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Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 14 juin 2023, 13:38
par Margot
Sepadrole a écrit : 14 juin 2023, 10:54 Mon raisonnement est personnel. Il est autant basé sur l efficacité du traitement, que sur mon ressenti, mes peurs, mes rêves....
Sepadrole
Tu sais quoi ? Je pense que c'est ce qui est le mieux !

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 14 juin 2023, 13:49
par mariel13
Nostromo a écrit : 13 juin 2023, 23:40 Salut mag',

Le mieux, c'est de lire d'abord ceci : https://www.has-sante.fr/upload/docs/ap ... t18046.pdf

Puis cela :

https://www.hassante.fr/upload/docs/app ... t18046.pdf

Morceau choisi (du premier) :
Pr Clanet (HAS) a écrit :Aujourd’hui, cette attitude [de l'escalade, ce qui est pratiqué actuellement] est discutée par pas mal d’experts qui considèrent que nous pourrions mettre en place une autre approche. C’est une approche de traitement d’induction que certains appellent « immune reconstitution therapy », c’est-à-dire le traitement qui permet éventuellement de rénover le système immunitaire, dont je ne suis pas sûr que ce soit complètement la réalité, avec deux gros papiers sortis, mais qui sont des paroles d’expert, l’un dans Lancet neurology et l’autre dans Nature reviews neurology. Ils précisent que les approches pourraient être justifiées en « tapant fort » au début avec des médicaments plus agressifs, représentés par les anti-CD20 ou d’autres types d’immunosuppresseurs. Ils mettent la cladribine dans ce type de médicaments. Il faut bien préciser que dans ces articles, l’un des articles les plus importants conclut en disant que changer les stratégies thérapeutiques dans cette maladie doit reposer sur des données robustes. Il y a actuellement deux essais thérapeutiques qui évaluent ces stratégies. Nous aurons ces résultats d’ici trois ou quatre ans et dans l’état actuel de la situation, il est difficile d’imaginer qu’on puisse changer d’approche, sauf quelques approches d’experts.
Le deuxième, c'est de la discussion de marchand de tapis :).

Bonne lecture !

JP.

PS : "d'ici trois ou quatre ans", c'est donc entre cette année et l'année prochaine.
Coucou J-P et toutes tous …


Marchand de tapis alors que tu parles du mandarin de Toulouse équivalent aux pr Brochet et Pelletier mais en beaucoup moins classe à mes yeux et à posteriori ma plus mauvaise expérience au chu ….
Inutile de vous rappeler que la petite patiente de rien du tout l’avait remis en place ce brave homme …

Je déteste ce genre de personnage, j’avoue j’apprecie Olympe de Gouges vu mes origines …

Bref courage courage !

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 14 juin 2023, 16:35
par Nostromo
Salut Sepa, ça fait plaisir de te revoir :)
Sepadrole a écrit :Merci pour les sources Jean-Philippe. J en avais déjà lue une sur deux et j avais trouvé ça assez intéressant !
Le truc avec la cladribine, c'est que c'est un produit qui a été, après coup, repositionné (oui oui, c'est bien du marketing) sur les (supposées) formes "très actives" de la maladie, car une niche était justement disponible sur ce créneau. Le problème est que cette niche, en particulier, ne faisait pas l'objet des études initiales menées par le labo, où les deux tiers des patients inclus dans les études avaient une forme beaucoup plus "standard" -- si tant est que le terme de "standard" ait un sens dans le cas de la sep --, où d'autres étaient en secondaire progressive, etc. Pour un tel repositionnement, une nouvelle étude de phase 3 aurait été la bienvenue, pour ne pas dire nécessaire ; mais le labo (Merck, au fait) a jugé qu'il pouvait faire l'économie de cette nouvelle phase 3 (au prix cassé de deux mille cinq cents francs -- en Suisse -- le comprimé, comment ne pas les comprendre :mrgreen: ?) ce qui, forcément, a irrité certaines autorités de santé, dont en particulier la HAS française, qui a dans un premier temps proprement renvoyé le labo dans ses vingt-deux. Fin du premier acte.

