Yo Mag,
maglight a écrit :Si en sortant de ce rendez-vous, je me suis sentie, un peu livrée à moi-même, je me suis aussi sentie, quelque part, délivrée.
En fait, je pense que ni les neuros, ni la pharmacie, ne peuvent grand chose contre la sep ; les neuros se contentent de prendre les choses comme elles viennent, mais la sep reste toujours une pathologie qu'ils sont incapables à la fois de guérir et de pronostiquer.
Ce qu'ils appellent "suivi", ce qui t'a été refusé donc

, consiste à te faire passer une IRM + un examen clinique tous les six à douze mois,
dans le seul but de mesurer l'efficacité du traitement (c'est pourquoi, si pas de traitement, pas de suivi : simple). Sachant que mesurer l'efficacité d'un traitement, score de Rio ou pas, modifié ou pas, a autant de chances de réussite que résoudre la quadrature du cercle, c'est à dire aucune : ce n'est pas parce qu'un patient a vu son état s'aggraver entre deux contrôles que son état ne serait pas encore plus aggravé avec un autre traitement ou sans traitement du tout, auquel cas le traitement aura été efficace en dépit de l'aggravation enregistrée ; et vice-versa, ce n'est pas parce qu'un patient est resté presque stationnaire entre deux consultations, qu'il n'aurait pas fait encore mieux avec un autre traitement ou sans traitement du tout et par conséquent, le traitement n'aura montré aucune efficacité malgré le peu d'évolution. Comment mesure-t-on, dès lors, l'efficacité d'un traitement, si ça n'est parce qu'on se permet ce qu'on est incapable de faire, c'est à dire le pronostic de ce que devrait être l'état du patient au bout de telle durée donnée de traitement ?
Je pouvais faire, non pas mon deuil, quant à ma vie d'avant, mais mon deuil, de ces 18 mois horribles.
J'ai pu reprendre ma vie, encore plus pleinement, avec la conscience, de ce qu'elle avait d'agréable et entreprendre, enfin, des projets perso, que je remettais sans cesse au lendemain.
Carpe Diem

