Parce que ça peut vmt aller très très mal
Posté : 26 nov. 2016, 17:05
Slt tout le monde
Si je viens poster sur ce forum aujourd'hui, c'est que j'ai une période creuse...
J'ai passé ma vie à gérer les problèmes des autres, ce n'était qu'une façade, un exutoire, un moyen de m'occuper l'esprit suffisamment pour ne pas penser que j'avais moi même des soucis à régler ; plus ou moins importants, c'est sûr! Mais j'ai toujours pensé qu'à partir du moment où ça dérange la personne concernée, ça suffit à dire que ça compte...
Bref! J'ai fonctionné pendant des années avec un système de boîtes, plus ou moins grosses, dans lesquelles je mettais mes problèmes pour les enfouir au plus profond de moi et en me disant que, quand j'aurai un temps, je reviendrai dessus. (Evidemment, je me suis toujours arrangée pour ne pas le trouver, ce temps!)
Et puis est venu le jour de ce fichu rendez-vous avec le neurologue. Depuis, je n'arrive plus à faire semblant, ce que je ressens (que ce soit de la colère, de la peur ou de la tristesse) est bien trop fort pour passer au-dessus...
On dit que la vie te met toujours une claque pour te rappeler où est ta place, peut-être est-ce là la mienne?
Quoiqu'il en soit, j'ai touché le fond (ou du moins, je m'en suis beaucoup approchée) Une nuit où je devais rester aux urgences pour mon travail, la situation était peut-être trop calme... J'avais bossé un peu entre 18 et 20h, puis plus d'appel, plus de patient, plus rien... Personne qui pouvait me confier ses problèmes afin que j'oublie les miens. J'ai eu envie de m'enfuir, de partir courir pour hurler que j'avais mal au cœur, à l'âme, à la vie quoi! Mais impossible! Je DEVAIS rester dans mes locaux à attendre que le téléphone ne sonne pour me dire que quelqu'un avait besoin de moi quelque part.
Alors, j'ai laissé mon esprit vagabonder, j'ai vu la réalité de ma vie m'exploser en pleine tête (un peu comme si la sep avait ouvert toutes mes petites boites en même temps) et là, c'est moi qui ai explosé!
J'ai voulu en finir une bonne fois pour toute, (en plus, dans un hôpital, quand on sait un peu quoi utiliser, ça en deviendrait presque facile) j'étais vraiment à 2 doigts de faire une grosse bêtise, et j'ai été surprise par 2 de mes collègues et amies (dont 1 qui ne savait même pas à la base que j'avais une sep) Elles m'ont arrêtée, l'une a pris mon bip de garde pour me remplacer (c'est la condition sine qua none pour avoir le droit de "déserter" son poste aux urgences: avoir une autre personne qui reprend votre place) et l'autre est restée avec moi, m'a tout simplement écouté et a finalement pris contact avec le psy de garde...
Elles ont voulu m'aider, peut-être ont-elles réussi, l'avenir me le dira. Je ne sais pas où j'en suis aujourd'hui, je suis face au mur duquel je suis tombée et je me demande encore si je vais pouvoir remonter.
Une partie de moi en veut à ces 2 filles, et ce d'autant plus que, je cite, elles en ont "rien à f***** que je sois en colère contre elles, ça ne fait que prouver que je suis vivante"
Je sais que ce n'est pas justifié et que j'aurai probablement fait de même à leur place mais ce n'est pas du tout confortable intellectuellement. J'étais déjà perdue alors avec ça en plus...
La vérité, c'est que ce post, je l'ai écrit il y a semaines. Mais j'ai hésité à le publier. Si je reviens dessus aujourd'hui, c'est parce que je me sens mieux. Ce n'est pas encore parfait, il y a encore des moments où je broie un peu du noir, mais je me bats et je veux remonter sur mon mur!
Je refuse de me retrouver de nouveau face aux visages de mes amies avec ce que j'ai vu dans leurs yeux ce soir-là. Je ne saurai le décrire, mais ça m'a blessée. Je me sentais comme une petite fille prise en flagrant délit de bêtise et à qui on hurlait "regarde-les! Vois comment elles se battent pour toi et ose leur dire droit dans les yeux que toi, tu ne voulais plus ne serait-ce qu'essayer!"
Autant vous dire, qu'il m'a fallu quelques jours pour pouvoir de nouveau les regarder dans les yeux...
La colère que j'éprouvais à leur égard s'est très vite transformée en honte et désormais, ça s'apparente plus à de la gratitude. Certes, ma vie n'est pas très différente entre aujourd'hui et ce soir-là, mais elles m'ont évité de faire beaucoup de mal à tous mes proches et surtout elles m'ont permis de vivre encore un peu, et ça, ça n'a pas de prix.
Pour l'instant, je suis suivie par un psy, ça me permet de parler à une autre personne qui ne me juge pas (ou du moins n'est pas sensée le faire) en face à face, et j'ai un médicament pour m'empêcher de trop ressasser mes idées le soir quand je suis seule. Je veux vivre! Je fais de nouveau des projets et j'espère que ça suffira sur le long terme, mais j'ai bon espoir.
Si je vous mets ce message ce soir, c'est parce que je sais bien que c'est difficile à vivre cette situation parfois, et je veux essayer d'encourager ceux qui, comme moi, ont imaginé qu'il serait plus facile de mourir.