Deuxième acte quelques mois plus tard. Merck est revenu à la charge, mais cette fois en surjouant la carte du mode d'administration : prendre un comprimé de temps en temps, aussi cher soit-il, ça plaît beaucoup plus au patient qu'une hospitalisation, fût-elle en ambulatoire, avec injection du produit par intraveineuse (la question de l'efficacité du traitement est ici parfaitement accessoire, c'est juste le mode d'administration qui entre en jeu). Il y avait une réelle demande des clients patients (et, comme tu l'observes fort pertinemment, des groupes Facebook...), "hé mais, pourquoi dans les autres pays ils y ont droit, et pas nous ?" Mais une telle considération relève-t-elle encore du domaine de la médecine ? La HAS a fini par céder sous la pression de la rue :mrgreen:, rue qui, comme chacun sait, a un PhD en médecine et un autre en pharmacie.

Bref, ce n'est pas que les études qui démontrent l'efficacité de la cladribine dans le cas des formes "très actives" de sep soient perfectibles ; disons plus prosaïquement qu'elles n'ont tout simplement jamais existé, Merck n'ayant jamais jugé utile d'en mettre une seule en place. La seule étude qui ait, et encore : de loin, abordé le sujet, a été menée "post hoc" (étude observationnelle faite à partir de l'étude initiale, où l'essentiel de l'effectif présentait une forme rémittente "standard" et où une bonne partie s'était ensuite orientée vers d'autres traitements de fond : va trier le bon grain de l'ivraie, dans un foutoir pareil). Le nom de cette étude, qui n'a été menée qu'en Italie, est assez cocasse puisqu'il l'ont appelée "Clarinet" : de la clarinette au pipeau magique, il n'y a qu'un pas. L'étude en question, ici.

Restera, ensuite, la question des effets secondaires à long terme, mais on n'est plus à ça près.
Je suis suivie à Orléans, en lien avec Tours. Pourquoi ?
Curiosité, prendre la température, en particulier du fait que le choix thérapeutique de la cladribine dans ton cas me semble aussi exotique que peu justifié selon les critères de la HAS. Certains centres hospitaliers ont des compétences extrêmement pointues en sclérose en plaques, aussi bien à Paris (Salpêtrière avec Lubetzki, Fondation Rothschild avec Gout, etc.) qu'en province (Marseille avec Pelletier, Toulouse avec Clanet, etc.). Pour une majorité cependant, dont me semble faire partie La Source, la neurologie me semble beaucoup plus spécialisée dans Alzheimer ou Parkinson (vieillissement de la population oblige) que dans la sep. Le plus souvent, le chef de service arrive à faire partager de façon intime sa vision des choses à son équipe. Orléans n'est pas si éloigné que ça de Paris, en plus en train tu arrives directement à Austerlitz : la Salpé n'est plus qu'à cinq minutes de marche.
Elle m a répondu qu il fallait stabiliser la sep avant toute chose. Je comprends donc que le traitement de premiere ligne aurait potentiellement moins de chance d y arriver dans mon cas.
Ca fait bientôt trente ans que je fréquente des neuros, si j'ai un seul conseil à te donner à leur sujet, c'est de ne jamais chercher à comprendre autre chose que, rigoureusement, ce qu'ils disent. "Il faut stabiliser la sep avant toute chose". Le hic est que "stabiliser" ne signifie pas grand chose d'un point de vue médical, je pense en fait que, dans le cadre de la sep, le terme adéquat serait plutôt NEDA (clique !), pour no evidence of disease activity :

- absence de nouvelle poussée,
- absence de prise de contraste à l'IRM1,
- absence de nouvelle lésion1,
- pas d'augmentation de l'EDSS.
1 : lors de ta prochaine IRM de suivi.

Il me semble ensuite essentiel de poser à ta neuro la question du calendrier : "stabilisée d'accord, mais à mesurer au bout de combien de temps ? trois mois, six mois, un an, deux ans ?" Si c'est par exemple à six mois, il y a de bonnes chances pour, que tu prennes un traitement ou pas, que tu sois NEDA à ce moment-là : six mois après ta névrite optique, tu n'avais pas fait de nouvelle poussée, tu n'avais aucun handicap supplémentaire, restait la seule question de ce que pouvaient raconter les IRM -- ce dont, au fond de toi, en tant que patiente, tu devrais te foutre (je ne le répéterai jamais assez :mrgreen:).

