Salut Wallis,
Désolé que la
poussée soit confirmée. En même temps, pour l'instant elle n'est pas très active, elle n'est que sensorielle et elle est mono-symptomatique : pour peu que ce tableau se confirme sur la durée, si jamais tu cherchais une raison de ne pas désespérer, celle-ci devrait faire l'affaire.
N'ayant jamais été sous interféron, n'attends pas de ma part un quelconque retour d'expérience sur le sujet, mais je vois que ça commence déjà à se remplir par ailleurs.
J'ai déjà expliqué que la façon dont on mesurait l'efficacité d'un traitement était une chose qui me rendait profondément perplexe. Personne ne dispose du moindre élément pour affirmer que si tu n'avais pas pris de traitement, tu n'aurais pas fait une nouvelle
poussée plus tôt que celle-ci, et/ou qu'elle n'aurait pas été beaucoup plus violente : peut-être, peut-être pas, personne n'en sait rien. Les seuls éléments de comparaison en l'occurrence sont des éléments purement statistiques : en moyenne en fonction de ton profil, ancienneté dans la maladie, âge, sexe, historique, etc., on fait une
poussée tous les tant, toi c'est tant, ah bah c'est moins que la moyenne "donc le traitement ne marche pas", ou oh dis, c'est plus que la moyenne "donc le traitement marche".
Et si on te rappelle que dès ton premier cours sur la
sep, on t'a enseigné que les connaissances statistiques n'étaient de rigoureusement aucune aide dans le cas particulier de chaque patient, tu n'as qu'à répondre que tu as séché ce cours

.
La seule comparaison valable en l'occurrence n'est pas la comparaison par rapport à une évolution statistique, mais par rapport à ce qu'aurait été ton évolution dans des conditions différentes. Or, ce qu'aurait été cette évolution dans des conditions différentes, on ne le connaît bien évidemment pas, personne n'en a la moindre idée.
Parmi ces connaissances statistiques maintenant, il y a celle que le risque de
poussée est sensiblement inférieur pendant la grossesse, mais avec un effet rebond (risque accru) dans les semaines qui suivent la naissance. J'insiste bien sur le fait que, comme toutes les connaissances qu'on a de la maladie, celle-ci n'est, elle aussi, que statistique, donc très très loin d'être infaillible certes, mais ce qui ne la rend pas moins pertinente que les autres connaissances qu'on peut avoir sur la
sep. As-tu parlé de ton projet à ta neurologue, qu'en pense-t-elle ? Peut-être peux-tu envisager cette petite (pour l'instant)
poussée comme un signe du destin, le signe que le temps était peut-être venu pour toi de mettre tout ça en route, quitte à ne prendre aucun traitement pendant la durée de la grossesse (si l'interféron "ne marche pas"... grrrr !) pour ensuite, dès l'accouchement, basculer sous le nouveau traitement que te proposerait ta neuro.
Je crois viscéralement, tout au fond de moi, qu'il est de toute façon bien plus important de vivre pleinement sa vie, que de se la laisser pourrir par la maladie. Si une grossesse et le bébé qui vient derrière ne sont pas une façon de choix de vivre pleinement sa vie, je ne vois pas de plan B à suggérer

. Mais parle de tout ça avec ta neuro...
Je t'embrasse et t'envoie toutes mes ondes positives,
Jean-Philippe.