Yo mag,
maglight a écrit :
"Les résultats indiquent également que pour des résultats moins favorables, les dés peuvent être jetés tôt. Cela suggère qu'il y a des personnes atteintes de SEP qui ont plus à gagner d'une utilisation précoce de DMT plus efficaces, mais conseille également la prudence lors de l'examen de l'utilisation générale des DMT au début de la SEP ou après un SCI."
Google Translate, c'est pas encore ça

...
Aujourd'hui, le protocole veut que nous suivions tous " le même chemin" en matière de DMT. Traitement de première intention, puis si pas suffisant, TTT de seconde intention ect.... Aucune distinction entre nous, alors que nous sommes bien placés pour savoir : Autant de SEP que de sépiens
Hmmm, pas tout à fait. Nous avons eu ici des jeunes diagnostiqués qui avaient directement commencé, ou du moins s'étaient vus proposer comme tout premier traitement, un traitement de deuxième, voire de troisième ligne (n'était-ce pas le cas de Baronne par exemple ?).
En fait, tu as deux approches principales : la plus classique est celle que tu décris et est appelée "escalade thérapeutique" (tu commences avec de l'interféron bêta, et après on regarde, on charge au fur et à mesure). Et tu as son exact contraire

, qui consiste à frapper le plus fort possible le plus tôt possible, méthode qui est appelée "induction" (là, c'est au moins au natalizumab que tu commences). Histoire de tomber sur un semi-consensus, on tend à réserver l'induction aux formes les plus actives de la maladie -- reste ensuite à définir ce qu'on entend exactement par "forme active" --, et l'escalade aux formes qu'on dira "classiques" (si tant est que ce terme ait un quelconque sens dans une pathologie aussi protéiforme que la sep).
Si mon diagnostic avait lieu aujourd'hui, je ne vois pas comment je pourrais échapper à l'induction : syndrome
cérébelleux + syndrome pyramidal (= la totale en sous-tentoriel : très mauvais pronostic, dit-on) + Las Vegas sur mes IRM, vu qu'un seul de ces trois points te qualifie déjà pour l'induction, avec les trois en même temps ce n'est même pas la peine de lancer les dés

... Bref, on me collerait probablement directement sous natalizumab. Ca tomberait bien, parce que c'est sans doute le traitement que je choisirais aujourd'hui si j'étais jeune diagnostiqué et que j'avais le choix (et qu'évidemment, j'ignorais comment ma maladie allait évoluer) : une étude multicentrique à relativement long terme, genre 10 ans, a montré que les patients qui avaient été d'emblée collés sous traitement de cheval, en particulier natalizumab, s'en sortaient (statistiquement...) mieux au bout des dix ans que ceux qui avaient débuté de façon classique, i.e. avec une escalade thérapeutique. Or, les premiers avaient, au moment du choix du traitement initial, un pronostic (statistique, pas individuel...) nettement plus défavorable que les seconds -- c'est précisément pour ça qu'on avait frappé fort dès le départ.
Bref, je trouve que Macdo 17 joue, les petits bras, en se cachant derrière l'argument général "il faut traiter le plus tôt possible", sans distinction aucune. Traiter: oui ou non, mais autant traité efficacement. Là, on est sur un entre deux, un peu flou, qui fera perdre du temps à ceux qui ont besoin d'un accompagnement sérieux, quand d'autres, auront un bénéfice/risque défavorable ou discutable, à être traité.
MacDo s'occupe du
diagnostic, pas du
pronostic. Ce sont d'autres outils qui sont utilisés pour le pronostic (statistique), notamment :
- pronostic considéré comme bon : maladie qui commence à s'exprimer avec des symptômes sensoriels / NORB, peu de lésions à l'IRM, sexe féminin (je ne vais pas entrer ici dans les questions de genre

), jeune âge de déclenchement de la maladie (idéalement < 25 ans), ponction lombaire peu bavarde, long intervalle entre les deux premiers épisodes cliniques (dès 1 an ça commence à être positif, 2 ans c'est mieux, etc.) ;
- pronostic considéré comme mauvais : maladie qui commence à s'exprimer avec des symptômes moteurs (syndromes
cérébelleux / pyramidal), nombreuses lésions, sexe masculin (jusqu'ici je me faisais la totale

), âge de déclenchement > 40 ans, ponction lombaire bavarde, intervalle rapproché entre les deux premières poussées (ces trois-là, j'y avais échappé).
Il me semble donc urgent, qu'ils utilisent un outil pronostic, même si peu fiable, plutôt que de rester dans ce flou. D'autant qu'ils en ont les moyens, notamment à travers l'EDSS, l'IRM et la localisation des lésions. A quand la nouvelle mouture mac do ? viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite
Oui, mais non, donc

. Comme je disais plus haut, avec l'état de l'art en vigueur à la Salpé, si mon diagnostic avait lieu aujourd'hui, je ne vois pas comment j'échapperais à un traitement d'emblée de deuxième, voire de troisième ligne. Le pronostic d'une cohorte de patients, on sait faire avec les outils que tu suggères. Le pronostic individuel de chaque patient en revanche, nope.
Or ce pronostic individuel des patients, bien que réputé impossible, est couramment pratiqué : que ce soit lors du diagnostic ou, par la suite, lors du suivi du traitement de fond (score modifié de Rio). bah oui, quand on te change de traitement de fond, c'est parce qu'on a une raison
pronostique de juger qu'il est temps d'en changer. Les outils pronostiques utilisés ont une certaine pertinence statistique, mais pour ce qui est du pronostic individuel, ils ne valent pas tripette.
Et si je voulais faire du mauvais esprit ( ce n'est pas mon genre) on utilise ces 60% de malades "léger" pour rendre attractif les DMT de première intention.
Il est difficile de se convaincre que ça ne peut pas être, en particulier quand tu considères que l'incidence de la sep a plus que doublé depuis l'invention des premiers traitements de fond. L'avantage des traitements de première ligne, c'est qu'ils sont maintenant bien connus et que leurs effets indésirables sont relativement faciles à gérer. Les effets indésirables des traitements plus costauds incluent souvent des risques (mortels s'ils ne sont pas pris en charge) liés au virus JC, ou encore d'effet rebond à l'arrêt du traitement, etc. : ils sont beaucoup plus compliqués... et coûteux, à gérer.
Bizzzz,
JP.