Tiens j'ouvre à ce stade une parenthèse personnelle, en guise d'illustration de l'importance toute relative qu'il convient de donner à ce que disent les IRM : ci-dessous une petite animation gif, qui représente une tranche de mon encéphale, épaisse d'environ un centimètre.
IRM.gif
IRM.gif (508.85 Kio) Vu 5197 fois
Ca clignote de partout, n'est-ce pas ? J'étais déjà dans cet état à l'issue de mon diagnostic (sauf que les images n'étaient pas aussi précises), avec en plus des lésions fort délicates en sous-tentoriel (cervelet, faisceau pyramidal), il y a donc pas loin de trente ans. Sauf que, comme toi, j'ai toujours très bien récupéré de mes poussées et que par ailleurs, il semble que ma composante PIRA (composante PIRA qui est tout à fait indépendante de la charge lésionnelle), soit particulièrement douce. Cette IRM date de 2014, je n'avais alors plus fait de poussée depuis plus de dix ans, mon EDSS était stationnaire à 1.0 (j'étais en pleine forme, donc) et il n'a toujours pas bougé depuis. Il y a une semaine, j'ai encore fait avec un copain une petite promenade à pied en montagne (7h30 - 23h00) : 2000 m de dénivelée, 30 km de long, la moitié (en dénivelée comme en distance) hors sentier dans un mètre de neige, crampons, piolet, baudrier, corde. Je ne crains pas d'affirmer que c'est plus de la moitié des gens de mon âge (j'ai 55 ans), aussi "bien portants" fussent-ils, qui n'y seraient pas arrivés. Alors mes IRM, dans tout ça, ... :mrgreen:.
Elle agit insidieusement quand meme.
Oui, la progression insidieuse, mais aussi l'essentiel du handicap acquis, c'est ce qu'on appelle PIRA. PIRA contre laquelle je rappelle qu'aucun traitement n'a encore jamais montré la moindre efficacité : que tu te traites ou pas, vis à vis de PIRA, c'est bonnet blanc, blanc bonnet. Quand tu cesses de faire des poussées, c'est une autre partie qui commence.
Mon raisonnement est personnel. Il est autant basé sur l efficacité du traitement, que sur mon ressenti, mes peurs, mes rêves.... il n est donc absolument pas pragmatique. C est encore un peu tôt pour moi.
Exactement comme tu le dis : "c'est encore un peu tôt". C'est un problème de plus en plus fréquent avec la sep, depuis qu'on a plus ou moins démontré que plus on initiait le traitement rapidement, moins mauvais était le pronostic à long terme (ce qui n'est encore, ici comme ailleurs, qu'une connaissance purement statistique, que plein de cas individuels viennent battre en brèche) : alors on se précipite ! Restera ensuite à calculer l'étendue de ce "moins mauvais", mais c'est encore une autre histoire.

Je parlais dans un post précédent des trois ans, au bout de vingt ans de maladie, pendant lesquels grâce au traitement tu n'avais pas besoin de canne pour parcourir 100 mètres, alors que sans traitement tu pouvais certes toujours parcourir la même distance, mais uniquement à l'aide d'une canne. Je ne vois pas comment considérer ce gain, pourtant indiscutable, autrement que comme modeste : trois ans, en l'occurrence, c'est peu. Il y a pourtant d'autres cas de figure où trois ans, c'est énorme. Je pense à un cas en particulier, qui est celui de la fenêtre de tir pour avoir un bébé alors qu'on a déjà fêté ses trente-cinq ans, et qu'on s'apprête à retrancher peu ou prou trois ans de cette fenêtre de tir pour cause de... cladribine. Les trois ans que tu vas (peut-être) gagner d'un côté pèsent-ils le même poids que les trois ans que tu vas (certainement) perdre de l'autre ?

