Salut Djil',
Merci de tes mots gentils

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Djilsep a écrit :initier un traitement et l'arrêté rend la sep plus agressive. c'est ce quo se passe avec moi.
La chose est connue pour certains traitements spécifiques, en particulier le fingolimod (Gilenya) et certains anticorps monoclonaux comme le natalizumab (Tysabri). Dans ce cas, la survenue d'une aggravation (activité de la maladie supérieure après l'arrêt du traitement, qu'avant sa mise en route) n'est pas systématique, loin de là, mais peut effectivement se rencontrer. On parle alors d'un "effet rebond". Il se dit en revanche que les traitements de première ligne, quels qu'ils soient, ne présentent pas cet inconvénient.
donc je pense chapeau à ton neurologue qui a pris la décision de ne pas prendre un traitement.
En fait il y a pour beaucoup, dans mon cas, eu un gros concours de circonstances : quand j'avais été diagnostiqué, en 1995, les traitements étaient balbutiants, il n'y avait guère que l'interféron à se mettre sous la dent et encore, ça restait expérimental. Gout m'en avait parlé mais n'avait pas particulièrement insisté pour que je franchisse le pas (en patient docile, je m'attendais à ce que ce soit le neuro qui me prescrive un truc ; or, il ne l'a jamais fait). En 1997, toujours sans traitement, j'avais fait la poussée qui suivait celle du diagnostic (traitée à la Salpé) et j'étais parti dans la foulée à Londres. Gout m'avait griffonné sur un post-it le nom d'un neurologue, "un très bon ami à moi, allez le voir de ma part". Le neuro en question était William Ian McDonald, qui devait inventer son fameux menu quelques années plus tard.
Sauf qu'en arrivant à Londres, j'avais très rapidement entendu, de la part de la communauté francophone locale, les pires commentaires sur la médecine anglaise (difficile de décrire avec justesse l'ampleur du désastre qu'on me décrivait). Je m'étais donc dit que rien ne pressait de toute façon et que j'allais attendre la poussée suivante pour me trouver un neuro. En 1999 j'avais certes fait une norb, mais elle était tellement peu violente (pour ce que j'en avais ressenti) que je n'avais même pas considéré qu'il pouvait s'agir d'une poussée, alors que si, évidemment

. Fin 2000 j'avais enfin fait une "vraie" poussée, pour laquelle j'avais donc consulté, mais j'étais finalement allé dans le privé (Harley Street), qui me proposait une prise en charge immédiate. Par chance (?), le courant n'était pas du tout passé entre moi et le neuro sur lequel j'étais tombé (
oh tiens, il a sa fiche sur Wikipedia), donc j'avais cessé de le voir dès la seconde consultation, sans lui laisser le temps de me proposer un quelconque traitement de fond. Dans l'intervalle, la poussée s'était résolue d'elle-même, la récupération en avait été excellente, "bah je vais attendre la suivante, y'a pas le feu". J'étais tout de même allé voir Gout à l'occasion de mon passage suivant à Paris (2001), pour faire un point après cette poussée (première fois que je le revoyais depuis mon départ) ; mais il ne se considérait plus, alors, comme "mon" neuro, il laissait cette charge à la médecine du pays où je vivais : il s'était contenté de me demander si je prenais un traitement, j'avais répondu que pas, il avait gratifié ma réponse d'une des moues de sphinx dont il a le secret et ça s'était arrêté là.
En 2003 je quittais Londres pour Genève. Ayant (aaah, les préjugés...) une meilleure opinion de la médecine suisse que de la britannique, j'étais directement allé m'inscrire chez une neuro, mais de ville cette fois (en gros, le critère principal de choix était que je pouvais y aller à pied depuis chez moi). C'était elle qui avait voulu me coller sous traitement et cela représente donc la seule fois que la question du traitement s'était posée pour moi. J'étais retourné consulter Gout pour lui demander son avis, il n'était pas enthousiasmé par l'idée, j'en étais par ailleurs à plus de dix ans de ma poussée inaugurale avec un EDSS toujours à 1, ce qui commençait à présenter une bonne probabilité que ma sep soit bénigne : le débat était donc plié. J'avais rapidement cessé de voir cette neurologue et je ne l'ai pas remplacée, Gout reste le seul que je continue à voir de loin en loin, la dernière fois en 2018.
Coucou Linette,
linette2021 a écrit :la PL joue un rôle confirmatoire en éliminant d'autres pathologies.
Certes, mais ce qu'elle indique reste du domaine de la probabilité. En particulier, après un SCI (ce qui pour l'instant caractérise ta situation) il existe une probabilité accrue de connaître un deuxième épisode clinique en présence de boc, que si elles ne sont pas présentes. Il reste d'une part qu'on peut tout à fait avoir une sep "cliniquement définie" (= au moins deux épisodes symptomatiques distincts) malgré une ponction lombaire totalement muette, et d'autre part que la présence ou l'absence de boc sur une sep cliniquement définie ne donne
a priori aucune indication sur l'évolution future de la maladie du patient (on a longtemps cru le contraire). Bref, une PL positive donne une indication diagnostique forte,
mais pas absolue, et pas d'indication pronostique. Tiens, tu pourras par exemple
aller lire ça.
je me dis que ça va certainement (je l'espère) retarder la deuxième poussée dont tu me parles et qui me fait peur tellement j'ai lu des témoignages pas trop drôle sur la deuxième poussée!!
En supposant que tu sois effectivement atteinte d'une forme rémittente de sep, il est très probable que le traitement retardera la survenue de la deuxième poussée. Seulement, si cette deuxième poussée ne survient jamais, au bout de combien de temps d'attente cesseras-tu d'en attribuer le mérite à l'efficacité remarquable de ton traitement de fond, pour commencer à te poser des questions sur la réalité du diagnostic initial de sep ? La deuxième poussée n'a rien de redoutable, au contraire elle remet l'église au milieu du village, car avec elle ta sep devient "cliniquement définie" : tu sais enfin où tu mets les pieds, ton diagnostic peut enfin être considéré comme certain.
Bref... pour le moment ma névrite optique est encore là (un mois), elle met du temps à partir, même s'il y a une légère amélioration, mais j'essaie de ne pas angoisser car on m'a dit que ça pouvait prendre du temps.
Sur le sujet de la névrite optique, je recommande systématiquement la lecture de ce
très intéressant article. Prends le temps de tout bien digérer.
Sinon, pour tes petits soucis d'équilibre, ne souhaites tu pas faire une activité qui travaille cet aspect? le yoga par exemple qui améliore les soucis d'équilibre. Tant que c'est léger, tu pourras peut être stabiliser, voir améliorer cet aspect de la maladie.
C'est gentil de t'inquiéter

