Le logement en Île de France

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Le logement en Île de France

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Voilà un article qui parle du prix des loyers exorbitants de la région parisienne :
http://m.leparisien.fr/seine-saint-deni ... 1481423552
On devrait leur montrer ça à ceux qui calculs l AAH
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Re: Le logement en Île de France

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Salut Barb'.

Je préviens tout de suite : je vois le mal partout :). Et donc, puisque tu parles de calcul, le maire (PCF) de Montreuil a peut-être fait le sien, et conclu que des locataires qui ne voyaient pas d'objection à payer un loyer supérieur, correspondraient sociologiquement moins au profil "électeur d'un maire communiste" que ceux qui quittent leur logement. Un coup à perdre sa mairie, il est peut-être temps de faire quelque chose...

Un tel altruisme de la part d'un élu local force le respect.

Vivre et travailler à Paris, ou dans la banlieue pas trop lointaine, reste envisageable pour les revenus modestes. De moins en moins, certes, mais Paris doit être une des dernières "grandes" capitales du monde à pouvoir en dire autant.

L'exemple de Londres est le plus confondant, effrayant, révoltant. Les loyers sont déjà beaucoup plus chers qu'à Paris. Alors les revenus modestes n'ont plus d'autre choix que de partir vivre plus loin, par exemple dans le Kent, disons Maidstone (soit à une soixantaine de kilomètres du centre, une heure de train. Pour Paris, en gros, c'est comme si tu allais vivre à Melun pour travailler à Paris intra-muros : un peu pénible, mais pas insurmontable). Sauf que là, ils se font rattraper par le prix des transports : l'abonnement de train annuel sur cette seule ligne leur coûtera la bagatelle de £4'448, soit autour de 5'000 €. A titre de comparaison, un abonnement annuel Navigo zone 5 (distances et temps de parcours qui correspondent à ceux de Maidstone - Londres) coûte sept fois moins cher, à peine plus de 700 €.

Je reviens à ces £4'448 pour l'abonnement de train : le salaire minimum à Londres varie (en fonction de l'ancienneté, etc.) entre £2,37 et £4,30 de l'heure, bien inférieur à ce que tu as en France. Ce qui fixe le prix de l'abonnement annuel entre 1034 et 1876 heures de travail au salaire minimum. Je parle du salaire minimum spécifique à Londres hein, dans le reste du pays c'est bien entendu moins que ça... Et donc, à raison de 40 heures par semaine, ça nous amène entre 26 et 47 semaines de salaire minimum par an de temps de travail nécessaire pour pouvoir te payer le luxe de ne pas pouvoir t'offrir celui d'habiter à Londres. Toutes les semaines qui te restent, soit entre 5 et 26, tu peux t'offrir tout ce que tu veux : à manger, par exemple.

A Paris, les 700€ qui fournissent la même prestation correspondent plus ou moins à deux à trois semaines du salaire minimum. Deux à trois semaines d'un côté, 26 à 47 de l'autre : choisis ton camp, camarade :).

Et donc, comme je disais, vivre et travailler à Paris reste envisageable pour les revenus modestes. Pour combien de temps, après...

A bientôt,

JP.
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Re: Le logement en Île de France

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Bonsoir,

J entend tes explications, mais la question n'est pas de choisir quel camp.

Jai posté cet article et le commentaire qui va avec, pour rappeler la différence du coût de la vie en région parisienne et dans le reste de la France. Jusque là il y a les salaires qui modérent à peu près cette différence puisque qu'ils ne sont pas les mêmes. Enfin quand t'es payé au smic ça change pas grand chose. Et en RP il y a énormément de salaires bas malgré tout, ça fait aussi parti des raisons de ma re-orientation.
Mais quand tu es handicapé à un pourcentage important et que tu survie avec l'Aah, bas ils s'en foutent complètement de la zone où tu habite. Ça ne fait pas bien sûr pas parti du calcul, pas plus que le fait d avoir des enfants. Par contre, le conjoint qui travail lui rentre dans le calcul. Ça me sidère !