Ce qui m'embête le plus est que les neuros ne font rien pour te laisser le temps de respirer, de recouvrer tes esprits (avec le diagnostic, tu te prends tout de même un TGV en pleine poire...), je ressens comme une urgence dans tout ça. Quand il m'avait diagnostiqué, mon neuro n'avait au contraire rien précipité, il m'avait laissé tout le temps nécessaire pour sortir la tête de l'eau, déjà. Ce qui m'avait finalement conduit, dans un premier temps à prendre la mesure de ma sep en l'absence de traitement de fond, et dans un second temps à ne jamais prendre le moindre traitement de fond. J'avais à l'époque été sauvé par l'ignorance (générale : médecins comme patients) du principe selon lequel "il faut traiter le plus tôt possible".

Je n'aimerais pas être diagnostiqué aujourd'hui, en fait.

A minima, demande à ta neuro un calendrier précis avant de mesurer le NEDA, puis d'arrêter la cladribine, puis d'avoir le feu vert pour démarrer une grossesse. N'accepte aucune réponse évasive...

Bon courage :),

Jean-Philippe

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 14 juin 2023, 22:47
par Sepadrole
Bonsoir à tous,

Au niveau du suivi, j ai deja un bon feeling avec ma neurologue. Elle a aussi soumis mon dossier aux neurologues de Tours qui est un des centres de référence. J ai pu discuté avec deux autres docteurs qui connaissent bien la sep. L un en est atteint. L autre est chercheur en laboratoire et à travaillé plus d une dizaine d années sur les médicaments 💊 de la Sep. Aux yeux de ces personnes, le choix de la neurologue est censé. Après autant de sep que de sepiens donc..... L avenir nous en dira plus.... ou pas 😁

Pour apprécier le traitement, la neurologue m a dit qu on évaluerait tous les 6 mois la Sep. Considerant que le traitement n'est pleinement efficace qu a la fin des deux ans, elle n envisage pas de l arrêter avant, à moins que la situation ne l impose.

Je poserai la question du Neda. D' ailleurs j ai une question à laquelle vous pourrez peut être répondre. Est ce que PIra peut aussi passer en NEDA ? Si j ai bien compris : si Pira est actif, la degenerescence est active et le handicap s'installe petit à petit. Si le handicap ne s installe pas, et ce même en deuxième partie c est que PIRA est inactif et donc qu on est en NEDA ?

Merci pour le gif de ton IRM. Ça illustre bien tes propos.
Quant à ta ballade, c est super ! Félicitations !

Pour la fenêtre de tir, je ne le percois pas comme ca mais je comprends néanmoins ton raisonnement.
Je me dis que j ai la chance d avoir pleinement vécu deux grossesses sans avoir su que j étais malade. Deux médecins, dont ma neurologue, m ont dit que s il était exact que la grossesse était une bonne période pour la majorité des sepiennes, une sep active avant la grossesse a davantage de chance de repartir fort après la fin de celle ci. D'où la volonté des médecins de stabiliser la sep avant d entreprendre ce projet. Bien qu optimiste et confiante en mes capacités, je n ai commencé à ressentir les symptomes de la maladie qu à la fin de ma deuxieme grossesse (nevrite) et 18 mois plus tard, quand j ai eu fini d allaiter ma fille (importante perte de mobilite d une jambe). Pour moi et en l etat actuel des choses, la sep a frappé plus fort en fin de grossesse et en fin d allaitement. Et ma priorité c est d être la pour mes enfants. Ce n est pas de faire un autre bébé en prennant le risque de multiplier les pousses. Parce que c est un risque que je pense avoir des raisons de considérer dans mon cas personnel. Voilà pourquoi j essaierai d abord de stabiliser la sep pour avoir un bébé ensuite si c est encore possible, souhaitable et enviable à ce moment là.

J apprécie bien nos discussions et nos echanges de points de vue. Je ne suis pas déçue d être la.

