Re: Nouvelle diagnostiquée, mavenclad ou tysabri ?
Posté : 14 juin 2023, 13:38
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Coucou J-P et toutes tous …Nostromo a écrit : ↑13 juin 2023, 23:40 Salut mag',
Le mieux, c'est de lire d'abord ceci : https://www.has-sante.fr/upload/docs/ap ... t18046.pdf
Puis cela :
https://www.hassante.fr/upload/docs/app ... t18046.pdf
Morceau choisi (du premier) :
Le deuxième, c'est de la discussion de marchand de tapisPr Clanet (HAS) a écrit :Aujourd’hui, cette attitude [de l'escalade, ce qui est pratiqué actuellement] est discutée par pas mal d’experts qui considèrent que nous pourrions mettre en place une autre approche. C’est une approche de traitement d’induction que certains appellent « immune reconstitution therapy », c’est-à-dire le traitement qui permet éventuellement de rénover le système immunitaire, dont je ne suis pas sûr que ce soit complètement la réalité, avec deux gros papiers sortis, mais qui sont des paroles d’expert, l’un dans Lancet neurology et l’autre dans Nature reviews neurology. Ils précisent que les approches pourraient être justifiées en « tapant fort » au début avec des médicaments plus agressifs, représentés par les anti-CD20 ou d’autres types d’immunosuppresseurs. Ils mettent la cladribine dans ce type de médicaments. Il faut bien préciser que dans ces articles, l’un des articles les plus importants conclut en disant que changer les stratégies thérapeutiques dans cette maladie doit reposer sur des données robustes. Il y a actuellement deux essais thérapeutiques qui évaluent ces stratégies. Nous aurons ces résultats d’ici trois ou quatre ans et dans l’état actuel de la situation, il est difficile d’imaginer qu’on puisse changer d’approche, sauf quelques approches d’experts..
Bonne lecture !
JP.
PS : "d'ici trois ou quatre ans", c'est donc entre cette année et l'année prochaine.
Le truc avec la cladribine, c'est que c'est un produit qui a été, après coup, repositionné (oui oui, c'est bien du marketing) sur les (supposées) formes "très actives" de la maladie, car une niche était justement disponible sur ce créneau. Le problème est que cette niche, en particulier, ne faisait pas l'objet des études initiales menées par le labo, où les deux tiers des patients inclus dans les études avaient une forme beaucoup plus "standard" -- si tant est que le terme de "standard" ait un sens dans le cas de la sep --, où d'autres étaient en secondaire progressive, etc. Pour un tel repositionnement, une nouvelle étude de phase 3 aurait été la bienvenue, pour ne pas dire nécessaire ; mais le labo (Merck, au fait) a jugé qu'il pouvait faire l'économie de cette nouvelle phase 3 (au prix cassé de deux mille cinq cents francs -- en Suisse -- le comprimé, comment ne pas les comprendreSepadrole a écrit :Merci pour les sources Jean-Philippe. J en avais déjà lue une sur deux et j avais trouvé ça assez intéressant !
Curiosité, prendre la température, en particulier du fait que le choix thérapeutique de la cladribine dans ton cas me semble aussi exotique que peu justifié selon les critères de la HAS. Certains centres hospitaliers ont des compétences extrêmement pointues en sclérose en plaques, aussi bien à Paris (Salpêtrière avec Lubetzki, Fondation Rothschild avec Gout, etc.) qu'en province (Marseille avec Pelletier, Toulouse avec Clanet, etc.). Pour une majorité cependant, dont me semble faire partie La Source, la neurologie me semble beaucoup plus spécialisée dans Alzheimer ou Parkinson (vieillissement de la population oblige) que dans la sep. Le plus souvent, le chef de service arrive à faire partager de façon intime sa vision des choses à son équipe. Orléans n'est pas si éloigné que ça de Paris, en plus en train tu arrives directement à Austerlitz : la Salpé n'est plus qu'à cinq minutes de marche.Je suis suivie à Orléans, en lien avec Tours. Pourquoi ?