Après pour revenir à ce que tu dis, oui ça n'a pas l air facile à Londres. C'est facile de trouver du travail apparemment mais pour le reste..
A croire qu'il n'y a aucun système qui soit réellement un exemple.
La Suisse s'en sort bien mais le fait que ça soit un très petit pays a son importance je pense.
J'ai beaucoup entendu de bien sur la Suède, mais je ne me suis pas renseigné + que ça.
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Re: Le logement en Île de France

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Bonjour,

Pour faire saliver un peu les Parisiens.
J'habite un pavillon individuel de 70 m². Avec un sous sol/garage de la même taille. Le terrain (jamais mesuré, doit faire 700 m² environ. Le loyer est de 400 € . Après il faut rajouter l'eau, l'électricité et le chauffage.
De plus les prix dans les magasins sont moins élevés qu'à Paris.
L'inconvénient: c'est la campagne, donc voiture obligatoire, peu de travail.
Mais on se débrouille.
On avait envisagé de déménager (en Alsace: mon fils et ma belle famille habitent Strasbourg). Mais pour trouver quelque chose de correct et dans nos prix, il faut s'éloigner pas mal de la ville. Donc on reste ici.
Pour info, j'habite dans le nord Sarthe, à 40 km du Mans.
Par contre, si ma femme veut aller à Strasbourg voir la famille, le train, c'est la cata. Elle trouve (rarement) de bons prix, en règle générale, il faut compte de 120 à 160 € par trajet. Donc, ses visites sont assez rares.

Patrick
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Re: Le logement en Île de France

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Coucou,
Barbara92 a écrit :pour rappeler la différence du coût de la vie en région parisienne et dans le reste de la France.
Une différence majeure entre vivre en région parisienne ou dans le reste de la France tient dans les transports : en région parisienne ils sont efficaces et abordables, dans le reste de la France on ferme des liaisons, on supprime des dessertes, on réduit le nombre de trains sur celles qui restent. Moralité, tu es obligé d'avoir une voiture et de lui faire parcourir des kilomètres. Ce n'est alors pas "par choix" que tu as une voiture, mais au contraire parce que tu n'as pas le choix. Quand j'habitais Paris, je n'avais pas de voiture, pas besoin : les transports publics sont bien assez efficaces comme ça et, quand je voulais passer un week-end à la mer ou à la campagne, je louais une voiture pour l'occasion. Ce qui me revenait beaucoup moins cher que l'achat d'une voiture... qui est donc très volontiers une obligation quand tu vis "dans le reste de la France".

J'ai consacré beaucoup de temps et d'efforts dans une association dont le but était de promouvoir les liaisons ferroviaires dans la partie genevoise du bassin du Léman et au delà. C'était compliqué parce que Genève est cernée de tous côtés par la France : en gros, les frontières du canton c'est 100 km avec la France, contre 5 km avec la Suisse. Il y avait par conséquent beaucoup de projets transfrontaliers, avec des normes techniques différentes, des besoins différents, etc. Un de nos projets consistait à réhabiliter (électrification, construction d'infrastructures nouvelles, etc.) une ancienne ligne, dite "des Carpates" ou aussi "du Haut-Bugey", afin de raccourcir d'une bonne demi-heure le trajet TGV sur Paris. Projet situé intégralement en France, la page Wikipedia si tu veux en savoir plus, mais tout de même financé à hauteur d'un tiers par la Suisse. Le TGV est une chose, les TER en sont une autre et évidemment, rien ne s'oppose à leur circulation sur cette ligne, dont c'était d'ailleurs un des intérêts majeurs. Sauf qu'aujourd'hui, "grâce" en partie à mes impôts (la Suisse ayant payé un tiers du projet) et aux efforts que j'y ai consacrés, la desserte ferroviaire régionale (pas les TGV donc : les TER) est inférieure à ce qu'elle était avant la réhabilitation de la ligne. Le train, vu comme un service rendu à la collectivité : tu m'en diras tant.

Et donc, on ne laisse pas le choix à celui qui vit "à la campagne" : c'est sa bagnole, éventuellement un trajet en car s'il a de la chance, dans les deux cas c'est du carburant fossile (dont on a vu de quels effets l'évolution de son tarif était capable), c'est du CO2, alors que la solution électrique existe et est parfaitement exploitable, il suffit d'y poser des trains.