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Il y a peu, je me disais que la sep pouvait avoir ceci de positif pour le patient, qu'une fois remis du choc du diagnostic sa vision sur le monde changeait de telle sorte qu'il n'hésitait plus à oser des choses qu'il n'aurait jamais osées sinon, qu'il apprenait à profiter pleinement de chaque jour, à en tirer le meilleur, "et demain est un autre jour". Ce que j'appelle le supplément d'âme.
Je suis assez convaincu que 10 % est loin d'être la vérité. Mais si, elles sont plus nombreuses que l'on ne croit, alors, pourquoi, n'était-elle jamais évoquée, lors des diag ? J'ai été passablement agacée, par la façon, dont on l'évoque, du bout des lèvres. Rien que les titres des études à son sujet, la rende plus proche du mythe que de l'accessible.
L'évolution des critères diagnostiques, conjuguée à l'absence d'évolution des connaissances qui concernent les sep bénignes. Entre la moitié et les deux tiers des sep sont destinées à rester latentes pendant toute la vie du patient. Ces sep n'étaient jamais diagnostiquées il y a un quart de siècle, voire jusqu'en 2017 pour certaines. Aujourd'hui on te les diagnostique à tour de bras, et on te les colle sous traitement de fond, alors qu'elles n'auront jamais de manifestation symptomatique. Les sep dites bénignes, historiquement (c'est à dire, en remontant à l'époque des connaissances qu'on a sur les sep dites bénignes), ce sont des sep qui avaient tout de même démontré à la fois la dissémination dans l'espace
clinique, et la dissémination dans le temps
clinique. Clinique = on se fout de ce que dit l'IRM, seul l'examen clinique compte (c'est à dire, des symptômes objectivables). Donc il fallait au moins deux poussées clairement identifiées, qui impliquaient au moins deux zones distinctes du SNC, le tout démontrable à l'examen clinique. Si tu remplissais ces deux conditions, tu pouvais envisager, à terme, de devenir "sep bénigne". Si tu ne les remplissais pas, tu pouvais te gratter pour obtenir un diagnostic de sep, or tu ne peux évidemment pas être "sep bénigne" si tu n'es pas déjà, pour commencer, "sep".
Nous sommes en 2023. Si on ne peut considérer qu'une sep est bénigne qu'après, dans le meilleur des cas, dix ans minimum d'évolution, cela signifie qu'une étude qui serait menée aujourd'hui sur les sep bénignes te renverrait sur des patients diagnostiqués, pour les plus récents, en 2013, c'est à dire selon les critères McDonald 2010. Pour l'étude qui suit (les autres étant a priori encore plus anciennes), en fonction de la date de publication et des critères d'ancienneté dans la maladie retenus, je vais donner les critères diagnostiques en vigueur :
Et donc, 15 ans d'ancienneté dans la maladie minimum, étude publiée en 2018, ça me renvoie à des sépiens diagnostiqués
au plus tard en 2003 : au mieux, les critères diagnostiques étaient McDo 2001, et pour tous ceux qui avaient 17 ans d'ancienneté ou plus dans la maladie, les critères de Poser (= dissémination spatiale et temporelle démontrées par la clinique, pas par l'IRM). Note par ailleurs que selon cette étude, je ne suis
pas considéré comme sep bénigne, vu que j'ai arrêté le salariat (ce qui ne m'empêche pas de m'épanouir en tant que père au foyer, mais selon eux ça suffit à faire tomber le couperet). Suivante !
Celui-ci, il me fait penser au GP (General Practitionist) chez lequel je m'étais inscrit en arrivant à Londres en 1997. J'avais osé lui dire que ma sep était "vraisemblablement bénigne" (après quatre ans d'ancienneté dans la maladie, seule l'ignorance la plus crasse me permettait de sortir une énormité pareille), à quoi il m'avait répondu, je cite : "MS is
never benign". A ce même GP j'avais sorti le papier que Gout m'avait griffonné, lors de la consultation qu'il m'avait donnée juste avant mon déménagement, en me recommandant : "tenez, allez voir ce docteur, c'est un bon ami à moi et il est au courant des dernières avancées sur la maladie". Le GP avait lu le nom sur le papier et m'avait dit : "oh non, n'allez pas là, c'est une usine, c'est complètement déshumanisé".
On est peu de chose : c'est ainsi que je n'étais, tout compte fait, pas devenu patient de William Ian McDonald
"
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Très certainement, que l'impossibilité de poser un pronostic, empêche d'apposer la lettre B devant SEP, avant une bonne dizaine d'année, ce qui fait que les SEP B à terme, porte aujourd'hui le nom de SEP RR.
En fait, si j'avais sorti à mon GP que j'étais
likely benign, c'était parce que j'avais bêtement répété ce que m'avait dit Gout. Je n'ai jamais compris, et de moins en moins à mesure que j'apprenais à la fois à le connaître lui, et à connaître la sep, ce qui lui avait pris de me sortir un truc pareil. La meilleure explication que je puisse donner est celle que tu donnes un peu plus bas : "l'espoir est corrélé à une meilleure santé".
Devant la science, reste le nerf de la guerre, le business ! Un sépien RR traité est de loin plus intéressant, qu'un sépien B sans traitement.
Et ce, d'autant plus que la prévalence a été multipliée par deux depuis la mise sur le marché des premiers traitements. La vie d'actionnaire de laboratoire pharmaceutique (je le suis) est tout de même rudement bien faite

.

Je ne te cache pas que j'aurais aimé entendre que les lésions avaient disparu. Peut-être que c'est encore un peu trop tôt, j'espère que ce sera le cas, pour mes 10 ans.....puisque j'irais, ce coup là, chercher mon diag de B SEP
Ma première disparition de lésion avait eu lieu en 2003, soit un peu moins de huit ans après la poussée qui l'avait faite apparaître. C'était une lésion sous-tentorielle, mais je ne me rappelle plus si c'était celle du cervelet ou celle du tronc cérébral (la disparition de l'autre a été enregistrée en 2006, donc bon). Et donc, depuis 2006 je n'ai plus aucune lésion à l'IRM en sous-tentoriel, et malgré ça à l'examen neuro j'ai toujours des ROT du genou beaucoup trop vifs et une danse des tendons (ataxie) immédiatement visibles. Comment expliquer une telle diablerie ?
Pas d'inquiétude pour Caribou, je mets un billet sur la table, sa SEP est inactive aussi.
J'aime a croire, qu'Elles se sont réglées sur les même ondes, le jours ou on a décidé de prendre la route ensemble
Bizzzz,
JP.