Bonne soirée à tous
Sep (toujours) adrôle

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 15 juin 2023, 16:24
par Nostromo
Salut Sepa,
Sepadrole a écrit :Pour apprécier le traitement, la neurologue m a dit qu on évaluerait tous les 6 mois la Sep. Considerant que le traitement n'est pleinement efficace qu a la fin des deux ans, elle n envisage pas de l arrêter avant, à moins que la situation ne l impose.
Donc deux ans, + six mois de période de sureté à la fin du traitement, minimum incompressible.
Est ce que PIra peut aussi passer en NEDA ?
NEDA, c'est un terme technique qui ne veut pas réellement dire ce qu'il veut dire : le "no evidence of disease activity" ne s'intéresse en fait qu'à la seule activité inflammatoire focale, i.e. à RAW, et pas du tout à PIRA, en tout cas pas tant que PIRA n'entraîne aucun handicap. Or au début de la maladie, ton cerveau dispose de ressources insoupçonnées, sous la forme de ce qu'on appelle la plasticité cérébrale : si, par exemple pour cause de démyélinisation ou de destruction d'un axone, le message (potentiel d'action) n'arrive plus à passer par le chemin que, jusque là, il empruntait, ton cerveau va chercher une autre chemin. Au début, il en trouvera, ce n'est que bien des années plus tard qu'il arrivera à court d'options et que, d'une façon relativement brutale d'ailleurs (en l'espace de quelques mois), le handicap de PIRA apparaîtra et augmentera. La plasticité cérébrale aura alors joué le rôle de tampon, en retardant considérablement le temps entre la perte des premiers axones et l'apparition des premiers handicaps imputables à cette perte axonale (tu ne remercieras jamais assez ton cerveau, au fait). En général, quand tu en arriveras à ce stade (si tu y arrives : ça n'a rien d'une fatalité, du tout), tu te verras réévaluer ton diagnostic, d'une forme rémittente à une forme secondairement progressive. Forme secondairement progressive entièrement (sauf exceptions) située sous le règne de PIRA, PIRA contre lequel il n'existe donc aucun traitement et où par conséquent, le concept même de NEDA ... perd toute signification.
Si j ai bien compris : si Pira est actif, la degenerescence est active et le handicap s'installe petit à petit. Si le handicap ne s installe pas, et ce même en deuxième partie c est que PIRA est inactif et donc qu on est en NEDA ?
Non, car cette vision oublie toute la période, qui peut durer vingt ans, voire ne jamais se terminer, pendant laquelle la plasticité cérébrale joue le rôle de tampon pour contrebalancer les effets de PIRA. De ce fait, aux premiers stades de la pathologie (c'est à dire, là où tu en es aujourd'hui), que PIRA soit tout tranquille ou au contraire très agressif ne fera guère de différence clinique (= sur les symptômes).

Une façon de mesurer PIRA en "temps réel" consiste à mesurer à l'IRM l'atrophie cérébrale, i.e. la perte de volume / poids de l'encéphale dans la boite crânienne, mébon, tant qu'il n'existe rien pour s'opposer à PIRA, en tant que patient il faut vraiment se sentir très joueur pour chercher à obtenir une telle information. La mesure de l'atrophie cérébrale est relativement facile à faire (les IRM ont des outils intégrés pour ça), mais elle ne fait pas partie des critères IRM NEDA, qui se focalisent sur la seule charge lésionnelle (et ignorent de facto tout ce qui pourrait laisser le patient croire que son traitement ne lui sert à rien).
Quant à ta ballade, c est super ! Félicitations !
L'idée était surtout de t'imprégner du message que ton avenir n'était pas écrit, et que le nombre de tes lésions, ma foi... Voilà, quoi :mrgreen:.
Deux médecins, dont ma neurologue, m ont dit que s il était exact que la grossesse était une bonne période pour la majorité des sepiennes, une sep active avant la grossesse a davantage de chance de repartir fort après la fin de celle ci.
Je suis fan de mon neuro (Pr Gout au fait, à Rothschild ; c'est lui qui m'avait diagnostiqué en 1995 et je le revois toujours de loin en loin) (ah bin m*rde, ça me pendait au nez, ayé il a pris sa retraite...), en particulier parce que le premier message qu'il me faisait passer à propos de la sep, était celui de l'étendue de son ignorance -- il est aujourd'hui devenu un des meilleurs spécialistes français de cette pathologie.

En général, chez les femmes, la grossesse diminue le risque de poussée mais, en général, il y a une reprise de l'activité antérieure quelques mois après la naissance. Tu auras noté toute la parcimonie avec laquelle il faut aborder ces "en général", puisque tu as toi-même connu ta première poussée alors que tu étais enceinte : les généralités n'ont d'autre intérêt que statistique, du point de vue individuel c'est une autre paire de manches...