Cette différence majeure sur les offres de transport entre Paris et province représente, tu l'imagines aisément, un impact direct sur le coût de la vie. Le mouvement actuel des "gilets jaunes" vient à Paris entre autres parce que c'est l'endroit d'où il sera le plus visible, mais il est essentiellement constitué de provinciaux.
Mais quand tu es handicapé à un pourcentage important et que tu survie avec l'Aah, bas ils s'en foutent complètement de la zone où tu habite. Ça ne fait pas bien sûr pas parti du calcul, pas plus que le fait d avoir des enfants. Par contre, le conjoint qui travail lui rentre dans le calcul. Ça me sidère !
La façon dont le handicap est intégré à la société dans son ensemble est indigente de toute façon, que tu vives à la campagne ou dans une grande ville tu subis la double peine : celle de ton handicap d'un part, et celle que ce handicap soit aussi mal pris en charge d'autre part.

Il faut bien être conscient qu'une meilleure intégration du handicap dans la société aurait un coût. Chirac en 2002 avait lancé deux grands projets, la sécurité routière et le handicap. Il avait autant cartonné sur le premier qu'il s'était gaufré sur le deuxième. C'est sans doute une simple coïncidence si le premier se soldait par une recette nette, alors que le deuxième n'était que dépenses...

Qui dit coût, dit que quelqu'un doit payer, dit impôt. Rien n'est gratuit. Tenter de "préserver la planète" a un coût. Qui paye ?
La Suisse s'en sort bien mais le fait que ça soit un très petit pays a son importance je pense.
Je l'aurai entendue, cette phrase mdr

Très curieusement, et bien que j'aie pas mal d'amis anglais, autrichiens, étazuniens, canadiens, belges (pour ne citer que les nationalités les plus représentées) en plus de français ou évidemment suisses, les Français sont les seuls à employer cet argument. Il fut un temps où, à chaque fois que je l'entendais, je me contentais ingénument de demander : "ah bon, et pourquoi, au fait ?" Personne n'a jamais été capable d'étayer un début de commencement d'explication. D'un point de vue économique, ça n'a pas de sens, être un petit pays isolé au milieu d'une immense Union Européenne est un handicap coûteux (la Suisse n'est pas dans l'UE, mais respecte plus de directives européennes que la France, par exemple, et passe à la caisse à chaque fois), avoir une gestion budgétaire rigoureuse au milieu de pays dont la gestion budgétaire l'est moins est un autre handicap encore plus coûteux (car ça renforce la valeur du Franc Suisse par rapport à l'Euro, ce qui augmente le prix de tes exportations pour tes clients, or l'économie suisse compte beaucoup sur ses exportations), être un pays sans ressources naturelles (à part l'eau) est un autre handicap, avoir deux tiers de son territoire recouverts de montagnes en est encore un (même si c'est bien joli à contempler), quant à faire cohabiter plusieurs langues je n'en parle pas, etc. C'est la prise en charge, l'intégration de ces handicaps par la société, qui a réussi à transformer ces handicaps en force.

Cela inviterait presque à un parallèle avec l'AAH, tiens ;).

A bientôt,

Jean-Philippe.
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Re: Le logement en Île de France

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Lol tout est débat avec toi.
Je pense que tu es + passionné par le débat plus que par les sujets en eux-mêmes :mrgreen:

Tu habitais à Paris même 1er point.
Au moment où tu vivais à Paris même, si jme rappel de ce que tu nous avait confié, tu avais au maximum un enfant de moins d un an, après tu es parti il me semble.
Rien ce que ces deux critères ne représentent pas la majorité des habitants de la région Île de France.
Je travail dans les alentours de Versailles, et tout mes collègues viennent en voiture.
Pkoi ? Parce que les transports de banlieue à banlieue sont très mal fait. La plupart du temps il faut remonter sur Paris et faire un détour. Ce qui fait un temps de transport quotidien juste horrible.
J habite en banlieue proche et j'ai une voiture. Pkoi ? Bas déjà rien que pour faire les courses. Toi qui a 3 enfants tu sais ce que représente les courses au sein d une famille. Et heureusement qu'on a notre voiture pour ça. L alternative serait de faire tous les deux jours des courses au Franprix du coin, hors de question, c'est encore plus cher que les supermarchés classiques !
Autre chose, quand tu as des enfants qui sont petits, tu ne favorise pas les transports pour les déplacements, vu l état des transports. Tu es en mode garde du corps pour pas que tes enfants se prennent des coups de sac ou des bousculades à tout moment. C'est la jungle.
Donc quand on va dans la famille dans le Val de Marne on prend la voiture, pas les transports.
Quand mes fils étaient à la crèche, les deux fois la crèche était loin car c était une crèche d employeur. Voiture.
Bref, la voiture est beaucoup plus nécessaire que ce que tu ne le penses en RP.
Et même si ce n était pas le cas, la différence de loyer suffirait largemennntt dans beaucoup de cas à combler le surplus de dépense en carburant.
Mais si c était que ça LOL. C'est tout qui est plus chers ici, les courses, les sorties, tout est cher. Les courses n. 2 après les loyers.
Il y a beaucoup plus de vie en appartements donc pareil pour faire pousser ses fruits et légumes..

Bref ce n'est pas une course sur qui sera le plus à plaindre. C'est juste une réalité.
Tout comme la non prise en charges des enfants dans le calcul, qui représentent un poste de dépense juste énorme.
La plupart des aides sont calculés en fonction de ces éléments (ex APL loyer et revenus), mais pas l'AAH. L AAH prend en compte les revenus de ton conjoint ragee
Mon pôle Emploi etait de 970 euros. C était juste horrible ces mois sur le plan financier. Des que tu as payé ce que tu dois payer tu te demande comment tu vas passer le mois.
Avec l AAH j aurai largement moins eu vu que mon conjoint travail. C'est juste impossible.
La maintenant je suis payé au smic dans le cadre de mon alternance, c'est un peu mieux mais c'est dur aussi. Les moments où jme décourage j'ai envie de tout plaquer pour prendre un poste avec un salaire à peu près resonnable. Mais jme dit que ça ne sert à rien car je vais gagner un peu sur le salaire, mais pas énormément. Alors qu avec la formation ça fera une large différence.

Pour la Suisse, comment te dire, tu ne gère pas une petite entreprise comme une grande, une petite famille comme une famille nombreuse. Plus tu es plus tu partages, plus il y a de différences, plus il y a de chances de complications et de cas particuliers.
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Re: Le logement en Île de France

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PatrickS a écrit : 07 déc. 2018, 10:11 Bonjour,

Pour faire saliver un peu les Parisiens.
J'habite un pavillon individuel de 70 m². Avec un sous sol/garage de la même taille. Le terrain (jamais mesuré, doit faire 700 m² environ. Le loyer est de 400 € . Après il faut rajouter l'eau, l'électricité et le chauffage.
De plus les prix dans les magasins sont moins élevés qu'à Paris.
L'inconvénient: c'est la campagne, donc voiture obligatoire, peu de travail.
Mais on se débrouille.
On avait envisagé de déménager (en Alsace: mon fils et ma belle famille habitent Strasbourg). Mais pour trouver quelque chose de correct et dans nos prix, il faut s'éloigner pas mal de la ville. Donc on reste ici.
Pour info, j'habite dans le nord Sarthe, à 40 km du Mans.
Par contre, si ma femme veut aller à Strasbourg voir la famille, le train, c'est la cata. Elle trouve (rarement) de bons prix, en règle générale, il faut compte de 120 à 160 € par trajet. Donc, ses visites sont assez rares.

Patrick
L'espace c'est un kif :)
Le train est très cher oui :(
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Re: Le logement en Île de France

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Barbara92 a écrit : 07 déc. 2018, 13:43 Lol tout est débat avec toi.
Je pense que tu es + passionné par le débat plus que par les sujets en eux-mêmes :mrgreen:
Je note : nous sommes le 7 décembre 2018 et on dirait bien que Barbara a démasqué Jean-Philippe !

mdr
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Re: Le logement en Île de France

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En fait j hésitais encore sur son statut, le débat mais pas seulement :mrgreen:
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Re: Le logement en Île de France

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Hé bonjour,
Barbara92 a écrit :Lol tout est débat avec toi.
Je pense que tu es + passionné par le débat plus que par les sujets en eux-mêmes :mrgreen:
Détrompe-toi (à moitié). Certains sujets m'intéressent, d'autres pas du tout. Sur les sujets qui m'intéressent, il est parfois difficile de distinguer la réalité de l'enfumage, si fréquent. Le débat permet, en particulier en mettant certaines idées à l'épreuve, de vérifier à quel point celles-ci tiennent (ou pas) la route.

