Salut dyd',
dydouche a écrit :Je suis en appartement, loin de la mer et pas de promenade.
Est-ce indiscret de te demander dans quel coin tu vis ? Il faut parfois se faire un peu violence. Quand j'habitais encore dans mon trois pièces à Paris, donc avec une sep toute fraîchement diagnostiquée, il m'arrivait de prendre un train de banlieue pour aller crapahuter dans la forêt de Fontainebleau ou dans le bois de Verrières (deux endroits que j'avais précédemment arpentés pendant mon mois de classes, à l'armée, et qui m'avaient laissé un drôlement bon souvenir). Ca ne valait certes pas la grosse claque que tu peux te prendre en bord de mer (aaah les plages de la Mer du Nord un lendemain de tempête...) ou à la montagne, mais c'était déjà pas mal. Il m'arrivait aussi de louer une voiture pour le week-end pour m'aventurer plus loin, genre en Normandie etc., le problème était alors que tout le bénéfice du week-end pouvait partir en fumée dans les bouchons du dimanche soir quand tu rentrais sur Paris... Sinon, comme dit Marie-L, il y avait toujours les parcs publics, à Paris il y en avait de beaux (Montsouris ou les Buttes-Chaumont par exemple), mais la surpopulation y était pesante. En semaine le matin c'est beaucoup plus tranquille : la dernière fois que je me suis promené aux Buttes-Chaumont c'était en sortant de ma dernière consultation à Rothschild : il y a juste la rue à traverser...
Ta vie fait un peu envie !

Profite bien . Tu sembles cool
Je suis cool... sauf quand je ne le suis pas

, et ma vie peut faire envie... sauf quand elle relève de la folie furieuse
Mais en tout cas, j'en profite. Là je viens de profiter en trimballant un vieux machin isolant tout flingué et tout gorgé d'eau, 50 kg au bas mot, qui en plus ne rentrait dans aucun de mes véhicules sans devoir laisser le coffre ouvert, jusqu'à la déchetterie. Du sport au grand air : il y a des gars qui payent un club de sport pour respirer de l'air en boite, moi en me trimballant la chose (une demi-heure de ma vie, parce que j'ai dû faire deux allers-retours : deux fois vingt-cinq kilos, c'était plus facile qu'une fois cinquante...) j'ai économisé les 100 balles que me demandait pour m'en débarrasser l'entreprise qui avait livré le nouveau machin isolant, et pour le sport ça se posait là

. Idem quand je taille ma haie (elle culmine à 6 mètres de haut sur 3 mètres de large et il faut la tailler devant-derrière sur cinquante mètres de long) : j'économise les 3'000 balles que m'en demande le paysagiste le moins cher et pour ce qui est du sport, j'ai fait un bilan cardio il y a quelques semaines. Le cardiologue : "vous faites du sport ?" Moi : "pas régulièrement et pas en club, mais à part ça j'aime bien marcher, j'aime beaucoup faire de la montagne et je fais le jardinage chez moi". Le cardio : "ah, quoi comme jardinage, vous tondez la pelouse et vous ramassez les feuilles, ou alors vous taillez vos haies ?" moi : "tout ça, et plus encore". Et je lui parle de ma haie (elle bénéficie d'une dérogation des autorités de la commune, normalement une haie ne doit pas dépasser les deux mètres de haut), ses yeux s'arrondissent, il sort sa tablette, il tape deux trois trucs dessus et il me dit avec l'air impressionné : "ah oui, la haie, ça vaut
tant (je ne sais plus combien il a dit, 6 je crois) de MET (jamais entendu parler avant :
Metabolic Equivalent of Task), c'est un gros score. J'ai bien fait de ne pas lui parler de la fois où j'avais coupé à la tronçonneuse et dessouché à la pioche, les deux sapins qui trainaient au fond de mon jardin...
Et donc tout ça me permet de me maintenir en forme et de le faire à l'œil : j'économise non seulement la cotisation au club sportif, mais aussi les frais d'entretien de mon jardin. L'argent économisé me sert plus tard à partir en montagne l'esprit serein : l'émolument du guide éventuel, l'hôtel, le matériel, etc., tout ça est intégralement pris en charge par mon entraînement

. Elle est pas belle, la vie ?
Ce qui me permet de terminer de te répondre : ce qui est le plus important, c'est d'être content de son sort, et là oui, je suis content de mon sort. Je fais toutes les courses alimentaires, je suis content de mon sort. Je fais la cuisine tous les midis et tous les soirs, je suis content de mon sort (d'autant plus que comme ça, je sais exactement ce que je mange). Et surtout, la bonne nouvelle là dedans, c'est qu'être content de son sort est à la portée de n'importe qui. Il faut juste y croire, et ça passe souvent par un changement assez radical de logiciel...