Quand j'avais ton âge, cette variation du risque de poussée liée, chez les femmes, à la grossesse, était déjà connue. Une autre information circulait (ça fait bien longtemps que je ne l'ai plus vue passer, ce qui me rend d'ailleurs un peu perplexe) au sujet des hommes, chez qui au contraire le risque de poussée pendant la grossesse de leur compagne était accru ; le stress difficilement supportable de la perspective de la naissance, peut-être :mrgreen:. Et je dois bien, de mon côté, reconnaître que j'avais fait une poussée alors que mon épouse était enceinte de sept mois de mon premier fils, ainsi qu'une autre alors qu'elle était enceinte de six mois de mon deuxième : joli tir groupé.

Ca ne nous avait pas empêchés de mettre en route le troisième (avec, je dois tout de même le reconnaître, une certaine appréhension), troisième pour lequel... il ne s'était rigoureusement rien passé :mrgreen:. La médecine n'est pas une science exacte.
J apprécie bien nos discussions et nos echanges de points de vue. Je ne suis pas déçue d être la.
Tu m'en vois fort réjoui, ce forum a besoin de toutes les bonnes volontés et je rends hommage à la tienne ange3

A bientôt,

Jean-Philippe

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 15 juin 2023, 17:39
par lélé
Bienvenue sepadrole
Il faut voir la sep comme un marathon et non une course de vitesse . C'est une pathologie de temps. La preuve il peut arriver qu'on fasse une poussée et la plaque n'apparaîtra que plusieurs mois après
J'ai cru lire que tu parlais d'un troisième bébé ? Si c'est ton souhait ne laisse pas cette colocataire t'enlever ce cadeau
Elle est pas là pour être cool avec nous et si tu peux lui faire un pied de nez en disant que ce bébé tu le veux c'est pas elle qui doit décider
Dans la sep notre quotidien est jalonné de petites victoires. Parfois la sep prendra le dessus ? Ben toi tu te battras pour récupérer. Profite bien de tous les instants mais n'oublie pas que le repos est ton allié. On a toutes et tous voulu faire plus que ce que nous sommes capables de faire mais c'est humain. Cependant le repos est important. '' roumeguer'' comme on dit chez moi c'est à dire râler ruminer c'est pas top pour la sep mais on a le droit de gueuler un bon coup
Le seul conseil est de faire en sorte de ne pas regretter plus tard
Si j'avais su ça il y a 22 ans j'aurais fait autrement. Fais toi plaisir

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 18 juin 2023, 08:39
par maglight
Salut Nostromo et toutes et tous
Aujourd'hui, on est sensé avoir, enfin, de la pluie....j'ai comme un doute en regardant le ciel :?
Nostromo a écrit : 13 juin 2023, 23:40 Salut mag',

Le mieux, c'est de lire d'abord ceci : https://www.has-sante.fr/upload/docs/ap ... t18046.pdf

Puis cela :

https://www.has-sante.fr/upload/docs/ap ... t18046.pdf


PS : "d'ici trois ou quatre ans", c'est donc entre cette année et l'année prochaine.
Merci beaucoup, jipé. Désolée pour ma réponse tardive, j'ai été empêchée comme souvent, par le travail.

J'ai pas regretté ma lecture. C'est marrant de voir, comment ils échangent sur le sujet. C'est quand même fou, de le proposer en TTT d'induction, alors que les essais, ont été fait, une fois sur des SEP "normales", et dans la seconde, sur des SEP déjà traités par TTT de première intention sur lequel , on rajoute une couche de Mavenclab.
Comment voulait-il prouver, l'efficacité de la cladibrine, sur des SEP "très active" avec des études hors sujet ?
Et le pire, c'est que ça passe, même si on les sent pas foufou de voter pour.
Le nom de cette étude, qui n'a été menée qu'en Italie, est assez cocasse puisqu'il l'ont appelée "Clarinet" : de la clarinette au pipeau magique, il n'y a qu'un pas. L'étude en question, ici.
mdr Le labo a, peut-être, tout misé sur l'humour, à défaut d'une étude solide.