Donc oui, j'aime le débat, sans lui je comprendrais beaucoup moins bien le monde dans lequel je vis. Mais tu ne me verras jamais entamer un débat sur un sujet qui m'indiffère.

J'ai lu ton post avec intérêt et j'en déduis que tu n'habites pas au bon endroit : ton travail est loin, ta famille est loin, la crèche est loin (heureusement maintenant l'école est à côté), les commerces sont loin, encore un peu et j'en arriverais à croire que même pour acheter le pain ta voiture est nécessaire. Ensuite chacun voit midi à sa porte, c'est à chacun de se demander dans quelle mesure son comportement peut être qualifié d'éco-responsable, il ne m'intéresse absolument pas de jeter la pierre à qui que ce soit, étant par ailleurs conscient que mon propre comportement est lui-même perfectible : le débat n'est intéressant que dans la confrontation d'idées, il devient méprisable quand il tombe dans l'attaque personnelle.

Tu le sais, j'ai vécu à Paris, puis à Londres, puis à Genève, enfin à côté. Vivant à Genève il m'arrive d'aller faire mes courses en France dite voisine. Il m'arrive (le plus rarement possible) de retourner à Paris, et je suis retourné vivre à Londres récemment : j'ai donc une idée assez précise et à jour du coût de la vie dans chacun de ces endroits. Si je te dis que Paris est de loin la ville la plus abordable, tu me crois ? Ce qui va ruiner les gens, c'est les choses en apparence indolores, les abonnements à la con à plein de services inutiles : l'abonnement de téléphonie mobile arrive en bonne position (on estimait récemment qu'il engloutissait à lui seul 5% du revenu des ménages en Haute-Savoie), et au delà de la téléphonie d'autres sociétés ont bien flairé le filon de l'abonnement et l'exploitent à fond : Amazon avec leur offre "Prime", Netflix, Spotify, Deezer... Sans compter que la rémunération des artistes devient pour le coup complètement dérisoire, de l'ordre en moyenne d'un quart de centime par écoute pour les oeuvres musicales. Mais c'est le téléchargement illégal qui ruine les artistes : évidemment :).

Pour ce qui est du fond de l'article que tu as posté, sur le coût des loyers, il faut garder à l'esprit qu'un bail est un contrat privé conclu entre une personne qui est prête à offrir en location, moyennant un tarif donné qu'elle aura fixé elle-même, un local qui lui appartient, et une autre personne qui est prête à le prendre pour le tarif proposé. La loi entend limiter la liberté du propriétaire de fixer lui-même son tarif.

Je suis propriétaire de mon logement. Quand je suis parti vivre à Londres en 2014, la question s'est posée de mettre des locataires dans ce logement que je n'occuperais plus. Je n'en ai finalement rien fait : sur le montant du loyer, un tiers serait parti au fisc, une autre partie serait partie dans l'entretien, je ne parle pas des éventuels dégâts ni du recouvrement des loyers, mais surtout si j'avais dû revenir en catastrophe en Suisse pour simplement habiter dans ma maison (aspiration qui me semble assez légitime), chose qui s'est d'ailleurs produite un an plus tard, si le locataire ne l'avait pas entendu de cette oreille j'aurais fini par récupérer mon logement... au bout d'une durée moyenne de trois ans de démarches, au cours desquelles j'aurais englouti une fortune en frais d'avocat, et une autre en loyer car il m'aurait bien fallu me loger.

Imagine si par dessus le marché on avait voulu m'empêcher de fixer moi-même mon propre prix à l'origine...

