Je sais bien que tu es gentille, d'ailleurs ici nous le sommes tous, c'est un peu le but du forum d'ailleurs, non

Pour tes questions je te renvoie à ma présentation, l'essentiel y est dit. A part ça j'ai fait des études supérieures, diplômé en 1990, service national en 1991, un souvenir juste énorme : j'avais suivi une école d'officiers et j'avais réussi à me dégoter une affectation dans un centre de commandement opérationnel en région parisienne, en pleine guerre du Golfe, avec une habilitation au "secret-défense" et une ligne téléphonique directe et sécurisée sur mon bureau pour contacter le Premier ministre en cas de besoin (je précise tout de même que je n'ai jamais eu besoin de le décrocher, celui-là). En sortant de là j'ai été embauché en tant qu'ingénieur chez un éditeur de logiciels de gestion que je ne citerai pas, puis en tant que consultant chez un autre que je ne citerai pas non plus. Je m'occupais de "gros clients", des ministères, des multinationales françaises ou étrangères, des administrations (l'Assemblée Nationale, le Sénat, l'Elysée faisaient partie de nos clients, mais je ne m'occupais pas de l'Elysée) pour qui je développais des solutions spécifiques autour de la famille de logiciels que la société développait. J'étais en déplacement dans toute la France et en Europe en moyenne quatre jours sur cinq, souvent chez un client différent à chaque fois, et avec un sommeil qui faisait ce qu'il pouvait pour suivre. Une grosse pression liée au boulot, car il fallait faire le taf dans le temps, limité à chaque fois, dont je disposais, ce qui pouvait impliquer de bosser jusque tard le soir. Bref, une vie de con, et en plus comme dans la plupart des boites informatiques c'était payé au lance-pierres.
J'ai tenu comme ça jusqu'en 1997. Première poussée en février 1993, légère mais suffisamment "anormale" pour m'envoyer voir un généraliste ; lequel m'avait diagnostiqué une névralgie faciale, m'avait collé sous antibiotiques + anti-inflammatoires, et au revoir Monsieur. Deuxième poussée en mai-juin 1995, en tous points identique à la première, donc je ne suis même pas allé voir un toubib, je n'en avais juste pas le temps. Devine quoi, elle avait fini par passer toute seule... Troisième poussée en octobre de la même année, beaucoup plus violente celle-ci, avec un florilège de symptômes différents qui se sont épanouis sur pas loin d'un mois entier, de la diplopie à la spasticité en passant par l'agueusie, une profonde maladresse, des faiblesses dans la jambe droite, une ataxie, des violents vertiges, enfin pas loin de la totale. J'avais la "chance" d'être plus ou moins hospitalisé à ce moment-là, à la suite d'un accident domestique avec un couteau à huître facétieux, ce qui m'a permis un diagnostic en à peine plus d'un mois après ma mention, à l'occasion d'un changement de pansement, des premiers symptômes inhabituels. J'ai finalement "officiellement" reçu mon diagnostic à la Salpêtrière, où j'ai dès lors été suivi.
Du diagnostic à début 1997 j'ai eu une grosse période de flottement, celle qu'on nomme habituellement "phase d'acceptation" je suppose


Par la suite (juin 2003) nous nous sommes faits ré-expatrier sur les bords du lac Léman, en Suisse, où nous vivons toujours (et avec un troisième gamin). Pour entretenir la machine je proposais toujours des services autour de bases de données (j'en propose d'ailleurs toujours), mais j'en avais de moins en moins besoin pour vivre, mon épouse ayant mené une brillante carrière -- sans doute, dans une certaine mesure, grâce au fait que je ne bossais pas et que j'étais toujours là pour assurer l'intendance. J'ai entamé des activités associatives (trésorier et webmaster d'une association), ça occupe pas mal.
Toutes les poussées que j'avais faite jusque là, j'étais sûr d'en faire une, clairement je savais que j'étais en poussée : comment passer à côté ? Depuis celle de 2000, cela ne m'est plus arrivé. Je conçois la possibilité que j'aie pu passer à côté de certaines, mais c'est plus par acquit de conscience que par conviction. Les quelques IRM que j'ai faites depuis montrent une régression des lésions, ce n'est que récemment que mon neuro "historique" (celui de la Salpé en 1995, que je n'avais plus revu depuis 2003 et que je suis allé revoir en juin) m'a signalé que s'il y avait effectivement une nette décrue des lésions visibles à l'IRM, il avait néanmoins pu observer l'apparition de nouvelles. Cela dit, nous savons tous que l'étendue des lésions visibles à l'IRM n'a aucune espèce de valeur... Je n'ai pas encore reçu le compte-rendu de cette consultation du mois de juin, mais a priori mon edss est stationnaire à 1. A la seule exception d'un bolus de corticoïdes et de comprimés d'amantadine contre la fatigue, les deux à l'occasion de ma poussée de 1997, je ne prends aucun traitement, ni de fond ni symptomatique.
Voilà voilà

A bientôt,
Jean-Philippe.