Ca fait bientôt trente ans que je fréquente des neuros, si j'ai un seul conseil à te donner à leur sujet, c'est de ne jamais chercher à comprendre autre chose que, rigoureusement, ce qu'ils disent. "Il faut stabiliser la sep avant toute chose". Le hic est que "stabiliser" ne signifie pas grand chose d'un point de vue médical, je pense en fait que, dans le cadre de la sep, le terme adéquat serait plutôt NEDA (clique !), pour no evidence of disease activity :Elle m a répondu qu il fallait stabiliser la sep avant toute chose. Je comprends donc que le traitement de premiere ligne aurait potentiellement moins de chance d y arriver dans mon cas.
Oui, la progression insidieuse, mais aussi l'essentiel du handicap acquis, c'est ce qu'on appelle PIRA. PIRA contre laquelle je rappelle qu'aucun traitement n'a encore jamais montré la moindre efficacité : que tu te traites ou pas, vis à vis de PIRA, c'est bonnet blanc, blanc bonnet. Quand tu cesses de faire des poussées, c'est une autre partie qui commence.Elle agit insidieusement quand meme.
Exactement comme tu le dis : "c'est encore un peu tôt". C'est un problème de plus en plus fréquent avec la sep, depuis qu'on a plus ou moins démontré que plus on initiait le traitement rapidement, moins mauvais était le pronostic à long terme (ce qui n'est encore, ici comme ailleurs, qu'une connaissance purement statistique, que plein de cas individuels viennent battre en brèche) : alors on se précipite ! Restera ensuite à calculer l'étendue de ce "moins mauvais", mais c'est encore une autre histoire.Mon raisonnement est personnel. Il est autant basé sur l efficacité du traitement, que sur mon ressenti, mes peurs, mes rêves.... il n est donc absolument pas pragmatique. C est encore un peu tôt pour moi.
Donc deux ans, + six mois de période de sureté à la fin du traitement, minimum incompressible.Sepadrole a écrit :Pour apprécier le traitement, la neurologue m a dit qu on évaluerait tous les 6 mois la Sep. Considerant que le traitement n'est pleinement efficace qu a la fin des deux ans, elle n envisage pas de l arrêter avant, à moins que la situation ne l impose.
NEDA, c'est un terme technique qui ne veut pas réellement dire ce qu'il veut dire : le "no evidence of disease activity" ne s'intéresse en fait qu'à la seule activité inflammatoire focale, i.e. à RAW, et pas du tout à PIRA, en tout cas pas tant que PIRA n'entraîne aucun handicap. Or au début de la maladie, ton cerveau dispose de ressources insoupçonnées, sous la forme de ce qu'on appelle la plasticité cérébrale : si, par exemple pour cause de démyélinisation ou de destruction d'un axone, le message (potentiel d'action) n'arrive plus à passer par le chemin que, jusque là, il empruntait, ton cerveau va chercher une autre chemin. Au début, il en trouvera, ce n'est que bien des années plus tard qu'il arrivera à court d'options et que, d'une façon relativement brutale d'ailleurs (en l'espace de quelques mois), le handicap de PIRA apparaîtra et augmentera. La plasticité cérébrale aura alors joué le rôle de tampon, en retardant considérablement le temps entre la perte des premiers axones et l'apparition des premiers handicaps imputables à cette perte axonale (tu ne remercieras jamais assez ton cerveau, au fait). En général, quand tu en arriveras à ce stade (si tu y arrives : ça n'a rien d'une fatalité, du tout), tu te verras réévaluer ton diagnostic, d'une forme rémittente à une forme secondairement progressive. Forme secondairement progressive entièrement (sauf exceptions) située sous le règne de PIRA, PIRA contre lequel il n'existe donc aucun traitement et où par conséquent, le concept même de NEDA ... perd toute signification.Est ce que PIra peut aussi passer en NEDA ?