Je considère donc comme très probable que cette loi dissuadera un certain nombre de propriétaires qui sinon l'auraient fait, de mettre leur logement en location (rien n'oblige à mettre en location un logement dont on est propriétaire, on est bien d'accord ?). La chose est déjà très courante à Paris, où de l'ordre du quart (!) des logements sont inoccupés, et je ne vois pas comment cette loi pourrait arranger quoi que ce soit. D'où : raréfaction de l'offre. Or, à demande égale, une raréfaction de l'offre entraîne toujours le même effet, qui est une augmentation générale des prix (toutes offres confondues) plus rapide qu'avant la raréfaction. Ca marche avec le pétrole, ça marche avec le logement, ça marche avec tout.

Bref, je nourris quelques doutes quant à la pertinence de la loi dont parlait ton article :).

Pour ce qui concerne l'AAH, je ne me suis pas penché en détail sur les modalités d'attribution ni les limitations, mais j'ai vu passer le post de Bashogun qui m'indique que pas loin de 2% de la population en sont bénéficiaires et j'avoue qu'une telle proportion, colossale, me pose beaucoup plus de questions qu'elle ne répond à quoi que ce soit : c'est tout de même rudement élevé, non ? D'autant que l'âge médian est relativement jeune, en gros la moitié de ces bénéficiaires, soit 1% de la population totale (disons donc de l'ordre de 500'000 personnes histoire de rester sur une estimation basse), ont moins de cinquante ans.

La sep est, avec les accidents de la route, la première cause de handicap chez l'adulte jeune. En France, la prévalence est d'environ 100'000 personnes, sachant que toutes ne seront évidemment pas bénéficiaires de l'AAH. Admettons pour être très, très large que la moitié de 100'000 personnes atteintes de sep sont en situation de bénéficier de l'AAH, et ont moins de cinquante ans (or, c'est très probablement beaucoup moins que ça : il s'agit d'une estimation volontairement très haute). Ca ne me fait donc plus que 50'000 personnes. Dix fois moins que l'estimation basse du paragraphe précédent. Alors que c'est donc la première cause de handicap de l'adulte jeune, derrière les accidents de la route (qui ne cessent quant à eux de décroître).

Je me demande donc : y aurait-il du coulage ?
Pour la Suisse, comment te dire, tu ne gère pas une petite entreprise comme une grande, une petite famille comme une famille nombreuse. Plus tu es plus tu partages, plus il y a de différences, plus il y a de chances de complications et de cas particuliers.
Pour commencer, tu ne gères pas un pays comme tu gères une entreprise, et tu ne gères pas non plus une entreprise comme tu gères une famille. Le parallèle pays / entreprise / famille me semble donc fort hasardeux.

Ensuite, la taille permet en règle très générale ce qu'on appelle les économies d'échelle. Par ailleurs, pour prendre le cas d'une entreprise (dont je rappelle que je m'interroge sur la pertinence de la comparer à un pays), une grande entreprise saura bénéficier de diverses niches fiscales inaccessibles à la petite, elle pourra imposer ses conditions à ses fournisseurs (paiements à 90 jours fin de mois, réductions liées à des achats en grandes quantités, etc.), elle bénéficiera plus volontiers des diverses subventions et réductions d'impôts (cf. CICE), etc. : une grande entreprise bénéficie d'un avantage concurrentiel évident par opposition à une petite, qui ne pourra prétendre à rien de tout ça. Entre Amazon et les librairies de quartier, je n'ai pas entendu dire que c'était les librairies de quartier qui taillaient des croupières à Amazon. Ca serait bien, pourtant...

Bref, ton explication ne me convainc pas. Mais pas grave hein, on confronte des idées, c'est le but du débat :).

Bisous,

JP.
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Re: Le logement en Île de France

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Non les commerces ne sont pas loin. Mais des courses pour 4 sur au moins une semaine ne tiennent pas dans un cadi--> voiture--> parking--> courses. Et au retour mon homme se tape les 3 étages depuis le sous sol pour porter tout ça.
Et comme je disais les petites courses régulières à Franpry c'est pas pour notre portefeuille.

Il y a pas mal de commerces autour de moi j'ai une rue marchande juste à côté. Quand j achete du pain c'est bien évidemment à pied.

