Salut Djil, désolé de lire le tourbillon neurologique dans lequel tu te débats, qui a largement de quoi te déboussoler...
Djilsep a écrit :Il ma neurologue qui m'arrété le rebif.
J'ai vue un autre neurologue qui n'est pas d'accord pour cette arrêt, il dis vaut mieux traiter les lésions cutanées et ne pas arrêté rebif.
J'ai vue un autre neurologue qui pense au tysabri!!
Donc je suis perdue, face à la peur que l'andicape s'installe chez moi puisque je suis sans traitement.
Je vais essayer de mettre les choses à plat, merci de corriger mes erreurs éventuelles (je remplis certains trous avec ce qui me semble le plus vraisemblable) :
A la suite de ton diagnostic, tu as commencé un traitement sous Avonex. Cela se passait il y a, disons, un peu plus de six mois. Pour des raisons qui semblent extérieures à l'évolution de ta sep, l'Avonex ne te convenait pas et tu es passée sous Rebif à la mi-janvier de cette année. Pour des raisons qui semblent extérieures à l'évolution de ta sep, le Rebif ne te convient pas non plus (même motif, même punition). Tu noteras qu'Avonex et Rebif sont tous les deux des interférons bêta-1a, c'est à dire que le principe actif (la molécule) est rigoureusement la même dans les deux cas. Il s'agit historiquement du plus vieux traitement de fond, avec l'Ifn-B1b et le glatiramère (Copaxone) ; bien d'autres molécules étant apparues depuis, on peut se demander pourquoi on a changé en janvier un traitement qui ne te convenait pas, par le traitement le moins différent de celui-ci qu'on pouvait trouver parmi tous ceux qui sont disponibles. Je ne dis pas qu'il s'agit d'un mauvais choix, je dis que ça interroge.
Six mois de durée totale de traitement sous interféron bêta-1a, c'est a priori trop court pour tenter d'en mesurer l'efficacité sur ta sep : on saura donc difficilement s'il a été efficace ou pas, même si ta sep est aujourd'hui parfaitement stabilisée (je n'en sais rien : qu'en est-il sur ce front ?), après seulement (un peu plus de) six mois, rien d'autre que le fameux
doigt mouillé du neurologue ne permet d'affirmer qu'il en serait allé différemment en l'absence de traitement.
Les interférons sont en général les traitements de fond les mieux supportés dans le cadre de la sep, ceux qui présentent les effets secondaires les plus débonnaires, on va dire. Le revers de la médaille est que ce ne sont pas les plus efficaces, d'autres traitements comme le Tysabri (natalizumab), dont t'a parlé le troisième neuro, sont réputés beaucoup plus efficaces, mais au prix d'effets secondaires certes rares, mais redoutables au point d'avoir déjà entraîné le décès de quelques patients dans le monde (LEMP, leucoencéphalite multifocale progressive). Le natalizumab fait pour cela l'objet d'un suivi clinique beaucoup plus strict que les interférons, n'est administré qu'à l'hôpital (une fois par mois pour le Tysabri) et sous la surveillance d'un neurologue.
J'ouvre ici une parenthèse personnelle : je ne prends pas de traitement de fond pour des raisons que j'ai déjà indiquées ici et qui n'ont rien de dogmatiques, c'est simplement qu'à l'époque de mon diagnostic et dans les huit années qui ont suivi, après j'ai cessé de me et de lui poser la question, l'idée de me coller sous traitement ne provoquait pas l'enthousiasme de mon neuro. C'était une autre époque, faut dire

. Ceci étant posé, si je devais me retrouver
aujourd'hui dans la situation du jour de mon diagnostic (c'est à dire même âge et même brève ancienneté dans la maladie, mais avec les quelques fragments de connaissances que j'ai eu depuis l'occasion d'engranger sur la maladie et l'offre de traitement qu'on a aujourd'hui), je suis à peu près certain que 1. je commencerais immédiatement un traitement, mais que 2. j'insisterais lourdement auprès du neuro pour attaquer d'emblée avec un anticorps monoclonal -- or le natalizumab, qui est le principe actif du Tysabri, est justement un anticorps monoclonal. La raison principale en est que les premières années de la maladie sont considérées comme les plus cruciales pour déterminer son évolution future ("
time matters", comme disait l'autre) : utiliser, au moment le plus important, le traitement le plus efficace, me semble un peu immédiat et imparable, comme approche... Toujours dans un registre purement personnel, je trouve moins contraignant et moins dévastateur sur le moral, de devoir passer une demi-journée par mois à l'hôpital, mais tout en restant complètement libre le reste du temps, plutôt que de bien faire attention à prendre
chaque jour un traitement à domicile.
Le Tysabri est donc, tu l'auras compris, un traitement de cheval

, ses effets secondaires potentiels, bien que rares sont redoutables (LEMP), il implique une hospitalisation (de jour) mensuelle et un suivi strict de certains paramètres extérieurs à ta sep. Note que la HAS définit clairement ses conditions d'utilisation : "formes très actives de sep", "échec préalable d'un autre traitement de fond", "évolution rapide de la sep" (je te recommande d'aller
lire ça). Je ne pense pas que ce soit ton cas, l'échec préalable d'un autre traitement de fond s'entendant en termes d'efficacité sur ta sep, pas d'effets secondaires, mais pour un neuro motivé... il y a toujours moyen de ruser

.
Certaines études montrent à +/- 10 ans une évolution du handicap très significativement plus lente avec le Tysabri qu'avec les interférons, alors que le Tysabri est réservé aux formes les plus actives de la maladie, c'est à dire celles dont on pense que leur évolution "naturelle" devrait être celle d'un handicap plus marqué à dix ans.
Bon allez, je ne me relis même pas

(je sens que je vais regretter...)
A bientôt,
JP.