Youkou lélé,
lélé a écrit :Je sais pas si la volonté suffit et la kiné.
Il faut voir ce qu'on entend par "suffire".
La volonté ne "suffira" a priori pas à empêcher les poussées d'arriver, elle ne "suffira" a priori pas à freiner la neurodégénérescence qui caractérise les phases progressives.
Mais je crois tout de même qu'elle pourra aider.
L'exemple le plus consensuel que je puisse trouver, m'est totalement étranger : qu'est-ce qui permettra de considérer comme négligeables les effets secondaires plus ou moins pénibles d'un traitement, et par conséquent de se tenir rigoureusement à ce traitement, sinon la volonté ? Je pars jusqu'à preuve du contraire du présupposé (statistique) qu'un traitement rigoureusement suivi sera efficace au moins pour réduire le risque de poussée, et que par conséquent il permettra,
dans une certaine mesure, d' "empêcher les poussées d'arriver".
Il faut à mon sens une volonté équivalente pour se tenir à d'autres résolutions, dont la plus fréquemment rencontrée est celle d'un changement strict de régime alimentaire.
Ca, c'est pour la volonté. Après, il y a la question de l'efficacité sur la maladie, de ce pour quoi on montre de la volonté.
Pour ce qui est de l'efficacité des traitements, sujet donc le plus consensuel, dans le cas particulier de tel ou tel patient, rien ne permet d'avoir une quelconque certitude concernant l'efficacité, ou l'inefficacité, du produit administré : aussi improbable que cela puisse paraître,
si ça se trouve, le patient se porterait encore mieux avec un autre traitement, voire sans traitement du tout. Dans les études de phase III qui servent à valider les différents traitements (randomisée, double aveugle, critères d'inclusion stricts, la totale), il arrive d'ailleurs systématiquement que
certains patients du bras placebo (aujourd'hui, le placebo est volontiers remplacé par de l'interféron-bêta, supposé moins efficace que le traitement à tester) connaissent une meilleure évolution que
certains patients du bras qui correspond au traitement à valider. Mais au moins, dans l'ensemble, le bras "traitement" s'en sort mieux que le bras "placebo / Ifnβ" : une vérité statistique n'est pas forcément applicable au cas particulier de chaque patient.
La validation scientifique de l'efficacité d'autres résolutions est beaucoup moins forte, quand elle existe. Par exemple pour ce qui me concerne, j'ai suivi une phase d'acceptation particulièrement approfondie, suivie de la mise en place de stratégies de lutte contre le stress, je me suis forcé à apprendre de nouvelles disciplines (nouveaux langages informatiques par exemple) histoire de muscler ma plasticité cérébrale, etc., et parallèlement je me porte bien. Il reste que rien ne me permet de supposer que ces deux observations soient liées,
si ça se trouve j'ai juste eu de la chance (c'est d'ailleurs l'hypothèse qui, faute de mieux, me paraît de loin la plus probable). A quoi aura servi ma volonté, dans ces conditions ? Pas à grand chose...
J'en arrive toujours à la même conclusion, que la maladie sera toujours la plus forte et qu'il faut savoir rester humble devant elle, juste histoire d'éviter de tomber de trop haut le jour où elle ne l'entendra plus de cette oreille et décidera de lancer une offensive d'envergure. Dans l'intervalle, je la remercie régulièrement de m'avoir foutu la paix pendant aussi longtemps.
Ce serait génial. Je me demande si l'handicap se traduit par l'agressivité de la maladie ou l'endroit des lésions ou le nombre d'années de la pathologie
Certainement un peu des trois. L'âge (en valeur absolue) est également un facteur important.
Ca ne t'aide pas ce que je viens de dire, je le sens

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A bientôt,
JP.