Salut Bashogun,
Je trouve très intéressant ces deux articles du Parisien car je trouve qu'ils illustrent bien des choix de communication douteux (erreurs (volontaire ?), manque de précision, malhonnêteté et sous-entendus...). Je te remercie de me donner une occasion de m'exprimer à ce propos.
D'abord sur le lien que tu donnes :
Aluminium dans les vaccins : le rapport qui dérange
Dans un rapport jamais rendu public depuis mars, des scientifiques pointent les risques induits par la présence d’aluminium dans les vaccins.
titre et sous-titre de l’article de Le parisien
Hum... on est je pense face à un problème de communication qui repose peut-être sur l'incompréhension des médias à propos du fonctionnement de la science : très strictement, "aucun scientifique ne pointe les risques induits par la présence d'aluminium dans les vaccins" et le sous titre est faux. L'équipe du professeur Gherardi ne donne pas à son hypothèse un statut qui n'est pas le sien. Les journalistes, si. Tant que l'étude n'est pas terminée, l'impact négatif de l'aluminium dans les vaccins sur la santé n'est qu'une hypothèse non testée. Dans le cas contraire, ce serait une violation du premier pilier des sciences : le scepticisme initial sur les faits. Ensuite, le titre "le rapport qui dérange" sous-entend bien des choses... avec en arrière plan la possibilité que certains auraient bien aimé que ce rapport n'existe pas ou soit caché. De quoi alimenter la paranoïa des adeptes de la théorie du complot. Alors ok, on voit bien dans l'autre article que le professeur Gherardi ne s'embarrasse pas de la réserve qu'il devrait avoir vis à vis de son hypothèse.... ça ne sera pas le premier scientifique à être peut rigoureux et à dépasser son statut de scientifique (car c'est à ce titre qu'il est interviewé).
Sur l'article que tu sites intitulé "Aluminium dans les vaccins : nous ne pouvons plus perdre de temps", le même procès peut-être fait. Rappelons quand même qu'avec aluminium ou non, le bénéfice à se faire vacciner est plus grand que celui à ne pas le faire. Prouver que l'aluminium contenu dans certains vaccins a un effet sur la santé et surtout, chercher un adjuvant de remplacement qui serait moins "nocif" ne ferait qu'augmenter le rapport bénéfice / risque déjà très important. Donc, je ne vois pas en quoi c'est plus urgent que pour tout autre technique à améliorer. Sur les différents paragraphes de l'article, j'ai relevé ce qui me semble différentes erreurs. En voici quelques unes :
Sur le passage 1 :
En finançant l'essai, l'ANSM s'est donné bonne conscience et puis basta.
Je ne veux pas avoir l'impression de défendre l'ANSM mais je ne comprends pas bien le sens de cette phrase. Ou plutôt si, je comprends l'intention derrière mais je trouve l'accusation non fondée et grave.
Sur le passage 2 :
De l'aluminium, il y en a partout, jusqu'à l'eau ou le dentifrice. Pourtant, nous nous portons bien...
Nous en mangeons même tous les jours ! Sauf que 99,7 % de cet aluminium ressort par voies basses et 80 % des 0,3 restants, soluble, est éliminé par les reins. C'est la grande différence avec le vaccin où, du fait de l'injection dans le muscle, il passe entièrement la barrière cutanée. Sous une forme d'agrégats insolubles, il est propulsé à l'intérieur de notre organisme où il s'installe.
Bon là, je doute que le propos soit du professeur ou alors reformulé par les journalistes ; les 0.3% de l'aluminium consommé franchissent entièrement la barrière cutanée également, que 80% soit éliminés ou non par les reins !
Sur le passage 3 :
Avec quelles conséquences ?
Nos études montrent qu'à trop rester dans les cellules, il peut provoquer un burn-out immunitaire, c'est-à-dire fatiguer notre système immunitaire, voire le dérégler. Nous faisons le lien entre la myofasciite à macrophages (une lésion musculaire, mais tous les chercheurs ne sont pas d'accord sur ses causes NDLR), et la multiplication du syndrome de fatigue chronique associée à des troubles cognitifs.
Quelles études (les sources, toujours les sources) ? Qui est "nous", la communauté des chercheurs, son équipe... ? De son propre aveux, tous les chercheurs ne sont pas d'accord sur les causes, on n'est donc assez loin du "consensus scientifique". Bref, ce passage confus, n'informe de pas grand chose mais fait peur aux lecteurs avec l'utilisation de termes comme
myofasciite à macrophages, syndrome de fatigue chronique, troubles cognitifs, fatigue et dérèglement du système immunitaire....
Sur le passage 4 :
Le DT-polio en contient, des millions d'enfants sont vaccinés et il y a très peu de problèmes !
L'immense majorité ne présente en effet aucune atteinte clinique du système nerveux. Mais l'augmentation du nombre d'injections risque d'augmenter mécaniquement le nombre de problèmes.
Donc, là je suppose que ce passage fait référence aux 11 vaccins qui seront obligatoires en France en janvier. C'est assez malhonnête de sa part d'affirmer que cette obligation conduira à augmenter le nombre d'injection. Oui, ça devrait augmenter le nombre d'injection, mais pas à la hauteur de ce que sous-entend l'article. Dans les fait, la grosse majorité des gens font déjà faire ces 11 vaccins. Au pire, le nombre de problèmes augmentera proportionnellement. Je crois (à vérifier) que 80 % des personnes font déjà faire ces 11 vaccins. Dons au plus, il y aura une augmentation de 20% des problèmes. Très peu de problème + 20% de très peu de problème = très peu de problème...
Enfin, j'aimerai bien comprendre d'où vient le fait que les alternatives à l'aluminium en tant qu'adjuvant ne soient pas utilisée comme affirmé à la fin de l'article ; ça c'est une question qui me semble intéressante
Il existe des alternatives à l'adjuvant aluminique comme le phosphate de calcium.
PAC