Non, car cette vision oublie toute la période, qui peut durer vingt ans, voire ne jamais se terminer, pendant laquelle la plasticité cérébrale joue le rôle de tampon pour contrebalancer les effets de PIRA. De ce fait, aux premiers stades de la pathologie (c'est à dire, là où tu en es aujourd'hui), que PIRA soit tout tranquille ou au contraire très agressif ne fera guère de différence clinique (= sur les symptômes).Si j ai bien compris : si Pira est actif, la degenerescence est active et le handicap s'installe petit à petit. Si le handicap ne s installe pas, et ce même en deuxième partie c est que PIRA est inactif et donc qu on est en NEDA ?
L'idée était surtout de t'imprégner du message que ton avenir n'était pas écrit, et que le nombre de tes lésions, ma foi... Voilà, quoiQuant à ta ballade, c est super ! Félicitations !
Je suis fan de mon neuro (Pr Gout au fait, à Rothschild ; c'est lui qui m'avait diagnostiqué en 1995 et je le revois toujours de loin en loin) (ah bin m*rde, ça me pendait au nez, ayé il a pris sa retraite...), en particulier parce que le premier message qu'il me faisait passer à propos de la sep, était celui de l'étendue de son ignorance -- il est aujourd'hui devenu un des meilleurs spécialistes français de cette pathologie.Deux médecins, dont ma neurologue, m ont dit que s il était exact que la grossesse était une bonne période pour la majorité des sepiennes, une sep active avant la grossesse a davantage de chance de repartir fort après la fin de celle ci.
Tu m'en vois fort réjoui, ce forum a besoin de toutes les bonnes volontés et je rends hommage à la tienneJ apprécie bien nos discussions et nos echanges de points de vue. Je ne suis pas déçue d être la.
Merci beaucoup, jipé. Désolée pour ma réponse tardive, j'ai été empêchée comme souvent, par le travail.Nostromo a écrit : ↑13 juin 2023, 23:40 Salut mag',
Le mieux, c'est de lire d'abord ceci : https://www.has-sante.fr/upload/docs/ap ... t18046.pdf
Puis cela :
https://www.has-sante.fr/upload/docs/ap ... t18046.pdf
PS : "d'ici trois ou quatre ans", c'est donc entre cette année et l'année prochaine.
Le nom de cette étude, qui n'a été menée qu'en Italie, est assez cocasse puisqu'il l'ont appelée "Clarinet" : de la clarinette au pipeau magique, il n'y a qu'un pas. L'étude en question, ici.
Tu sais comme moi qu’il y a deux études prospectives sur le sujet en cours aux États-Unis, l’étude DeliverMS et l’étude TraiteMS qui nous permettront d’avoir une réponse plus robuste avec des études randomisées même observationnelles sur l’effet d’induction par rapport à l’effet d’escalade.
Rien de nouveau sous le soleil de ce côté, les études ont pris un peu de retard, on se croirait dans le BTPmaglight a écrit :...Et donc, on est 3 ans plus tard, j'ose abuser de tes talents de chercheur en la matière, a-t-on les résultats de ses 2 études- DeliverMS et TraiteMS ? Encore merci, pour les lectures![]()
Bonjour sepadrole et bienvenue,Sepadrole a écrit : ↑05 juin 2023, 23:25 Bonjour à tous,
Officiellement diagnostiquée depuis le 2 juin 2023.
J'ai 35 ans et deux petites filles de 4 ans et 1 an.
J'ai fait une poussée invalidante le 10 mai 2023.
Après une semaine d'hospitalisation, les IRM, la ponction et les corticoïdes, je remarche normalement.
J'avais apparement fait une première poussée juste avant la naissance de ma deuxième fille en 2022.
J'étais alors gênée par une vision trouble.
La neurologue m'a diagnostiqué une Sep RR inflammatoire et me propose donc de passer directement en traitement de 2ème ligne.
Se pose maintenant la question du choix du traitement : Mavenclad ou Tysabri ?
Quels sont les intérêts de l'un par rapport à l'autre ?
Dans le cas ou Mavenclad fonctionne, savons nous si on peut rester potentiellement sans signe de la maladie plusieurs années ? Et Tisabry ?
Que feriez vous ? Avez vous des conseils à me donner ?
Merci à tous pour tous vos messages qui m'ont aidé à comprendre un peu plus la SEP.