La diminution des loyers fait fuire les propriétaires comme leur coût élevé fait fuir les locataires en provinces :wink:
Quand tu vois ce que tu peux avoir en province :o

Oui les chiffres de l AAH sont pour le moins étonnants.
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Re: Le logement en Île de France

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Yo,
Barbara92 a écrit :Quand tu vois ce que tu peux avoir en province :o
En fait il n'y a pas de miracle, tu as une corrélation très forte entre la proximité des "commodités" (centres économiques, moyens de transports, services publics, commerces, etc.) et le prix de mètre carré, qu'il soit locatif ou à l'achat. Vivre dans un trou perdu coûtera toujours moins cher que vivre dans un centre-ville animé. Mais cela implique certains sacrifices.

Plus sournois, tu as également une corrélation très forte entre le niveau de vie dans un quartier (pour un quartier donné, tu as une homogénéité sociale beaucoup plus forte que sur un territoire plus large) et les tarifs pratiqués dans les magasins. Une partie de ces différences de prix est justifiée par des raisons immobilières (le loyer pour un magasin identique ne sera pas le même selon que le magasin sera situé dans un quartier populaire ou bourgeois), mais une partie seulement. Une coupe de cheveux dans un quartier bourgeois coûtera volontiers le double, le triple, voire bien plus, que la même coupe de cheveux dans un quartier populaire.

En même temps il faut bien que tout le monde vive. Quand j'en ai l'occasion j'achète volontiers ma baguette en France (il y a un certain nombre d'aspects pour lesquels je reconnais la supériorité de la France sur la Suisse, faut pas croire :D ), 1,15 €. Dans ce cas, ce qui justifie un tarif si confortable est la proximité immédiate de la Suisse, où la baguette vaut facilement le double et donc, 1,15 € "c'est pas cher" (tout est relatif).

Le problème avec la France n'est pas que le coût de la vie y est trop élevé, c'est que les revenus y sont trop bas.
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Re: Le logement en Île de France

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Nostromo a écrit : 12 déc. 2018, 10:12 Le problème avec la France n'est pas que le coût de la vie y est trop élevé, c'est que les revenus y sont trop bas.
Waouuu j'en reviens pas, on est d'accord sur un point !!
Champagne ?!
Oui le problème c'est que les revenus sont trop bas par rapport au coût de la vie.

Oui pour la corrélation, ceci dit aucune grande ville de France n égale Paris.
Ah oui c'est à cause de l emploi.
A quand la delocalisation des entreprises ? On est trop ici !
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Re: Le logement en Île de France

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Barbara92 a écrit :
Nostromo a écrit : Le problème avec la France n'est pas que le coût de la vie y est trop élevé, c'est que les revenus y sont trop bas.
Waouuu j'en reviens pas, on est d'accord sur un point !!
Champagne ?!
Je ne l'aurai pas encore assez répété, faut croire :). Quand je critique en particulier le "nivellement par le bas", c'est exactement de ça qu'il est question. Le consommateur qui réclame des produits aussi peu chers que possible incite les producteurs à maintenir à un niveau aussi bas que possible les salaires des ses ouvriers, voire à délocaliser sa production là où elle lui coûtera moins cher. Or les ouvriers dont le salaire reste bas ne sont pas que des ouvriers, ce sont aussi des consommateurs. Le cercle vicieux est enclenché.

Tout produit qui se vend peut être analysé comme constitué d'une partie à prix fixe (en gros, la matière première) et d'une autre partie à prix variable (la valeur ajoutée, qui inclut entre autres les salaires et la marge du producteur). La matière première coûte à peu près la même chose, selon que le produit est fabriqué en Chine (et participe ainsi à l'économie chinoise) ou qu'il est fabriqué en France (et participe ainsi à l'économie française), c'est la part variable, et en particulier, ici, les salaires, qui fait la différence.

