Yo mag,
maglight a écrit :Dis ? tu trouves pas étrange en terme de probabilité, que justement, je soupçonne avoir fait ma première poussée, suite a une anesthésie générale ? plutôt que d'incriminer un produit, on pourrait plutôt se poser la question de ce qu'implique une anesthésie générale pour un sépien. Je sais pas, mais ça ne me semble pas complètement dingue, que l'on soit plus sensible, aux déconnections neuronales, lié a l'anesthésiant. Ca me semblerait même normal.
Admettons temporairement, pour la nécessité du raisonnement, que le fait d'être sépien impliquerait effectivement d'être plus sensible aux "déconnections neuronales liées à l'anesthésiant" ; et que ce serait la raison pour laquelle, comparés à des sujets "sains", les sépiens réagiraient de façon plus importante, ou plus impressionnante, à l'anesthésie.
Sauf que cela implique nécessairement que la sep soit
déjà présente au moment où est administrée l'anesthésie : dans le cas contraire, un sépien n'aurait aucune raison de surréagir à l'anesthésie par rapport à un sujet sain, puisqu'il serait lui-même sujet sain (plus pour longtemps, certes

).
Et par conséquent, de façon tout aussi imparable, ce n'est pas l'anesthésie qui aura provoqué la sep, puisque la sep était forcément
déjà là avant. Je peux dire la même chose de mon cas particulier : quand, à la suite de mon opération, j'ai fait part de symptômes déconcertants, je ne me rappelais pas avoir déjà vécu, dans un passé plus ou moins récent, deux épisodes de paresthésies ; il faut dire, aussi, que relier de simples paresthésies avec la flopée de symptômes différents que j'avais connus à l'époque, n'avait rien d'intuitif -- et pourtant, il s'agissait à chaque fois de symptômes communs dans la sep.
Ce n'est donc pas l'anesthésie générale qui, dans mon cas, a déclenché ma sep, puisqu'elle était déjà là avant. Reste à déterminer si une AG est susceptible d'augmenter, chez un sépien déjà déclaré, le risque de survenue d'une poussée dans les jours qui suivent, voire d'en augmenter la gravité. Là où c'est cocasse, c'est que nombre de praticiens sont convaincus que c'est effectivement le cas, et pour cette raison ils rechigneront à pratiquer une opération, du moins la repousseront-ils -- ce qui pourra, évidemment, avoir un impact négatif sur l'espérance de vie du sujet.
Les praticiens, aussi lourdement diplômés soient-ils, restent emplis de croyances obscurantistes. Par exemple, dans le cas spécifique de la sep, celle qu'il est nécessaire, pour l'évolution du patient, de traiter les poussées (avec des corticoïdes ou peu importe) : or, on
sait, avec
certitude et depuis
des décennies, qu'il n'en est rien. Ou encore, en restant sur le traitement de la poussée à coups de Solumédrol, que les bolus doivent être suivis d'un "traitement de suite", dans lequel on va continuer à donner du médrol per os, dont on va progressivement, sur l'espace d'une poignée de semaines, réduire les doses : personne n'a jamais prouvé que ça avait la moindre justification médicale, il y a d'ailleurs plein de pays dans lesquels cette pratique n'a pas cours du tout. Mais ça fait partie des traditions, alors...
Parmi ces croyances, on retrouve volontiers celle d'un impact négatif de l'anesthésie sur le risque de poussée. Je parle de croyance, parce que ça n'a jamais été démontré et qu'au contraire, les études qui se sont penchées sur le sujet ne trouvent... rien du tout, aucune relation d'aucune sorte que ce soit. La recommandation officielle, en cas de nécessité d'opération avec anesthésie générale sur un sépien, demande simplement de surveiller attentivement sa température corporelle (en cas d'opération avec AG, la température corporelle peut volontiers monter d'un degré, sépiens comme sujets sains), dans le simple but de lui éviter un syndrome d'Uhthoff au réveil. Il reste qu'un syndrome d'Uhthoff n'est
pas une poussée et n'a en particulier aucune influence sur l'évolution ultérieure de la maladie.
Tu noteras accessoirement qu'une opération sous anesthésie générale représente en soi un bon gros événement stressant, et est donc en soi, selon une autre croyance répandue chez les praticiens -- quoique très peu étayée

--, un excellent motif, indépendant et à part entière, d'accroître le risque de poussée : comment déterminer, dans un tel cas, si c'est le stress ou l'anesthésie générale qui augmente le risque ? Imagine le chirurgien, confronté à un patient sépien qu'il vient d'opérer, en train de faire une poussée carabinée : à quoi imputer ça ? Au stress de l'opération ? A l'anesthésie générale ? A simplement la faute à pas de chance ? Les faits viennent mettre tout le monde d'accord : désolé les gars, mais en fait... il n'y a pas d'augmentation du risque de poussée.
A vrai dire, parmi les méthodes courantes d'anesthésie / analgésie, celle qui suscite depuis longtemps la croyance la plus ancrée, le plus d'interrogations sur ses liens possibles avec la sep, est la péridurale. Méthode principalement réservée à l'usage des dames (peut-être une explication du sex-ratio et de son évolution dans la prévalence de la sep, tu me diras

) : il faut dire que dans la péridurale, c'est
directement dans le liquide cérébrospinal, celui-là même dans lequel baigne tout ton système nerveux central, qu'on se propose d'envoyer le produit anesthésiant. Et on va même jusqu'à faire passer l'aiguille de produit anesthésiant pile au même endroit que l'aiguille qui sert au prélèvement dans la ponction lombaire (entre les troisième et quatrième vertèbres lombaires, le plus souvent), c'est dire jusqu'où on pousse le vice.
Une
méta-étude brésilienne de 2017, i.e. une étude qui concatène l'ensemble des études faites précédemment sur le sujet (fort niveau de preuve, donc), conclut en l'absence de la moindre relation. Raaa les croyances...
Ton étude ....elle dit RAS, mais on est en ce moment une dizaine sur le forum; et on est déjà 2 a s'être interrogé sur un possible lien. 2 sur 10... 20%.....t'as pas trouvé une autre étude plus objective ? Raphael qui se pose des questions....c'est demandé la même chose.
Deux témoignages, allez je veux bien arrondir à trois

, c'est de l'étude de cas : en termes de niveau de preuve, c'est au ras des pâquerettes, ça ne signifie rien. Tiens, je connais trois personnes qui ont gagné plus de 10'000 € au loto : qu'ai-je le droit d'en conclure ?
Bizzz,
JP