, mais ces troubles n'ont plus bougé (ni en bien, ni en mal) depuis la poussée à laquelle je les dois, qui fête le vingt-sixième anniversaire de son déclenchement dans quelques semaines. Ces soucis d'équilibre ne sont jamais embêtants que dans certaines rares situations (arêtes rocheuses), donc je les traite en me coltinant à un maximum de ces arêtes rocheuses

; je m'entraîne en taillant dans mon jardin ma haie haute, qui culmine à 6 mètres. J'avais aussi prévu d'affronter la
reine des reines en 2019 (le guide que j'avais pris en 2018 m'avait dit que j'avais le niveau), mais hélas un éboulement avait rendu la chose impossible cette année-là. En 2020, toujours pas possible, en 2021, covid, pas simple. Bon, j'ai fait d'autres trucs à la place, hein. Je vais essayer de me programmer ça pour 2022, mais il faut que je me trouve un nouveau binôme, mon binôme historique a jeté l'éponge sur ce genre de courses... (âge, surpoids, manque d'exercice, etc., ... et il n'a pas la sep). A moins que je fasse ça tout seul avec un guide.
Mais du yoga tiens oui, pourquoi pas ?
j'ai lu tellement de témoignages de personnes qui ont dépassé les problèmes d'équilibre et de marche que je me dis que rien n'est figé dans cette maladie (même si je sais que dans certains cas c'est moins évident)... contrairement à il y a quelques années, l'activité sportive est conseillée. Certains parlent aussi de régime alimentaire mais je ne suis pas encore allée à ces points de détails.
Sincèrement, je
crois que pour ce qui me concerne, j'ai atteint le meilleur degré de récupération qui était possible. J'ai une voisine qui est neurologue, que j'ai attendu d'avoir fréquentée (comme voisine

) pendant un an avant de lui annoncer que j'étais atteint de sep. Elle est tombée des nues, n'avait rien remarqué, mais une fois que je le lui ai dit il lui a suffi d'observer attentivement ma démarche pendant quelques secondes pour savoir que je ne la pipeautais pas. Comme je disais, c'est
discret. Pour l'alimentation, tu trouveras pas mal de sujets qui en parlent sur le forum ; le hic est que cela relève le plus souvent de la simple croyance, car fort peu de choses ont été proprement démontrées sur la question des rapports entre sep et alimentation.
Que
certains témoignages mentionnent des rétablissements spectaculaires à la suite d'une poussée n'a tellement rien d'étonnant, qu'on appelle précisément
rémittente la sep la plus fréquente. Sachant que la rémission est quoi qu'il arrive, dans les premières années de la maladie du moins, appelée à survenir, toute causalité annexe qu'on peut avancer pour tenter d'expliquer pourquoi une rémission est survenue est vaine, stérile. Il en va ainsi de la "
force mentale" comme de l'utilisation du Solumédrol, pour ne citer que deux exemples classiques. La seule vérité dans cette histoire est qu'il y a une telle variété d'expressions possibles de cette maladie (
autant de sep que de sépiens), que l'étude de cas isolés ne permet aucune généralisation.
et pas le faire trop souvent!
J'ai remis ça hier soir, mais c'était beaucoup plus tranquille
je reste persuadée que ma première poussée est dû à une grande, très grande fatigue cumulée; mon corps, s'il pouvait parler, me l'aurait hurlé haut et fort mais j'étais dans une période très chargée coté boulot, en plus de mes trois enfants, et je n'avais pas vraiment le choix!... Aujourd'hui je sais que le respect de mes limites passe avant tout autre chose et que mon coté perfectionniste ne passera pas avant!
C'est marrant, à te lire jusqu'ici je t'imaginais beaucoup plus jeune que ce que cette annonce de trois enfants me laisse maintenant supposer. L'âge est un critère essentiel avec la sep. J'ose te demander le tien ?
A bientôt,