Héhé

Bonsoir Mag rande,
maglight a écrit :
En revanche, si je rejette le pessimisme, je plonge sans hésitation dans le fatalisme : ce qui doit arriver, arrivera, ça n'est donc pas la peine de se lamenter ni même d'essayer de l'empêcher.
arff Nostromo, comment que là, je suis, mais padutoudutout du même avis.
J'ai booooocoup de mal avec ça. La fatalité, Pouwhaaâ !
Moi aussi, ça me fait plaisir de te voir

. La boite de Pandore est entrouverte, mon petit doigt me souffle que si ça se trouve, tu es déjà du même avis que moi, juste tu ne le sais pas encore.
Juste pour bien poser les bases, penses-tu par exemple que ta
sep est le résultat de ce que tu as mis en œuvre auparavant en vue de favoriser sa venue ? Est-ce le sens de ton propos quand tu dis être "responsable, tout simplement responsable" de ta
sep ?
Tu as pris des mesures Jipi, tu le dis ici, donc t'es fataliste autant que moi, non ?
ou j'ai pas tout pigé ?!

(b)
Mon fatalisme n'est pas aussi borné que le fatalisme stoïcien antique : il n'exclut pas le plein contrôle de ma vie, il n'exclut pas la prise de risques (au contraire), il n'exclut pas de réfléchir aux conséquences prévisibles de mes actes avant de me lancer dans quelque chose, simplement il admet qu'il y a plein de choses dans ma vie sur lesquelles je n'ai aucun contrôle, et que la
sep en fait clairement partie.
Certaines personnes réfutent tout fatalisme et dépenseront donc de l'énergie à geindre contre des choses qui échappent dans l'ensemble à leur contrôle : le temps qu'il fait, le prix de l'essence, les impôts, les embouteillages, etc. C'est une énergie dépensée en pure perte. Or toute cette énergie dépensée sur des causes vaines ne peut pas être consacrée à des causes plus réalistes. Mon fatalisme consiste à prendre bonne note qu'il y a une chiée d'éléments de ma vie qui échappent, et échapperont toujours, à mon contrôle, et à par conséquent ne pas perdre mon temps à essayer d'en influencer le cours -- ce qui me dégage plein de temps pour le reste, pour la vraie vie, celle sur laquelle j'ai une influence réelle. Et donc, parmi ces éléments qui échappent à mon contrôle, bin ma
sep se pose un peu là...
D'un point de vue philosophique, je pourrais être tenté de croire que j'ai radicalement changé mon mode de vie, et que
par conséquent ça a maté ma
sep. Cette tentation s'est entrouverte chez moi voici environ un an, après qu'un deuxième médecin en quelques années eut déclaré ma
sep "guérie". J'ai eu l'occasion de dire, dès ma présentation, que cette perspective m'avait plongé dans un maelström infiniment plus difficile à avaler que l'annonce de mon diagnostic, mais j'approfondis un peu : parvenir à guérir d'une maladie incurable par la seule force de la pensée, très peu pour moi, déjà je ne m'appelle pas Jésus

, ensuite gare au retour de bâton (je ne suis pas tout à fait illuminé, je le sais bien, que Madame est forcément toujours là, et que si jamais elle décide qu'elle a assez dormi et qu'elle se réveillera demain, alors elle se réveillera demain), enfin cette seule pensée est insultante envers tous ceux qui auront mis en œuvre des stratégies analogues à la mienne, mais auront juste eu moins de chance.
On en revient à la chance, au hasard, en tout cas à quelque chose qui échappe à notre contrôle. Tu vois bien que je n'ai pas d'autre solution acceptable face à ma
sep que le fatalisme, et donc, encore plus maintenant que quand j'ai été diagnostiqué.
"Si un malade doit mourir, il est inutile de faire venir un médecin ; si un malade doit guérir, il est aussi inutile de le faire venir". C'était l'argument en forme de sophisme (raisonnement par l'absurde) que Cicéron opposait aux stoïciens, pour leur montrer à quel point ils se trompaient. J'ai quant à moi choisi de le comprendre au premier degré, et il me convient très bien

.
Bisous plein,
JP.