Et le plus important, à mon avis.
Tu sais comme moi qu’il y a deux études prospectives sur le sujet en cours aux États-Unis, l’étude DeliverMS et l’étude TraiteMS qui nous permettront d’avoir une réponse plus robuste avec des études randomisées même observationnelles sur l’effet d’induction par rapport à l’effet d’escalade.

...Et donc, on est 3 ans plus tard, j'ose abuser de tes talents de chercheur en la matière, a-t-on les résultats de ses 2 études- DeliverMS et TraiteMS ? Encore merci, pour les lectures :wink:

Bon dimanche :D

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 18 juin 2023, 17:32
par Nostromo
Yo Mag',
maglight a écrit :...Et donc, on est 3 ans plus tard, j'ose abuser de tes talents de chercheur en la matière, a-t-on les résultats de ses 2 études- DeliverMS et TraiteMS ? Encore merci, pour les lectures :wink:
Rien de nouveau sous le soleil de ce côté, les études ont pris un peu de retard, on se croirait dans le BTP :mrgreen: : les résultats de Deliver-MS sont actuellement annoncés pour septembre 2026 (https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT03535298), Treat-MS pour le premier août 2025 (https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT03500328). Va falloir être patient.

On a en revanche quelques études connexes qui s'y sont frottées, en particulier celle-ci, qui date de l'année dernière et qui vante les louanges de frapper très fort très tôt : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9645316/ (tout en insistant lourdement sur les effets indésirables des traitements en question, dont fait partie la cladribine).

Tiré de cette étude, j'ai bien apprécié le schéma suivant, qui résume assez fidèlement ce que je pense de l'évolution de la sep au fil du temps chez les patients (ce qu'on appelle son histoire naturelle) :

Ah bin zut alors, le système me dit que mon quota de fichiers joints a été atteint. Tant pis pour toi :mrgreen:. Essaye voir en cliquant ici ? https://www.ncbi.nlm.nih.gov/core/lw/2. ... 1_HTML.jpg

... où l'on voit bien l'impact de l'atrophie cérébrale et le tampon joué par ce que les auteurs appellent "neural reserve" (et que j'appelais quant à moi la plasticité cérébrale) : ce n'est qu'une fois cette réserve épuisée que les premiers symptômes de PIRA apparaissent, pas avant. Ce que les auteurs appellent "transitional phase" représente en fait la période pendant laquelle du handicap peut apparaître indépendamment des poussées (PIRA donc), mais où le patient peut continuer à connaître des poussées. Mais au bout d'un certain temps, de toute façon il n'en fera plus.

Bon, je ne m'embête pas à traduire l'étude hein, mais elle ne manque pas d'intérêt :).

Bizzz,

JP.

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 21 juin 2023, 21:12
par Linette2021
Sepadrole a écrit : 05 juin 2023, 23:25 Bonjour à tous,

Officiellement diagnostiquée depuis le 2 juin 2023.
J'ai 35 ans et deux petites filles de 4 ans et 1 an.
J'ai fait une poussée invalidante le 10 mai 2023.
Après une semaine d'hospitalisation, les IRM, la ponction et les corticoïdes, je remarche normalement.
J'avais apparement fait une première poussée juste avant la naissance de ma deuxième fille en 2022.
J'étais alors gênée par une vision trouble.
La neurologue m'a diagnostiqué une Sep RR inflammatoire et me propose donc de passer directement en traitement de 2ème ligne.
Se pose maintenant la question du choix du traitement : Mavenclad ou Tysabri ?
Quels sont les intérêts de l'un par rapport à l'autre ?
Dans le cas ou Mavenclad fonctionne, savons nous si on peut rester potentiellement sans signe de la maladie plusieurs années ? Et Tisabry ?
Que feriez vous ? Avez vous des conseils à me donner ?
Merci à tous pour tous vos messages qui m'ont aidé à comprendre un peu plus la SEP.
Bonjour sepadrole et bienvenue,

il y a 19 mois j'étais à ta place et ce forum m'a fait un bien fou! tu as bien fait de t'y inscrire :)
Je suis quand même étonnée tout comme pour Noémie qu'on te propose un traitement de seconde ligne d'emblée... pourquoi on considère ta sep comme active? car plusieurs lésions? Ecoute comme je l'ai précisé à Noémie, au moment de mon diagnostic l'IRM a montré plusieurs lésions et pourtant on m'a proposé un traitement de première ligne. On ne m'a jamais parlé de sep active... mais du coup je vais poser la question à ma neuro lors de mon prochain rdv début juillet. Je suis suivie à Rostshild, un centre de compétences pour la sep, je fais confiance, mais je poserai quand même la question pour comprendre ces différences thérapeutique et l'explication d'une sep active. Si on se base sur la définition de la HAS voici ce que c'est qu'une sep active et tu ne me sembles pas dans l'une de ces cases:

"Les SEP-R sont dites actives quand la récurrence des poussées et/ou l’apparition de nouvelles lésions sur l’IRM révèlent une activité inflammatoire soutenue. Les SEP-R définies comme très actives incluent les groupes de patients suivants :
patients présentant une forme très active de la maladie malgré un traitement complet et bien conduit par au moins un traitement de fond de la SEP ; ou
patients présentant une SEP-R sévère et d'évolution rapide, définie par 2 poussées invalidantes ou plus au cours d'une année associées à 1 (ou plusieurs) lésion(s) rehaussée(s) après injection de gadolinium sur l'IRM cérébrale ou une augmentation significative de la charge lésionnelle en T2 par rapport à une IRM antérieure récente."

mais bon du moment ou l'option thérapeutique qu'ils te proposent te convient le reste importe peu :)
Linette

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 26 déc. 2023, 13:17
par Sepadrole
Bonjour à tous,

6 mois depuis le premier message ! J espère que vous allez bien.
J ai fini la premiere annee de Mavenclad sans trop d effets secondaires depuis juillet. J ai perdu un peu plus de cheveux que d habitude en automne quand meme.
J ai totalement recuperé la jambe ! Mes lymphocytes ont chuté de 1500 à 900 en 3 mois. Ils ont commencé à remonter le mois suivant. Désormais ils sont à 1200. Pas de nouvelle poussée evidente depuis. Des faiblesses dans un membre qui vont qui viennent, du mal à suivre avec les yeux par moment, une sensibilité à la lumière parfois, pas tellement de fatigue... Psychologiquement il y a cette peur que cela dégénère, cette inconnue qui ne me laisse pas une journée sans y penser. C est un peu lourd. J ai beau me dire que tout pourrait aller bien et surtout que tout va bien en ce moment et qu il faut en profiter. Je ne peux m empêcher de penser que tout va souvent bien au début par définition et que ça se degrade ensuite. Je vrille parfois.
Je viens d avoir les résultats de mon IRM cérébrale : 1 nouvelle lesion. La neuro dit que c est satisfaisant dans ce sens que le traitement ne commence à faire effet que maintenant et qu il n est pas encore au top de son potentiel du fait que la deuxième année de traitement n est pas commencée. Une autre IRM est prévue dans 6 mois, avant de prendre la 2eme annee. Si elle y aperçoit de nouvelles lesions, elle reconsidérera peut être l efficacité du traitement.
J espère que cette maladie me laissera tranquille. Cette nouvelle lesion me dit que prendre conscience de la maladie, faire du sport, arrêter de fumer, se calmer... n aura pas suffit a endiguer complètement ma colocataire. Sûrement cela aurait il peu être pire. Une lesion sans poussee c est surement pas si mal.... qu en pensez vous ?
Je continue à regarder mes filles grandir et j essaie de souffler sur les nuages... derrière il y a le soleil.

Je vous souhaite une belle fin d année.

Sepadrole

Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?

Posté : 26 déc. 2023, 18:07
par arwenn
Salut Sepadrole,

Tous ceux qui ont pris un traitement de fond en sont passés par là.
Effectivement, la première année n’est pas celle qui doit servir de référence pour son efficacité, donc si en plus tu as été plutôt tranquille, il faut s’en réjouir.

Il ne faut pas que tu stresses trop à vouloir penser à demain et après-demain.
Profite de tous ces moments où tu te sens plutôt bien, ça va te mettre du baume au cœur, et ne pense pas à ta colocataire.
Si elle veut se faire remarquer, elle te le fera savoir, mais en attendant, laisse la faire sa vie dans l’ombre et toi profite de cette lumière positive :)