En France, le ver est entré dans le fruit je dirais vers la fin des années 70, quand les hypermarchés ont gagné en puissance et se sont mis à lancer leurs propres marques à prix réduits. Les consommateurs qui, objectivement, n'en avaient aucune nécessité, se sont jetés sur ces produits -- ne comprenant pas qu'avec ce comportement, ils se vidaient plusieurs chargeurs dans le pied.
A quand la delocalisation des entreprises ? On est trop ici !
Il ne tient qu'à toi :). Au pif, la Vendée, ça te dit ? https://lexpansion.lexpress.fr/actualit ... 78963.html
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Re: Le logement en Île de France

Message non lu par Compte supprimé »

Biensur, mais le problème c'est la valeur du travail, les employés au même titre que les ouvriers ont besoin d'un salaire, qui est très bas dans beaucoup de cas. C'est un cercle vicieux.

J'ai vu un reportage qui parlait du plein emploi en Vendée.
Malheureusement nous on est bloqué ici à cause du travail de monsieur.
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Re: Le logement en Île de France

Message non lu par Nostromo »

Barbara92 a écrit :Malheureusement nous on est bloqué ici à cause du travail de monsieur.
Je comprends soudain, en lisant cette phrase, que ma femme aurait pu donner cette même réponse en 1997, quand la possibilité (très hypothétique, et dans des conditions qui lui étaient alors totalement inconnues) d'un départ à l'étranger a été évoquée pour la première fois.

Penser à lui offrir un beau bouquet de fleurs pour la remercier de n'en avoir rien fait :).

Je ne t'incite pas à partir à tout prix hein, simplement je pense que ça serait dommage que le jour où tu commenceras à te retourner sur ta vie, la tonalité dominante soit celle des regrets. Tu es jeune, tu as la vie devant toi...

Mon premier boulot à Paris, au début des années 90, je travaillais dans la division "édition de logiciels de gestion" d'une boite dont le cœur de métier (plus de 95% du personnel comme du chiffre d'affaires) était tout à fait autre chose. En 1994, logique d'entreprise oblige, cette division a été vendue au principal concurrent (concurrent sur la seule partie logiciels de gestion) et ça a été charrette pour tous ceux de la division, dont moi : l'acquéreur se contentait de mettre le pognon sur la table pour se débarrasser de son principal concurrent, ce qui d'un point de vue stratégique est parfaitement stupide de sa part (il en a d'ailleurs fait l'amère expérience dans les années qui ont suivi), mais passons, chacun sa merde :). Quelques semaines avant que la charrette ne soit annoncée, je suis convoqué à un entretien informel en tête-à-tête avec le repreneur : "on n'a encore pas décidé en ce qui vous concerne, quand on aura décidé on vous le dira et de toute façon, vous n'aurez pas le choix". Réaction épidermique, irréfléchie, immédiate de ma part à la toute dernière partie de ses propos : "vous savez Monsieur ce n'est pas grave : le choix, on l'a toujours".

Avoir le choix, c'est être libre de mener sa barque là où on a envie qu'elle aille, c'est être un acteur de sa vie. Ne pas l'avoir, c'est laisser à d'autres la prise de décisions importantes pour sa propre vie, c'est cesser d'être libre. Et la liberté est toute seule au sommet de ma pyramide de valeurs, la mienne comme celle des autres : l'une ne va pas sans l'autre.

Je te souhaite d'être libre, du fond du coeur.

JP.
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Re: Le logement en Île de France

Message non lu par Compte supprimé »

La vie est faite de choix.

J'aimerai partir c'est vrai, mais pas sans lui.
Il est celui que j'aime et mon pillier. Partir sans lui, quel intérêt ?

Il travail pour la fonction publique, et en passant un concours régional il a accepté de rester en région parisienne au moins 8 ans, à partir de sa titularisation. C'est à dire que ses années en tant que contractuel et son année de stagerisation ne comptent pas.
Ce métier, c'est une reconversion pour lui, c'est le métier qu'il voulait faire, et il est bien depuis qu'il le fait.
Quand je suis tombée enceinte il était déjà la bas en tant que contractuel, et j étais consciente de ce que son métiers impliquait, j'ai fais mon choix, en toute liberté.

Pour pallier ce manque, j'ai décidé de tout mettre en œuvre pour mieux gagner ma vie, et ainsi pouvoir partir régulièrement en week-end, et en vacances !
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Re: Le logement en Île de France

Message non lu par Nostromo »

Eh bien voilà, tu l'as, ta réponse :).
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