullshit

. Peut-être qu'une poignée de neurologues renégats se seront-ils permis un tel pronostic, mais il est alors plus que temps de les radier du Conseil de l'Ordre. Une des caractéristiques essentielles de la sep est son imprédictibilité pour chaque patient en particulier. Les neurologues ont des connaissances statistiques étendues sur la maladie, ils en déduisent que tel cas présentera telles probabilités d'évolution au bout de telle période, tout en restant conscients que le caractère imprévisible de la bête leur interdit pour l'instant tout pronostic individuel. Note également que ta sep pourra tout à fait te contraindre au fauteuil au bout de deux ans, puis être suivie d'une rémission telle que tu te porteras comme un charme au bout de dix. Tout ça, les neurologues ne le savent que trop : imprédictibilté.
Là, encore, je suis d'accord. Je ne faisais que rapporter ce que me disait une malade pas plus tard que jeudi dernier.
Je pense qu'elle a dû prendre des raccourcis pour me parler de son cas trop fière, en plus, d'avoir trouvé un remède soit disant "miracle", un complément alimentaire venant des Etats-Unis et dont j'attends encore des informations.
Sans doute une réaction de défiance vis à vis de la médecine traditionnelle de sa part et une forme de réassurance face à la maladie. C'est en tout cas comme cela que je l'ai interprété.
Je passe maintenant aux messages de Bashogun
je suppose que si ton IRM a montré de nombreuses lésions, qui devaient être anciennes pour certaines et liées à ta poussée de mars pour d 'autres, tu as dû avoir des poussées antérieures, qu'elles aient été asymptomatiques ou qu'elles aient donné lieu à des symptômes qui ne t'ont pas suffisamment alertée pour consulter.
L'entretien avec ton neurologue a-t-il permis de mettre au jour les symptômes passés
En effet, selon ma neurologue, mes lésions sont là depuis 4 ou 5 ans. Situées dans une zone silencieuse du cerveau ce qui expliquerait, selon elle, que je n'ai pas fait de poussée jusqu'ici.
En revanche, je contracte "régulièrement" depuis 2013 (c'est marrant parce que je me souviens très bien de la 1ère, l'endroit, le contexte etc. C'est pour ça que je donne une date) des infections urinaires. Notamment, j'ai remarqué ça et, je ne sais honnêtement pas, si c'est lié ou non (comme quoi, encore une fois la somatique et la psychologie a son importance pour moi), mais ces infections surviennent toujours après de fortes contrariétés.
En dehors de ça, je suis spasmophile. Mais pour ma neurologue, aucun lien.
Elle pencherait plus pour les infections urinaires, comme étant à l'origine de ma Sep.
A toi de voir si préfère tenter Gilenya maintenant ou si tu préfères attendre une prochaine poussée.
Je crois que je préfèrerais décliner pour le moment et attendre, en effet, d'avoir une autre poussée avec son lot de bolus.
Mais ma neurologue n'a pas été "très rassurante". C'est pas le mot, mais j'ai senti chez elle une vraie volonté de me faire prendre conscience de l'importance d'un traitement de fond dans mon cas pour reculer la progression de la maladie.
On a justement parlé de la différence de mon état clinique (au top !) avec l'importance de mes lésions.
En disant que d'autres patients pouvaient se porter moins bien que moi, mais avoir moins de lésions.
C'est perturbant... Je ne sais pas trop quoi conclure de tout ça. Je pense qu'il faut écouter son corps et son esprit, mais il ne faut pas non plus, nier, à mon sens, l'importance de la maladie et justement le bénéfice d'un traitement.
Sauf que je ne suis pas convaincue par l'efficacité de ces derniers.
Vais-je en profiter pour faire mon outing ?...
Oh bah allez y, ne vous gênez pas. on est entre nous, ici.
A très vite de vous lire,
Baronne