Salut Arwenn, désolé de lire que ta sep t'en fait baver...
arwenn a écrit :Comme dit il y a quelques semaines, j’ai une poussée depuis fin juillet, ou alors c’est le passage en progressive.
J’ai eu un bolus de 5 jours, mais à ce jour pas de changement. Y’a eu un léger mieux durant 1 à 2 semaines, mais presque rien.
C’est redevenu quasi impossible de marcher et monter les escaliers.
Les bolus ont l'efficacité qu'ils ont, ils ne fonctionnent pas à tous les coups... D'autre part le passage en progressive s'évalue sur la durée, il est lent et insidieux, en général on parle d'au moins une année de progression du handicap,
indépendante des poussées, constatée par le neurologue. Ici on n'en est qu'à un mois : ça n'exclut pas que tu puisses être passée en progressive, mais c'est très insuffisant pour tirer une telle conclusion.
Cette progression insidieuse du handicap est en outre plus difficile à caractériser si elle s'accompagne de poussées surajoutées, du fait qu'une aggravation permanente constatée pourra alors avoir été causée aussi bien par une poussée
inflammatoire que par cette progression insidieuse, indépendante des poussées. Cependant, étant donné que les symptômes dont tu souffres sont apparus assez brutalement fin juillet et qu'ils ont (un peu) régressé à la suite des corticoïdes, même s'ils sont revenus par la suite, cela incite assez fermement à penser que c'est la composante
inflammatoire qui est à l'œuvre chez toi depuis fin juillet, avec (comme pour toutes les poussées) installation
éventuelle d'un handicap permanent.
A votre avis, dois-je changer de traitement ? Si oui pour lequel ? Et quels seraient les arguments incontestables ?
Je suis perdue et ça me mine

Les traitements de fond actuels, quels qu'ils soient, sont efficaces pour prévenir l'inflammation (ils réduisent la probabilité de survenue d'une poussée
inflammatoire). Ils ne sont en revanche pas efficaces contre la progression indépendante des poussées, qui caractérise la phase progressive. Contre celle-ci, les seuls traitements existants sont symptomatiques, donc à voir au cas par cas avec ton neuro en fonction de la nature et de l'intensité des symptômes.
D'après ce que tu racontes, je serais tout de même bien tenté de penser que tu nous a fait une grosse poussée
inflammatoire, contre laquelle le Solumédrol s'est cassé les dents. Ca arrive, il faut prendre ton mal en patience et beaucoup de repos. Cela n'exclut pas que tu serais par ailleurs passée en progressive, mais comme dit plus haut, il faudrait beaucoup plus de billes pour arriver à un tel diagnostic. On pourrait également envisager que cette poussée s'accompagnera de l'installation d'un handicap permanent, mais de la même façon, après un mois il est encore beaucoup trop tôt pour le dire, ta récupération commence à peine.
Les traitements de fond les plus costauds réduiront très significativement le risque d'apparition d'une nouvelle poussée
inflammatoire, mais n'auront d'influence ni sur l'intensité des poussées qui passeront malgré tout à travers les mailles du filet, ni sur tes capacités de récupération une fois que celles-ci seront terminées, ni, de toute façon, sur la progression insidieuse, indépendante de l'inflammation.
En supposant (supposition qui me semble encore une fois très gratuite à ce stade) que tu serais passée en phase progressive avec poussées surajoutées, les anticorps monoclonaux (ocrélizumab, rituximab, natalizumab) semblent les plus efficaces contre ces poussées surajoutées, même si le "mètre étalon" reste les interférons, peut-être moins efficaces, mais mieux tolérés.
Repose toi bien, surtout

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Jean-Philippe