Si je viens poster sur ce forum aujourd'hui, c'est que j'ai une période creuse...
J'ai passé ma vie à gérer les problèmes des autres, ce n'était qu'une façade, un exutoire, un moyen de m'occuper l'esprit suffisamment pour ne pas penser que j'avais moi même des soucis à régler ; plus ou moins importants, c'est sûr! Mais j'ai toujours pensé qu'à partir du moment où ça dérange la personne concernée, ça suffit à dire que ça compte...
Bref! J'ai fonctionné pendant des années avec un système de boîtes, plus ou moins grosses, dans lesquelles je mettais mes problèmes pour les enfouir au plus profond de moi et en me disant que, quand j'aurai un temps, je reviendrai dessus. (Evidemment, je me suis toujours arrangée pour ne pas le trouver, ce temps!)
Et puis est venu le jour de ce fichu rendez-vous avec le neurologue. Depuis, je n'arrive plus à faire semblant, ce que je ressens (que ce soit de la colère, de la peur ou de la tristesse) est bien trop fort pour passer au-dessus...
On dit que la vie te met toujours une claque pour te rappeler où est ta place, peut-être est-ce là la mienne?
Quoiqu'il en soit, j'ai touché le fond (ou du moins, je m'en suis beaucoup approchée) Une nuit où je devais rester aux urgences pour mon travail, la situation était peut-être trop calme... J'avais bossé un peu entre 18 et 20h, puis plus d'appel, plus de patient, plus rien... Personne qui pouvait me confier ses problèmes afin que j'oublie les miens. J'ai eu envie de m'enfuir, de partir courir pour hurler que j'avais mal au cœur, à l'âme, à la vie quoi! Mais impossible! Je DEVAIS rester dans mes locaux à attendre que le téléphone ne sonne pour me dire que quelqu'un avait besoin de moi quelque part.
Alors, j'ai laissé mon esprit vagabonder, j'ai vu la réalité de ma vie m'exploser en pleine tête (un peu comme si la sep avait ouvert toutes mes petites boites en même temps) et là, c'est moi qui ai explosé!
J'ai voulu en finir une bonne fois pour toute, (en plus, dans un hôpital, quand on sait un peu quoi utiliser, ça en deviendrait presque facile) j'étais vraiment à 2 doigts de faire une grosse bêtise, et j'ai été surprise par 2 de mes collègues et amies (dont 1 qui ne savait même pas à la base que j'avais une sep) Elles m'ont arrêtée, l'une a pris mon bip de garde pour me remplacer (c'est la condition sine qua none pour avoir le droit de "déserter" son poste aux urgences: avoir une autre personne qui reprend votre place) et l'autre est restée avec moi, m'a tout simplement écouté et a finalement pris contact avec le psy de garde...
Elles ont voulu m'aider, peut-être ont-elles réussi, l'avenir me le dira. Je ne sais pas où j'en suis aujourd'hui, je suis face au mur duquel je suis tombée et je me demande encore si je vais pouvoir remonter.
Une partie de moi en veut à ces 2 filles, et ce d'autant plus que, je cite, elles en ont "rien à f***** que je sois en colère contre elles, ça ne fait que prouver que je suis vivante"
Je sais que ce n'est pas justifié et que j'aurai probablement fait de même à leur place mais ce n'est pas du tout confortable intellectuellement. J'étais déjà perdue alors avec ça en plus...
La vérité, c'est que ce post, je l'ai écrit il y a semaines. Mais j'ai hésité à le publier. Si je reviens dessus aujourd'hui, c'est parce que je me sens mieux. Ce n'est pas encore parfait, il y a encore des moments où je broie un peu du noir, mais je me bats et je veux remonter sur mon mur!
Je refuse de me retrouver de nouveau face aux visages de mes amies avec ce que j'ai vu dans leurs yeux ce soir-là. Je ne saurai le décrire, mais ça m'a blessée. Je me sentais comme une petite fille prise en flagrant délit de bêtise et à qui on hurlait "regarde-les! Vois comment elles se battent pour toi et ose leur dire droit dans les yeux que toi, tu ne voulais plus ne serait-ce qu'essayer!"
Autant vous dire, qu'il m'a fallu quelques jours pour pouvoir de nouveau les regarder dans les yeux...
La colère que j'éprouvais à leur égard s'est très vite transformée en honte et désormais, ça s'apparente plus à de la gratitude. Certes, ma vie n'est pas très différente entre aujourd'hui et ce soir-là, mais elles m'ont évité de faire beaucoup de mal à tous mes proches et surtout elles m'ont permis de vivre encore un peu, et ça, ça n'a pas de prix.
Pour l'instant, je suis suivie par un psy, ça me permet de parler à une autre personne qui ne me juge pas (ou du moins n'est pas sensée le faire) en face à face, et j'ai un médicament pour m'empêcher de trop ressasser mes idées le soir quand je suis seule. Je veux vivre! Je fais de nouveau des projets et j'espère que ça suffira sur le long terme, mais j'ai bon espoir.
Si je vous mets ce message ce soir, c'est parce que je sais bien que c'est difficile à vivre cette situation parfois, et je veux essayer d'encourager ceux qui, comme moi, ont imaginé qu'il serait plus facile de mourir.